Plus de 300 arrestations au bout de 4 mois d’investigation
C’est une vérité peu connue du grand public, la multinationale spécialisée en cybersécurité aide, régulièrement, à perturber les réseaux criminels transfrontaliers qui causent des dommages significatifs aux individus et aux entreprises, en Afrique et sur l’ensemble du Globe. Ici, les données sur les menaces, qu’elle a fourni, une nouvelle fois encore, à une action de forces de l’ordre Africaines dirigée par INTERPOL, ont permis la saisie de 1.842 appareils et l’arrestation de 306 individus soupçonnés d’être liés à des cybercrimes. Des cybercrimes de types fraudes aux applications bancaires mobiles, aux investissements et aux applications de messagerie.
Il faut dire que la réussite de l’opération Red Card est le fruit d’échanges de renseignements sur les menaces, enrichis par INTERPOL et ses partenaires du secteur privé. Concernant spécifiquement l’apport de Kaspersky dans cette action, la firme a partagé, avec l’agence Internationale de police, les résultats d’une analyse d’échantillons d’une application Android malveillante, ciblant particulièrement les utilisateurs de pays Africains, et des données sur l’infrastructure associée. Au final, cette enquête a révélé plus de 5.000 victimes touchées par les affaires de cybercriminalité découvertes par les investigateurs de l’opération Red Card.

Au niveau des faits marquants de l’opération Red Card, au Nigéria, la police Nigériane a arrêté 130 personnes, parmi lesquels 113 ressortissants étrangers, pour leur implication présumée dans des escroqueries en ligne, notamment des fraudes aux casinos et aux investissements. Le procédé, employé par les suspects, consistait à convertir les gains en actifs numériques pour masquer leurs traces. Ils étaient recrutés dans différents pays, afin d’exécuter ces stratagèmes illégaux dans un maximum de langues.
En Zambie, les agents ont appréhendé 14 membres présumés d’un syndicat criminel qui piratait les téléphones de leurs victimes. Pour parvenir à leurs fins, les cybercriminels arrêtés envoyaient un message contenant un lien malveillant. Une fois cliqué, le lien installe un malware sur l’appareil, permettant ainsi aux pirates de prendre le contrôle du compte de messagerie et, à terme, du téléphone. Grâce à cette astuce, ils avaient accès aux applications bancaires, pouvaient utiliser les applications de messagerie de la victime, partager le lien malveillant dans les conversations et les groupes de celle-ci, ce qui facilitait d’ailleurs la propagation et la propension de l’arnaque.
Au Rwanda, les autorités Rwandaises ont arrêté 45 membres d’un réseau criminel compromis dans des escroqueries par ingénierie sociale qui leur ont permis de soutirer plus de 183 millions FCFA à leurs victimes, rien qu’en 2024. Leur tactique consistait à se faire passer pour des employés d’entreprises de télécommunications et à annoncer de faux gains de loterie, pour obtenir des informations sensibles et accéder aux comptes bancaires mobiles des victimes. Leur autre méthode était de se faire passer pour un membre de la famille de leur cible et prétexter un accident et/ou une maladie, afin d’obtenir une aide financière supposée couvrir de soi-disant frais médicaux.
Enfin, en Afrique du Sud, les forces de l’ordre locales ont arrêté 40 individus, saisi plus de 1.000 cartes SIM, ainsi que 53 ordinateurs de bureau et tours liés à un réseau sophistiqué de fraude aux boîtiers SIM. Ce dispositif, qui détourne les appels internationaux en les faisant passer pour des appels locaux, est couramment utilisé par les criminels pour mener des attaques massives de phishing par SMS.

Aux dires de Neal Jetton, Directeur de la Cybercriminalité chez INTERPOL, « le succès de l’opération Red Card démontre la puissance de la coopération internationale dans la lutte contre la cybercriminalité, qui ne connaît pas de frontières et peut avoir des effets dévastateurs sur les individus et les communautés. La récupération d’actifs et d’appareils importants, ainsi que l’arrestation de suspects clés, envoient un message fort aux cybercriminels : Leurs activités ne resteront pas impunies !” déclare-t-il.
Pour Yuliya Shlychkova, Vice-Présidente des Affaires Publiques mondiales chez Kaspersky, l’évolution du paysage des menaces en Afrique nécessite un dialogue multipartite et des efforts conjoints entre les organisations publiques et privées, pour relever les défis de cybersécurité auxquels la région est confrontée aujourd’hui. « L’opération Red Card est un exemple notable de cette coopération. Elle illustre parfaitement comment l’expertise des entreprises privées, couplée aux capacités d’enquête étendues des forces de l’ordre, peut favoriser un environnement plus résilient face aux cybermenaces.” Ajoute-t-elle.

Kaspersky et INTERPOL ont un long historique d’opérations conjointes menées dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité en Afrique. Partie prenante des deux dernières opérations Africa Cyber Surge d’INTERPOL, la firme a récemment participé à l’action conjointe d’INTERPOL et d’AFRIPOL. Selon le rapport Kaspersky Alert, au 3e trimestre 2024, 31,5 % des ordinateurs industriels (ICS) ont été ciblés par des cyberattaques, sur le Continent.
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