Une nouvelle page qui s’ouvre ?
Une recapitalisation attendue
Cette augmentation de capital était attendue depuis un certain temps déjà. Il aura toutefois fallu attendre la 30 juillet 2024 pour que le Conseil d’Administration de la BHCI donne son accord à celle-ci, et encore une vingtaine de jours pour que l’entité bancaire confirme officiellement ce mouvement stratégique qui répond aux nouvelles exigences réglementaires d’un capital social minimum de 20 milliards FCFA, contre 10 milliards FCFA précédemment…
En vigueur depuis la décision prise le 21 décembre 2023 par le Conseil des ministres de l’UMOA (Union Monétaire Ouest Africaine) en session à Cotonou (Bénin), pour les banques de la zone. Cette recapitalisation a été rapidement possible grâce aux derniers résultats, en nette progression, enregistrés par la BHCI, surtout après la crise de la Covid-19 qui a fortement impacté tous les secteurs et brouillé les prévisions de performances du marché bancaire mondial comme Ivoirien.
Selon la BHCI, cette adoption, par son Conseil d’Administration, de modifications statutaires actant l’augmentation du capital de la Banque à hauteur de 28.235.000.000 FCFA « marque une étape charnière du processus de restructuration et de relance stratégique de l’établissement. » Et pour cause. En effet, c’est à la fin de son exercice 2019, après la reprise du contrôle de la société par l’Etat de Côte d’Ivoire, que les manoeuvres de recapitalisation ont été amorcées, sous la houlette de Désirée Eliane Yacé-Ouassenan, avec, comme première échéance significative, le 31 décembre 2024.
A fin 2022, l’Etat Ivoirien détenait 86,76% du capital de la BHCI directement et 6,1% indirectement via la Banque Nationale d’Investissement (BNI) et l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH, ex SICOGI). A la cloture dudit exercice, bien que ses charges d’exploitation n’aient pas encore atteint les résultats escomptés, la BHCI a poursuivi sa croissance et fait progresser son chiffre d’affaires de 47,5% pour l’établir à 5,7 milliards FCFA. Pour le Conseil d’Administration de la banque, la « contribution significative » de Désirée Eliane Yacé-Ouassenan « au redressement de la Banque » a permis « cette nouvelle vitalité », dont l’un des indicateurs récents le plus probant est l’exercice bénéficiaire réalisé en 2023, après près de 06 ans en deçà.
La BHCI orpheline ?
L’autre grande résolution entérinée au cours de cette séance du Conseil d’Administration de la banque du 30 juillet 2024 était la démission de celle qui a exercé pendant 24 ans et un trimestre à la BICICI, la filiale Ivoirienne de BNP Paribas, avant de prendre, en mars 2020, la tête de la Direction Générale de la BHCI. Si Désirée Eliane Yacé-Ouassenan « met un terme à son mandat social », après 04 ans et demi de bons et loyaux services, avec la satisfaction du devoir accompli, « afin de poursuivre sa carrière professionnelle vers de nouveaux horizons », elle ne laisse pas pour autant l’institution orpheline, puisque ce n’est personne d’autre que son bras droit, Karna Patrice Coulibaly, qui assure l’intérim.
Ancien de la BNI, il a occupé divers postes à responsabilité, tout au long du quart de siècle durant lequel il a exercé dans cette autre banque de l’Etat de Côte d’Ivoire, avant de rejoindre la BHCI, en décembre 2022, en tant que Directeur Général Adjoint. De prime abord, la mission principale de ce technicien du domaine bancaire sera de poursuivre l’élan de croissance impulsée à la banque par celle qui était jusque-là son supérieur direct.
Comme mentionné, l’augmentation du capital de la BHCI à 28.235.000.000 FCFA répond non seulement à des impératifs, mais aussi à une stratégie quinquennale initiée peu avant l’entrée de Désirée Eliane Yacé-Ouassenan dans le comité de direction de la banque. Ainsi, s’il est clair que les objectifs fixés et la nouvelle vitalité de la structure, auréolée dernièrement par un exercice 2023 bénéficiaire, le premier depuis 2016, ont été atteints sous la direction éclairée de Désirée Eliane Yacé-Ouassenan, il paraît également évident que Karna Patrice Coulibaly est un artisan de cette réussite.
Arrivé, en effet, 2 ans après cette dernière, la part de ce technicien du secteur bancaire et son expertise ne sont pas étrangers au succès de la stratégie et à la progression des performances de l’établissement qui « entend assumer son rôle stratégique de banque dédiée au financement de l’immobilier, avec le soutien réaffirmé de l’Etat de Côte d’Ivoire et l’engagement soutenu des actionnaires privés et institutionnels que sont la BNI, la DEMACK SA, la SOMAVIE, la NSIA Vie Assurances Côte d’Ivoire, l’ANAH et la BOAD ».
Le Conseil d’Administration de la Banque, en plus d’avoir donné son consentement au départ de Désirée Eliane Yacé-Ouassenan , en a profité, dans la foulée, pour la « remercier chaleureusement (…) pour sa contribution significative au redressement de la Banque et lui a souhaité un franc succès dans ses futurs projets ».
à lire aussi :
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
2 commentaires
Comments are closed.