60e Assemblées annuelles de la BAD :  Alassane Ouattara appelle à libérer le potentiel de développement l’Afrique

La capitale économique ivoirienne a vibré ce mardi  27 mai 2025 , à Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody, au rythme de l’avenir du continent africain, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des 60e Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Un rassemblement d’envergure, sous le thème : « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », qui a réuni chefs d’État, représentants du secteur privé, gouverneurs et partenaires internationaux.

Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a pris la parole pour lancer officiellement ces rencontres cruciales, saluant le rôle essentiel de la BAD dans le progrès du continent. Fort d’un discours résolument tourné vers la transformation structurelle de l’Afrique, il a souligné l’importance de l’unité et de la solidarité entre les nations africaines pour relever les défis communs. Evoquant le paradoxe d’un continent riche, mais insuffisamment transformé, le chef d’Etat ivoirien a lancé un appel à l’action : « Il est temps de libérer le potentiel de développement de l’Afrique à travers des investissements massifs dans l’énergie, l’éducation, l’agriculture, les infrastructures et la jeunesse ».« Il est temps de libérer le potentiel de développement de l’Afrique », a déclaré le chef de l’État ivoirien, appelant à des investissements massifs dans l’énergie, l’éducation, l’agriculture , l’énergie, l’éducation et l’agriculture . Il a insisté sur la nécessité d’exploiter pleinement les ressources naturelles et humaines du continent, pour bâtir une prospérité partagée et durable.

Il a par ailleurs  évoqué les progrès réalisés, tout en rappelant les obstacles qui subsistent face à la pauvreté, le chômage des jeunes, et les vulnérabilités économiques exacerbées par les crises mondiales : pandémies, conflits, inflation. Il a enfin lancé un plaidoyer pour des mécanismes de financement plus équitables, capables d’accompagner l’Afrique dans sa transition.

Alassane Ouattara a également insisté sur l’importance des partenariats public-privé, de l’innovation et de l’éducation comme leviers essentiels pour une croissance inclusive. « Le développement du capital humain est la clé de notre avenir », a-t-il souligné. Non sans appeler chaque État à investir dans la jeunesse et la formation.

Au terme de son intervention, il a exprimé sa confiance dans l’élection du futur président de la BAD, estimant cette étape déterminante pour renforcer la capacité de l’institution à accompagner le continent. « La Côte d’Ivoire, pays hôte, se dit fière de porter cette plateforme de dialogue, symbole de confiance et de coopération continentale », fait-il savoir.

Engagement collectif pour un avenir durable

 Pour sa part,  Dr Akinwumi Adesina, président sortant de la BAD, a  présente les acquis . A l’en croire, grâce aux interventions de la Banque africaine de Développement (BAD) durant les dix dernières années, 128 millions de personnes ont accès à des soins médicaux, 63 millions de personnes à l’eau potable, 44 millions de personnes à l’assainissement amélioré et 28 millions à l’électricité. Sur le plan de la sécurité alimentaire, Akinwumi Adesina a indiqué que la stratégie “Nourrir l’Afrique” fonctionne bien car elle a permis d’appuyer en semences et engrais 30 millions d’agriculteurs africains dans 29 pays : « Ces agriculteurs ont produit 44 millions de tonnes d’aliments d’une valeur de 70,3 milliards FCFA ». En termes d’infrastructures, il a fait savoir que la BAD a construit le pont Sénégambie (livré en 2019) qui réunit le Sénégal et la Gambie et permet aujourd’hui la traversée entre huit et dix heures contre 12 jours avant. Il a par ailleurs révélé que le capital de la Banque est passé de 93 milliards de dollars à 318 milliards de dollars aujourd’hui. Il a saisi cette opportunité pour rendre hommage au Président ivoirien et à l’hospitalité des Ivoiriens. 

La ministre de l’Economie, du Plan et du Développement de la Côte d’Ivoire, Nialé Kaba, également présidente du Conseil des gouverneurs, a rappelé que ces assemblées marquent un tournant dans la gouvernance de la BAD, face à des enjeux mondiaux complexes. « La transformation des ressources naturelles, humaines et culturelles du continent doit devenir une priorité pour réaliser la prospérité partagée », a-t-elle affirmé.

Les 60e Assemblées annuelles, qui se poursuivront jusqu’au 30 mai, seront l’occasion pour la banque de définir ses nouvelles orientations stratégiques. Elles s’inscrivent dans la volonté de renforcer le rôle de la BAD comme moteur de la transformation socio-économique africaine, dans un contexte international marqué par l’incertitude. Une étape décisive vers une Afrique plus intégrée, résiliente et autonome, capable de tirer pleinement parti de son immense potentiel.

Julien Koffi

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