Renforcement du capital humain : La Côte d’Ivoire trace les grandes lignes de son développement à l’horizon 2030

La ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a procédé ce jeudi 10 avril, à l’ouverture d’un atelier de haut niveau sur le thème : « Renforcer le capital humain pour propulser le développement de la Côte d’Ivoire ». Organisée au Sofitel Hôtel Ivoire, cette rencontre stratégique s’inscrit dans le cadre des réflexions menées pour l’élaboration du Plan National de Développement (PND) 2026-2030, avec pour ambition majeure de doubler l’indice de capital humain du pays au cours des cinq à dix prochaines années. Porté par la vision du Président Alassane Ouattara de faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, le PND fait du développement du capital humain un levier essentiel de transformation économique et sociale. L’atelier fait suite au séminaire gouvernemental tenu en février dernier, au même endroit, sous la présidence du Premier ministre Robert Beugré Mambé, au cours duquel l’amélioration de la productivité du capital humain a été identifiée comme une priorité nationale.

A cette occasion, Mme Niale Kaba  a rappelé que la Côte d’Ivoire a enregistré, au cours de la dernière décennie, l’une des croissances économiques les plus rapides en Afrique, grâce à d’importantes réformes structurelles et des investissements massifs dans les secteurs sociaux. Ces efforts ont permis des avancées significatives : l’Indice de Développement Humain (IDH) est passé de 0,468 en 2011 à 0,550 en 2021 ; l’espérance de vie est passée de 56,57 ans en 2012 à 61,94 ans en 2024 ; le taux brut de scolarisation au primaire atteint 105,93 % ; et la proportion de la population vivant à moins de 5 km d’un centre de santé est passée de 70,1 % en 2020 à 80 % en 2024.

Cependant, malgré ces progrès notables, des défis majeurs subsistent : l’indice de capital humain reste faible, à 38 %, loin derrière les pays d’aspiration comme la Corée du Sud (80 %) ; 21,6 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance ; 80 % des enfants de 10 ans ne savent pas lire et comprendre un texte simple ; près de la moitié des jeunes sont sous-qualifiés pour les emplois disponibles ; et le pays devra créer cinq millions d’emplois dans les cinq prochaines années pour absorber la demande croissante du marché du travail.

Pour relever ces défis, le Gouvernement a formulé une série de recommandations ambitieuses : améliorer la qualité de l’éducation et de l’apprentissage, renforcer la digitalisation du système éducatif et les cantines scolaires, développer les compétences professionnelles dans les secteurs clés (numérique, agriculture, industrie, tourisme), promouvoir la protection sociale et l’emploi inclusif, investir davantage dans la formation technique et professionnelle, accélérer la mise en œuvre de la couverture maladie universelle, améliorer la qualité des soins et réduire la mortalité maternelle et infantile, renforcer le partenariat État-secteur privé et assurer une meilleure coordination des programmes liés au capital humain.

Elle a salué la forte mobilisation des membres du Gouvernement, du secteur privé, des experts internationaux, ainsi que le soutien constant de la Banque mondiale, représentée par Mme Trina Haque, directrice du capital humain à la Banque mondiale. Elle a souligné que cette synergie d’actions est essentielle pour bâtir une stratégie efficace, porteuse de croissance et de prospérité partagée. C’est sur cette note d’engagement et d’optimisme qu’elle a officiellement déclaré ouvert l’atelier de haut niveau, au nom du Premier ministre.

De son côté, Mme Trina Haque, directrice du capital humain à la Banque mondiale, a salué les performances économiques de la Côte d’Ivoire qui en font un moteur de croissance en Afrique de l’Ouest et un pôle émergent d’investissements directs étrangers. Elle a également souligné l’option du prochain plan qui place l’humain au cœur de ses préoccupations.

Le séminaire a bénéficié de la participation active de nombreux acteurs clés engagés dans la mise en œuvre du PND, notamment le Groupe de la Banque mondiale. Mieux un remerciement a été adressé à Mme Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque mondiale, pour le soutien constant apporté à la préparation du  PND et l’organisation de cette rencontre stratégique.

Aussi, faut-il signaler que les experts internationaux et spécialistes venus du monde entier ont partagé leurs expériences concrètes et leçons apprises dans le domaine du développement du capital humain.

Julien Koffi

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