Le spectre d’un arrêt général du transport terrestre en Côte d’Ivoire s’est éloigné. Initialement prévue du 26 au 28 mai, la grève annoncée à grand renfort de publicité par l’Association des professionnels des entreprises de transport terrestre de Côte d’Ivoire (APETT-CI) a été suspendue. L’annonce a été faite ce vendredi 23 mai 2025 , à l’issue d’une conférence de presse animée par Dembélé Brahima, vice-président de la structure syndicale.

Cette suspension, qualifiée de « démarche de responsabilité », survient à la suite de discussions jugées « constructives » avec les autorités. Toutefois, les responsables syndicaux n’en démordent pas : les défis liés à la fiscalité et à l’équité concurrentielle restent entiers.
Au cœur des tensions, l’instauration d’une TVA de 18 % sur les tickets de transport, imposée à certaines compagnies, avait suscité une vive contestation. Jugée « irréaliste » et « économiquement périlleuse », cette mesure menaçait de se répercuter directement sur les usagers, déjà confrontés à la flambée des prix du carburant. « On nous demande de lutter contre la vie chère, mais on nous impose une taxe qui l’aggrave », a déploré M. Dembélé, pointant du doigt un système jugé inégalitaire, puisque certaines entreprises échappaient à cette obligation.
La médiation engagée par le Haut Conseil du Dialogue Social a permis d’aplanir les divergences. Elle a débouché sur plusieurs concessions : les taxations d’office, souvent perçues comme arbitraires, seront suspendues, et des concertations techniques seront entamées avec le ministère de l’Économie afin de repenser le cadre de la TVA appliquée au secteur.

Pour autant, l’APETT-CI ne crie pas victoire. « Il s’agit d’un premier pas, pas d’un aboutissement. Nous devons rester vigilants et unis », a souligné M. Dembélé, appelant les transporteurs à signaler tout manquement aux engagements pris par l’État. La vigilance reste donc de mise.
Si ce recul de la grève apaise temporairement le climat social et évite un potentiel blocage aux lourdes conséquences économiques, il ne règle pas le fond du problème. Les transporteurs entendent peser davantage dans les prochaines négociations et faire entendre leur voix.
Du côté des usagers, la nouvelle est accueillie avec soulagement. Beaucoup espèrent désormais des solutions durables, capables de concilier justice fiscaleet accessibilité des transports. L’APETT-CI assure qu’elle continuera à se battre « pour un secteur équilibré, au service des citoyens comme des opérateurs ».
Julien Koffi
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