Les secteurs industriels particulièrement touchés

Cybersécurité en Côte d’Ivoire
Alors que la Côte d’Ivoire intensifie sa transformation numérique dans les domaines de l’énergie, des industries, des télécommunications, des services, etc. cette discrète dynamique de cybermenaces de plus en plus sophistiquées, ciblées et persistantes a de quoi inquiété, surtout dans un monde globalisé, interconnecté et hyperconnecté.
Commentant ces chiffres, le représentant du Ministre Ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation – à Paris pour VivaTech 2025, Ibrahim Kalil Konaté n’a pas pu participer à ce KNext Abidjan – a déclaré que dans un monde où les menaces sont de plus en plus complexes, la cybersécurité est au coeur des enjeux de la Côte d’Ivoire et de sa transformation digitale. En effet, ces dernières années le gouvernement Ivoirien a renforcé sa réglementation sur la protection des données et de celles à caractère personnel, accentuer ses actions et son implication dans la lutte contre la cybercriminalité, créé sa propre Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), etc.
Coopérer pour répondre ou anticiper la menace ?

“Un cyberespace de confiance nécessite des coopérations nationales, régionales et internationales en matière de cybersécurité.C’est la raison pour laquelle nous multiplions les Partenariats Public-Privé (PPP) avec des acteurs de l’écosystème, à l’instar du partenariat stratégique de valeur que nous avons avec Kaspersky.” Ajoute-t-il. Et pour cause.
Présente sur 6 continents, dans plus de 200 pays et territoires, la firme à l’initiative du KNext Abidjan dédie 50% de sa masse salariale à la Recherche et le Développement (R&D) et ses produits, classés en 2023 dans le Top 3 de 100 études et tests indépendants, ont obtenu plus de 600 récompenses. En outre, de sa création, il y a 28 ans en arrière, à ce jour, la multinationale a découvert près de 1,9 milliard de cybermenaces.
En 2024, ses outils et ses agents ont détecté et bloqué 4,9 milliards de cyberattaques et décelé, au quotidien, 467.000 nouveaux fichiers malveillants. Collaborant depuis un certain temps déjà avec Interpol, avec qui elle a contribué à sécuriser les Jeux Olympiques de Paris 2024, la compagnie a signé un Mémorandum d’Entente avec Afripol, portant sur les 2 phases de l’Opération Africa Surge et sur l’Opération Serengeti, ainsi qu’un autre MoU avec Smart Africa.
Une réalité préoccupante mise en lumière au KNext Abidjan !

Cybersécurité en Côte d’Ivoire
Concernant la réalité préoccupante de la menace cyber en Côte d’Ivoire, Gladys Salmouth, Corporate Communications Manager Kaspersky France & North/West/Central Africa, a expliqué, ce mercredi-là, au KNext Abidjan, que les plus de 27 millions de tentatives d’attaques détectées en Côte d’Ivoire, en 2024, par la télémétrie Kaspersky mettent en évidence la part croissante des infrastructures industrielles dans les cibles préférés par les cybercriminels sur le territoire du principal moteur économique de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine – la Côte d’Ivoire contribue à 40% du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’UEMOA.
Effectivement, selon les dernières analyses du Kaspersky Security Network, communiqué au KNext Abidjan, la Côte d’Ivoire a enregistré 20 millions de tentatives d’attaques détectées tous vecteurs confondus, 7,5 millions de tentatives d’attaques liées à l’usage d’Internet, 550.000 attaques exploitant des failles logicielles (exploits), 60.000 tentatives de vol d’identifiants par des (stealers), 120.000 portes dérobées (backdoors) implantées à distance et 10.000 attaques à but financier dirigés vers les applications bancaires et services de paiement, en 2024.

Cybersécurité en Côte d’Ivoire
La même année, un basculement a clairement été opéré et a conduit à une amplification de la menace sur les infrastructures critiques, puisque, d’après les données présentées par Kaspersky au cours du KNext Abidjan, en Côte d’Ivoire, 37% des ordinateurs ICS ont été la cible de logiciels malveillants en 2024, soit l’un des taux les plus élevés d’Afrique. Dans le détail, ces attaques concernent des environnements jusque-là peu concernés par la cybersécurité tels que les Systèmes de Supervision Industrielle (SCADA, ICS), les Réseaux de Gestion d’Énergie et d’Eau, les Processus Automatisés de Production, les Interfaces d’Exploitation Connectées aux Systèmes IT traditionnels, etc.

“Ces infrastructures, souvent vitales au bon fonctionnement du pays, sont désormais exposées aux mêmes logiques de vulnérabilité que le reste de l’environnement numérique. Mais les conséquences d’une attaque sur ces systèmes peuvent être bien plus lourdes : Interruption de service, sabotage, atteinte à la sécurité physique, voire danger pour les opérateurs.” Alarme Gladys Salmouth.
Des menaces invisibles…
Pour Hervé Iro Mondouho, Enterprise Account Manager Kaspersky West & Central Africa, dans un contexte de vulnérabilité croissante, la généralisation des outils connectés, l’automatisation des chaînes de production et la digitalisation des services exposent les systèmes Ivoiriens à des attaques informatiques de nouvelle génération. “Ces menaces, souvent invisibles, ne compromettent plus seulement les données, mais la continuité des opérations !” Signale-t-il.

De son point de vue, face à l’évolution rapide de la menace, il faut un changement de posture globale de la part des organisations Ivoiriennes qui doivent, désormais, combiner innovation technologique, gouvernance adaptée et culture du risque. C’est pourquoi, il a recommandé, au KNext Abidjan, le déploiement des solutions de cybersécurité spécialisées offrant une visibilité étendue sur les systèmes industriels et les points d’entrée critiques, l’instauration d’une politique stricte de gestion des accès aux ressources internes et aux interfaces industrielles…
La systématisation des sauvegardes régulières, la distribution des données et l’adoption de configurations opérationnelles, le renforcement de la formation des collaborateurs pour les outiller contre les menaces de phishing, de ransomware, des “brouteurs”, d’ingénierie sociale, de compromission ciblée, de Deep Fake – évalué à 43,87 milliards USD en 2023, la valeur du marché mondial de l’IA générative devrait atteindre 967,65 milliards USD d’ici 2032, selon Fortune Business Insights – et enfin l’accompagnement, par des partenaires de confiance, sur les audits, la surveillance continue et la réponse aux incidents.

Selon les dernières données disponibles, les plaintes en lien avec la cybercriminalité enregistrées par la Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité (PLCC) et l’ANSSI sont passés de 8.132 en 2023 à 12.100 en 2024 et les évènements de sécurité traités par l’ANSSI ont augmenté de 15%. Le préjudice financier direct causé par les infractions a avoisiné a minima 7 milliards FCFA en 2024. Pendant son intervention au KNext Abidjan, Pascal Naudin, Head of B2B Kaspersky Morocco, Tunisia, West & Central Africa, a martelé un mot : Sensibilisation ! Sensibilisation ! Sensibilisation ! Car il estime qu’il ne s’agit plus uniquement de se défendre. “Il s’agit d’anticiper, de comprendre et d’organiser la résilience à tous les niveaux. Pour les entreprises Ivoiriennes, c’est une opportunité stratégique de faire de la cybersécurité un levier de compétitivité durable.” Analyse-t-il.
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