Quelle Était la Contribution de la Côte d’Ivoire aux Échanges Commerciaux en 2024 ?

La Côte d'Ivoire est le 1er producteur mondial de cacao

Le rapport révèle, entre autres, que la Côte d’Ivoire, en balance excédentaire en 2024, est le 2e meilleur contributeur Africain aux échanges commerciaux sur le Continent, derrière l’Afrique du Sud et devant l’Egypte, le Nigeria, le Zimbabwe, le Mali, le Ghana, la Zambie, la République Démocratique du Congo (RDC), ainsi que la Namibie. Porté par la dynamique de ses exportations de pétrole raffiné et de produits manufacturés, le commerce Intra-Africain de la Côte d’Ivoire s’est effectivement renforcé et a représenté 4,8% des échanges commerciaux entre pays d’Afrique, en 2024.

A p Balance Commerciale Cote dIvoire
Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Il indique aussi que, également excédentaire en 2022, la balance commerciale (différence entre les exportations et les importations) de la Côte d’Ivoire, bien que sur une tendance baissière, était relativement à l’équilibre en 2023 et 2024.

La hausse du cours de certaines commodities a consolidé le positionnement de la Côte d’Ivoire…

Concernant les commodities, le cacao – dont la Côte d’Ivoire est le 1er producteur mondial devant son voisin le Ghana – a été la matière première la plus performante et a dépassé la valeur symbolique de 7 millions FCFA la tonne en décembre 2024, du fait de la baisse de 22,3% en Côte d’Ivoire et de 26,6% au Ghana de la production de cacao, causée par des conditions météorologiques exceptionnelles (El Niño) en Afrique de l’Ouest qui ont entraîné un déficit d’approvisionnement mondial de plus 460.000 tonnes de fèves de cacao au cours de la saison 2023-2024, selon l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO).

A p Reserve de change Cote dIvoire
Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Le document publié par Afreximbank dévoile également qu’avec ses réserves pouvant couvrir 6,2 mois d’importations – la moyenne en Afrique est 4,5 mois de couverture – la Côte d’Ivoire était le 8e pays Africain aux plus grosses réserves de change, derrière la Libye, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigéria, l’Egypte, l’Angola, mais devant le Kenya et la Tunisie, en 2024.

Alors que la Côte d’Ivoire fait d’importantes découvertes de ressources naturelles dans son sous-sol, il relève de plus que l‘or a atteint, cette année-là, des sommets inédits. En effet, inquiètes des tensions politiques et de la direction inflationniste de l’économie mondiale, les banques centrales ont accéléré leurs acquisitions d’or physique et effectué des achats massifs du précieux métal jaune, afin de diversifier leurs réserves. Conséquence ? Fin 2024, la valeur refuge était à son niveau le plus élevé depuis 14 ans et a culminé à plus de 1,46 million FCFA l’once, soit une augmentation de 25% en un an.

La Côte d’Ivoire a maintenu sa croissance dans les 6% tout en contenant son inflation

A p PIB et Inlfation CIV
Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin

Concernant le taux de croissance du PIB Réel de la Côte d’Ivoire, le rapport souligne qu’il est passé de 6,4% en 2022 à 6,0% en 2024 quand le taux d’inflation, dans le pays, de 5,2% en 2022, est descendu à 3,5% en 2024, soit 0,5% de plus que le seuil fixé par l’institution en charge de la politique monétaire des 8 pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Après avoir réussi à ramener la croissance de son PIB Réel dans le positif, le Soudan du Sud a, par contre, vu celui-ci s’enfoncer plus profondément dans les abysses. De -5,2% en 2022, le PIB Réel de ce pays en proie à l’insécurité et à des conflits armés a atteint 2,5% de croissance en 2023, avant de retomber à -27,6% en 2024, fait savoir le document. Quant au Rwanda, son PIB Réel, en constante augmentation, a connu une croissance de 8,9% en 2024.

Les Seychelles, elles, ont affiché les plus faibles taux d’inflation (environ -0,9% en 2023 et 0,2% en 2024). Et ce, au moment où le Zimbabwe, avec une inflation de 736,1% enregistré en 2024, continue de battre des records, peut on également lire dans l’étude.

En outre, dans un contexte généralisé de ralentissement économique mondial, à 3,3%, qui devrait se poursuivre tout le long de l’année 2025, l’Afrique a maintenu sa stabilité, notifie le rapport qui signale que même si elle reste inégale d’un pays Africain à l’autre, l’économie du Continent a progressé de 3,2%, grâce à la vigueur des prix des matières premières et l’amélioration des finances publiques.

A p Intra Afrique Cote dIvoire
Graphique : KOFFI-KOUAKOU Laussin
Toujours selon les données de Afreximbank disponibles dans le document, le commerce total de marchandises de l’Afrique s’est redressé, progressant de 13,9% en 2024 pour s’établir à près de 840.000 milliards FCFA, après une contraction de 5,4% en 2023. Cependant, en dépit de cette nette amélioration, l’Afrique ne représente encore que 3,3% des exportations mondiales. En cause ? Un accès limité au financement de son commerce. L’institution estime que pour combler le déficit de financement du commerce continental et de la Côte d’Ivoire, il faudrait a peu près 55.950 milliards FCFA par an. Pour Dr. Yemi Kale, économiste en chef du groupe Afreximbank et Directeur Général de la recherche, les vents contraires mondiaux n’ont pas empêché le commerce Africain de fortement rebondir en 2024. Bien au contraire ! “Les échanges entre les pays Africains ont augmenté de 12,4% pour atteindre plus de 123.300 milliards FCFA, après une contraction de 5,9% en 2023. S’il est vrai que le Continent est confronté à une inflation croissante, à des risques liés à la dette souveraine et à un déficit persistant de financement du commerce, cette avancée notable montre les avantages tangibles de la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).” Analyse-t-il.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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