À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, les acteurs des médias en ligne se sont réunis à Assouindé pour un séminaire de formation axé sur le thème : « Présidentielle 2025 : Contribution des patrons de la presse en ligne pour des élections apaisées ». En marge des discussions sur la responsabilité des médias, une intervention remarquable a été faite le samedi 10 mai par Mamadou Doumbia, Directeur des Délégations Régionales du Conseil du Coton et de l’Anacarde. Il a présenté les avancées majeures et les perspectives prometteuses des deux principales filières agricoles de la Côte d’Ivoire : le coton et l’anacarde. Claude Franck About, Conseiller spécial, représentait le Directeur général du Conseil, Berté Mamadou.
Une Institution pour Structurer et Dynamiser
Créé en 2013 dans le cadre d’une réforme ambitieuse du secteur agricole, le Conseil du Coton et de l”anacarde a pour mission d’organiser, réguler, professionnaliser et développer les filières coton et anacarde. Objectif : garantir de meilleurs revenus aux producteurs et soutenir la croissance économique. Les résultats sont aujourd’hui visibles. Ces deux chaînes de valeur sont devenues des piliers de l’économie nationale, générateurs de richesses, d’emplois et de stabilité sociale.
Première productrice africaine de noix de cajou, la Côte d’Ivoire a profondément transformé sa filière anacarde. Le rendement agricole est passé de 300 à 600 kg/ha en 2024, doublant ainsi en dix ans. Le prix minimum garanti pour les producteurs a fortement augmenté, passant de 200 F CFA/kg en 2013 à 425 F CFA/kg en 2025.
L’industrialisation s’est intensifiée : plus de 34 unités de transformation sont opérationnelles, avec une capacité nationale dépassant 440 000 tonnes. Le pays a également mis en place des Zones Agroindustrielles (ZAI) et un Centre d’Innovations et de Technologies de l’Anacarde (CITA). Des subventions ciblées soutiennent la transformation : 400 F CFA/kg pour les amandes blanches et 150 F CFA pour les noix non dépelliculées. La qualité s’est nettement améliorée, avec un taux de rendement en amande (KOR) passé de 46 à 48 et une réduction du taux d’humidité à 8 %. Par ailleurs, plus de 400 000 producteurs ont été formés et bénéficient d’un appui technique régulier. Autre moteur du secteur agricole, la filière coton a connu une croissance impressionnante grâce à une stratégie de structuration et de mécanisation. La production est passée de 220 000 tonnes en 2010-2011 à 559 483 tonnes en 2020-2021, positionnant la Côte d’Ivoire au 4e rang des producteurs africains. Les prix aux producteurs ont également été révisés à la hausse : de 265 F CFA/kg en 2018 à 310 F CFA/kg en 2024. La qualité s’est améliorée de façon notable, avec plus de 60 % du coton classé en catégorie supérieure en 2022-2023, contre seulement 13 % en 2014-2015.
Une Vision Commune pour l’Avenir
Ces deux filières témoignent de la capacité du pays à construire une agriculture moderne, résiliente et inclusive. À travers le Conseil du Coton et de l’anacarde, l’État a mis en place des politiques solides de soutien à la production, à la transformation locale et à l’exportation. Le développement du conseil agricole, la promotion de la qualité, la traçabilité et les incitations à l’investissement sont autant de mesures qui renforcent la souveraineté économique de la Côte d’Ivoire.
En exposant ces avancées aux responsables de la presse en ligne, le Conseil a voulu souligner que la paix sociale et électorale repose aussi sur des progrès économiques tangibles pour les populations rurales. Les médias, acteurs clés de la diffusion de l’information, ont un rôle crucial à jouer pour valoriser ces efforts, lutter contre la désinformation et renforcer la confiance dans les institutions. Le gouvernement ambitionne de porter la capacité de transformation de la noix de cajou à 50 % d’ici 2030. « Grâce à des investissements massifs, nous sommes passés de 40 000 à près de 500 000 tonnes de capacité de transformation », a précisé Mamadou Doumbia. L’objectif est d’atteindre le niveau du Vietnam, leader mondial avec 3,5 millions de tonnes transformées, et d’accéder pleinement aux marchés internationaux, notamment aux États-Unis et à l’Europe.
Quant à la filière coton, elle bénéficie également d’un programme de relance, avec en ligne de mire la renaissance de la filière textile nationale, symbolisée par des projets comme celui de Gonfréville. « Le coton, c’est la fibre, la filature, le tissage, le textile », a rappelé Doumbia.
Une Innovation Structurante : La Bourse des Matières Premières
Parmi les innovations présentées figure la création de la Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA), portée par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Cette plateforme permettra aux producteurs de disposer de financements via l’utilisation de récépissés d’entreposage comme garanties. Une initiative prometteuse pour le financement durable et autonome des filières agricoles.
Aimé Kouassi
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