Food Expo 2025 : La Côte d’Ivoire s’affirme en leader de la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest

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Dans une atmosphère chargée d’espoir et d’objectifs nationaux, le haut responsable a exposé la stratégie du gouvernement pour faire des filières animales et halieutiques un levier fondamental de l’indépendance alimentaire avec un message clair: la Côte d’Ivoire dispose des moyens de produire ce qu’elle consomme. « Au niveau de la sous-région, nous disposons d’infrastructures de qualité remarquables et de ressources humaines compétentes », a-t-il affirmé.

Mais ces atouts sont freinés par un déséquilibre structurel. Le Directeur de Cabinet a déploré une formation académique trop théorique, au détriment d’un apprentissage pratique connecté aux réalités du terrain : « Nous avons privilégié les formations classiques au détriment de la formation de base. Aujourd’hui, nous reconstruisons une formation plus adaptée, plus professionnalisante ».

Cette prise de conscience a conduit à un réajustement de la politique de formation, pour mieux répondre aux besoins spécifiques des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.

Au cœur de la stratégie du MIRAH figure le Projet de Développement de la Filière Agricole (PRO AGRICOLE). Ce programme multisectoriel vise à moderniser toute la chaîne de valeur, de la production à la distribution, en passant par la transformation.

L’objectif est de bâtir un système intégré, performant et durable, capable d’assurer à long terme la couverture des besoins alimentaires de la population ivoirienne.

Symbole de cette dynamique, la filière volaille s’illustre par ses résultats exceptionnels: « L’intégralité du poulet consommé sur le territoire national est produite localement. Nous couvrons nos besoins à 95 %, ce qui fait de nous un pays quasiment autosuffisant », a révélé le Directeur de Cabinet.

Les importations sont désormais limitées à des produits spécifiques comme le canard, peu consommé localement. Cette réussite prouve que la souveraineté alimentaire n’est pas une utopie, mais une réalité accessible, lorsqu’un environnement favorable est mis en place.

Au-delà de la volaille, le ministère entend développer simultanément plusieurs filières, à savoir la pisciculture intensive et extensive, L’étage bovin et porcin, la pêche artisanale et industrielle et la production laitière locale, encore faible mais porteuse d’avenir.

Cette approche vise à diversifier les sources de protéines animales, tout en réduisant la dépendance extérieure et renforçant la résilience du système alimentaire national.

L’accent est également mis sur l’intégration des jeunes et des femmes, considérés comme des acteurs clés du développement rural. Leur implication active est essentielle pour assurer la durabilité et l’inclusivité du modèle ivoirien.

Dans un monde secoué par les pandémies, les conflits géopolitiques et les bouleversements climatiques, le MIRAH appelle à une mobilisation de tous les acteurs, notamment pouvoirs publics, entreprises privées, communautés rurales et partenaires techniques et financiers. L’État crée les conditions. Aux acteurs privés d’investir dans les infrastructures, la formation, les équipements et l’innovation. « Ce que nous construisons n’est pas qu’une politique, c’est une stratégie de transformation profonde, durable et souveraine », a-t-il résumé.

Avec ses atouts climatiques, sa stabilité politique, ses ressources en eau et sa situation géographique, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un modèle en Afrique de l’Ouest en matière de production animale et halieutique.« La souveraineté alimentaire n’est plus un rêve. Elle devient un pilier du développement économique, social et territorial de notre pays », a-t-il conclu.

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Toujours dans le cadre du Food Expo, Émir Abiya, Directeur Général Adjoint de Carré d’Or, a présenté sa vision stratégique de l’industrialisation durable de la filière agroalimentaire ivoirienne. Intervenant lors d’un panel organisé sur le thème: « Chaîne de valeur agricole : comment industrialiser durablement la filière agroalimentaire en Côte d’Ivoire ? », il a structuré son propos autour de trois axes majeurs. Il s’agit de de la professionnalisation u secteur agricole, la mutualisation de la production et des financements et le développement des infrastructures rurales.

Selon Émir Abiya, l’agriculture ne peut plus être improvisée. Elle nécessite aujourd’hui des compétences techniques précises et des standards rigoureux. Il plaide pour une formation approfondie et modernisée, pour faire émerger des producteurs capables de répondre aux exigences du marché, tant local qu’international.

Le deuxième pilier repose sur la création de coopératives agricoles afin de faciliter l’accès aux équipements techniques modernes. Pour lever le frein du financement, il propose la mise en place de mécanismes fiscaux incitatifs et d’un cadre souple pour la mutualisation des ressources.

Enfin, il a insisté sur l’urgence d’améliorer les infrastructures routières, notamment les axes secondaires, pour fluidifier l’acheminement des produits depuis les zones rurales vers les marchés urbains et les unités de transformation. « Si nous mettons en œuvre ces trois actions avec pragmatisme et détermination, il n’y a aucune raison que cette transformation ne réussisse pas », a-t-il affirmé.

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À travers ces interventions croisées, le Food Expo 2025 aura montré que la transformation agricole ivoirienne est en marche, avec une vision claire, des projets concrets et une volonté politique affirmée. La souveraineté alimentaire et l’industrialisation durable ne sont plus des discours d’intention, mais des stratégies en action. La Côte d’Ivoire s’impose progressivement comme un acteur clé de la sécurité alimentaire régionale et de la souveraineté alimentaire.

Rodrigue Cofye


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