Les alertes du GAFI et de l’UE entendues ?
Une amélioration de la mobilisation et de la gestion des ressources

Au 1er trimestre 2025, la Côte d’Ivoire a amélioré la mobilisation des ressources nécessaires au financement du budget de l’Etat. Prévoyant de faire passer son budget à 17.321,3 milliards FCFA (+12,9%) en 2026, puis à 18.599 milliards FCFA (+7,4%) en 2027 et à 20.218 milliards FCFA (+8,7%) en 2028, le pays a dépassé de 15,8% son objectif de mobilisation de ressources à fin mars 2025, grâce à “une mobilisation relativement satisfaisante des recettes et une bonne maîtrise de l’exécution des dépenses budgétaires, qui ont été contenues dans les prévisions.” Fait savoir Amadou Coulibaly, le Ministre Ivoirien de la Communication et porte-parole du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire.
Dans le détail, les ressources mobilisées, prévues à 3.200,7 milliards FCFA, pour le 1er trimestre 2025, ont finalement atteint 3.707 milliards FCFA au 31 mars 2025. Ces ressources comprennent 1.647,8 milliards FCFA de recettes budgétaires – constituées de recettes fiscales, de recettes non fiscales et de dons – et 2.059,2 milliards FCFA de ressources de trésorerie.

Quant aux dépenses, elles ont globalement été de 3.600,3 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de plus de 11% comparés aux projections et un écart de près de 3% par rapport aux ressources synonyme d’une collecte correcte et d’une utilisation mesurée du budget.
Concernant les dépenses d’investissement, elles ont été exécutées, dans leur ensemble, à hauteur de 82%, au 1er trimestre 2025, quand celles liées à la lutte contre la pauvreté et la réduction des disparités sociales ont été de +6,30% par rapport à l’objectif plancher et que les dépenses effectuées dans le cadre d’actions sociales spécifiques ont été supérieures de 16% aux projections.
Les coûts des exonérations fiscales et douanières en baisse

Les coûts générés par les exonérations fiscales et douanières ont, eux, été réduits de 5% sur une année glissante. Au 31 mars 2025, ces coûts s’élevaient à 129,2 milliards FCFA, contre 136,9 milliards FCFA, à la même période en 2024, représentant une diminution de 7,7 milliards FCFA d’une année à l’autre. Cette évolution est principalement due “à la diminution des avantages liés aux projets de l’État, ainsi qu’à ceux accordés aux entreprises minières et pétrolières.” Précise Amadou Coulibaly.
Les secteurs ayant bénéficiés des exonérations les plus significatives sont l’industrie, avec un coût de 46 milliards FCFA pour une part de 35,6% du total des exonérations, et les services, pour un montant de 27,4 milliards FCFA et 21,2% de la somme global des exonérations.
Feu vert pour la création de la BAE et durcissement des conditions d’exonération fiscale

L’autre fait majeur, c’est l’adoption, par le gouvernement Ivoirien, ce mercredi, d’un projet de loi relatif à la ratification de la création de la Banque Africaine de l’Energie (BAE). Une suite attendue, côté Ivoirien, puisqu’elle est logique avec la signature, en 2024, par l’Etat de Côte d’Ivoire de l’accord portant sur ce projet initié en 2022 par l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africain (APPO), en partenariat avec la Banque Africaine d’Import-Export, Afreximbank.
En ces jours où de grandes découvertes se font dans le sous-sol de la terre d’éburnie, selon l’accord visant à la création de la BAE, le capital initial d’environ 2.784 milliards FCFA alloué à cette future institution spécialisée sera spécifiquement affecté au financement de projets et d’infrastructures énergétiques en Afrique.
Pour Amadou Coulibaly, il s’agit d’un pas décisif pour le financement durable de l’énergie en Afrique et la souveraineté énergétique du Continent. Pour rappel, la Côte d’Ivoire s’est fixée l’objectif d’avoir 45% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, d’ici 2030, tout en multipliant par 1,7 sa capacité de production actuelle. “La Côte d’Ivoire bénéficiera du soutien de la BAE pour un déploiement ordonné et abouti de sa stratégie nationale de transition vers des sources d’énergie durable.” Souligne le porte-parole du gouvernement.

La Côte d’Ivoire vient également d’édicter 4 critères qui encadrent, désormais, l’octroi d’exonérations fiscales, dans le pays. Ainsi, dorénavant, les exonérations totales ou partielles de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sont accordées en fonction des types de biens et services, du chiffre d’affaires des entreprises, du caractère distributif de l’exonération et de la compatibilité de la dépense fiscale avec le plan de rationalisation des exonérations adopté par le gouvernement en mars 2019.
De plus, l’octroi des avantages fiscaux est maintenant strictement limité non seulement à ces critères, mais également aux conventions portant sur des projets relevant des secteurs prioritaires définis par le gouvernement. En conséquence, toutes les opérations bénéficiant d’exonérations partielles ou totales non conformes aux nouveaux critères seront, purement et simplement, annulées et supprimées.
“Par ailleurs, toute convention ou acte conclu par les ministères et organismes d’État comportant des clauses fiscales devra désormais faire l’objet de signatures conjointes du Ministre technique concerné et du Ministre en charge du Budget. Un arrêté préalable du Ministre en charge du Budget sera également requis pour déterminer les modalités de mise en œuvre du régime fiscal et douanier accordé.” Informe Amadou Coulibaly qui ajoute que cette démarche s’inscrit dans le cadre des dispositions communautaires de l’UEMOA concernant l’octroi d’exonérations totales ou partielles de TVA.

Si la création, aux lendemains de la crise post-électorale, de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), en 2013, avait été un gage de la volonté de la Côte d’Ivoire d’asseoir sa gestion sur une administration efficace et responsable, les scandales de malversations financières à répétition, sans conséquences réelles sur les mises en cause, ont entaché la perception du pays. Pourtant, en une quinzaine d’années, nonobstant la crise de la Covid-19, la terre d’éburnie a nettement amélioré ses indicateurs macroéconomiques et son climat d’affaires. Si beaucoup reste à faire, tout n’est pas non plus à jeter !
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