Accusé de fraude foncière/Depuis Bouaké Bruno Koné riposte : « On ne numérise pas pour voler »

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Dans une sortie musclée, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a tenu à mettre les choses au clair après des propos tenus par une personnalité publique, laissant entendre que son ministère serait au cœur des fraudes foncières en Côte d’Ivoire.

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Du haut de la tribune de lancement de l’ADU à Bouaké, Bruno Koné a d’abord souligné la complexité du système foncier ivoirien, où certaines personnes, par ignorance ou de bonne foi, réalisent encore des transactions en dehors du cadre légal. Toutefois, il s’est insurgé contre les généralisations et accusations portées à l’encontre de l’ensemble du ministère. « Il y a des déclarations publiques qui tentent de mettre en cause tout un département ministériel. J’ai entendu dire que le MCLU serait au cœur de la fraude foncière en Côte d’Ivoire. Moi, je suis le premier responsable. Je ne peux pas l’accepter », a-t-il martelé.

Selon le ministre, le MCLU, c’est plus de 3 000 agents engagés au service de la population, qui travaillent « avec dévouement et courage dans des conditions souvent difficiles ». Il a dénoncé ce qu’il considère comme une injustice envers ces fonctionnaires qui, pour la majorité, remplissent leurs missions avec intégrité. « Accuser notre ministère, c’est aussi accuser notre hiérarchie. Cela reviendrait à dire que notre direction tolère que 3 000 voleurs agissent impunément. C’est une insulte que nous refusons collectivement », a-t-il faire remarquer.

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Pour démontrer la volonté de réforme et de transparence de son département, Bruno Koné a rappelé les nombreux efforts de modernisation entrepris ces dernières années, notamment la numérisation complète des archives foncières, ainsi que de la signature ministérielle. « Quand on veut voler, on ne met pas en place plus de contrôles et un système entièrement informatisé. Nous avons numérisé à 100 % nos archives. Nous avons également informatisé tout le circuit jusqu’à la signature du ministre. Cela démontre notre volonté de sécuriser les transactions et d’éviter les dérives ».

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Le ministre a également mis en avant son intervention de trois heures à l’Assemblée nationale, lors d’un débat oral avec les députés, une première dans l’histoire du ministère, selon lui. Cette séance aurait permis d’apporter des réponses claires et d’exposer les réformes engagées.

Tout en reconnaissant que des fautes individuelles peuvent exister, Bruno Koné appelle à faire la distinction entre les responsabilités personnelles et celles d’un département entier. « Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de fautes. Mais il faut savoir faire la différence entre des actes individuels et l’image d’une administration tout entière », a-t-il souligné.  

Le ministre conclut son propos en appelant à plus de responsabilité de la part des leaders d’opinion et des responsables publics, qui, selon lui, devraient s’abstenir de tenir des propos généralisateurs nuisibles à la crédibilité des institutions. « Il faut que ces personnes aient un peu plus de hauteur et de compréhension. Nous sommes là pour servir les Ivoiriens. Nous faisons de notre mieux pour répondre à leurs besoins », a-t-il affirmé.

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Il faut souligner que ces déclarations interviennent dans un contexte où le foncier urbain demeure un sujet hautement sensible en Côte d’Ivoire, souvent marqué par des litiges, des doublons de titres et des ventes illicites. Des efforts sont en cours pour assainir ce secteur, mais les suspicions de corruption alimentent régulièrement la défiance de la population vis-à-vis des institutions en charge.

Julien Koffi, envoyé spécial à Bouaké


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