L’Afrique du Sud marque un tournant stratégique dans son ambition de renforcer le commerce intra-africain, à l’occasion du lancement de la tournée de présentation de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2025), qui se tiendra à Alger du 4 au 10 septembre 2025. Ce mouvement s’inscrit dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un projet continental visant à créer un marché unique de 1,4 milliard de personnes.
Selon le rapport 2024 d’Afreximbank sur le commerce africain, l’Afrique du Sud a réalisé des exportations d’une valeur de 29,6 milliards de dollars US et des importations de 9,6 milliards de dollars US auprès de partenaires africains. Cela représente 26,8 % de ses exportations totales, illustrant la dynamique croissante du commerce intra-africain.
Lors du lancement de l’événement à Johannesburg, M. Humphrey Nwugo, Directeur régional pour l’Afrique australe chez Afreximbank, a appelé les secteurs public et privé sud-africains à se positionner stratégiquement afin de tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf et l’IATF2025. Il a souligné que « le moment est venu » pour que l’Afrique du Sud joue un rôle moteur dans l’intégration économique régionale.
Le Secrétaire général de la ZLECAf, M. Wamkele Mene, a pour sa part mis en exergue l’importance de renforcer les chaînes de valeur africaines, notamment dans les secteurs de l’automobile et de l’agro-industrie. Dans un contexte mondial instable marqué par les effets du changement climatique et des tensions géopolitiques, ces efforts représentent une réponse structurelle et stratégique pour le développement industriel du continent.
M. Sihle Zikalala, Ministre délégué en charge des infrastructures, a insisté sur la capacité de l’Afrique du Sud à jouer un rôle central grâce à son industrie solide, son secteur financier développé et son infrastructure de classe mondiale. Il a ajouté que la ZLECAf représente une « opportunité historique » pour favoriser une croissance inclusive, réduire la dépendance aux marchés extérieurs et promouvoir l’utilisation des monnaies africaines dans les échanges commerciaux.
Dr Gainmore Zanamwe, Directeur à Afreximbank, a souligné les efforts de la banque pour faciliter les échanges grâce à des plateformes comme l’Africa Trade Gateway et le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Ces outils permettent de contourner les obstacles historiques en facilitant les transactions dans les monnaies locales et l’accès à des informations en temps réel sur les marchés.
Il a également mis en avant les projets d’investissement soutenus par Afreximbank, dont 13 milliards de dollars US en contrats EPC, ainsi que des programmes phares comme le Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA) et l’Initiative pour l’investissement direct en Afrique.
Avec plus de 2 000 exposants, 35 000 visiteurs attendus et la participation de 140 pays, l’IATF2025 promet d’être une plateforme majeure pour les affaires en Afrique. Plus de 44 milliards de dollars d’accords commerciaux et d’investissement sont espérés, selon les organisateurs.
S.E. Mme Baleka Mbete, ancienne vice-présidente d’Afrique du Sud, ainsi que S.E. Ali Achoui, Ambassadeur d’Algérie, ont réaffirmé l’importance de l’événement. L’Algérie, pays hôte, entend simplifier les procédures de visa et faciliter la participation des entreprises africaines.
Au-delà d’une simple exposition, l’IATF2025 proposera un riche programme : forums économiques, vitrines culturelles (mode, musique, cinéma, artisanat), salon de l’automobile, journées pays, programme pour les jeunes start-ups, et plateforme virtuelle pour les connexions à distance.
l’IATF2025 s’annonce comme un catalyseur du commerce africain. Pour l’Afrique du Sud, il s’agit d’une opportunité stratégique de renforcer son rôle de locomotive économique régionale, tout en soutenant l’industrialisation et l’intégration du continent à travers des chaînes de valeur inclusives et résilientes.
Aimé Kouassi
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.