La ville d’Adzopé a vibré ce jeudi juillet 2025, lors de la quatrième étape de la caravane de l’Attention au Droit d’Usage Coutumier (ADU). Une initiative phare visant à renforcer la gestion foncière dans le cadre d’un développement urbain durable et socialement stable. Organisée par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU), cette journée d’échanges a réuni un panel d’experts de haut niveau, responsables politiques, chefs traditionnels et populations de la région de la Mé.

Au cœur des discussions, la nécessité de mieux planifier le développement urbain a été soulignée par Hubert Yomafou, Directeur de logement et du développement urbain au MCLU. Il a rappelé que désormais, aucune opération de lotissement ne peut être entreprise sans une autorisation préalable, délivrée en fonction de critères stricts : capacité financière du promoteur, nécessité du projet, proximité des zones déjà aménagées, et engagement dans un minimum d’aménagements, notamment en électricité et en eau.
Selon lui, cette nouvelle rigueur vise à freiner l’urbanisation anarchique et à encadrer tous les projets d’aménagement, garantissant, ainsi une croissance équilibrée et durable des villes ivoiriennes. La récente réforme du code de l’urbanisme prévoit également des sanctions sévères pour les contrevenants, pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de plusieurs millions de francs CFA .

Une autre urgence mise en évidence ,lors de cette rencontre constitue la localisation précise des parcelles. Le Directeur de la Topographie, Donatien Kouamé, a insisté sur l’importance de la cartographie et du géoréférencement pour permettre aux propriétaires d’identifier clairement leurs terrains, évitant ainsi risques et conflits.
Par ailleurs, la simplification administrative amorcée ces dernières années a permis de réduire drastiquement le nombre de documents et d’attestations villageoises, souvent à l’origine de fraudes foncières. La toute récente introduction de l’Attestation de Droit d’Usage Coutumier (ADU), mise en service en mai 2024, représente une avancée majeure dans la lutte contre la falsification et la formalisation des droits fonciers.

Ce document sécurisé, imprimé par l’État, intègre une technologie de vérification par téléphone, authentifiant instantanément la réalité du terrain et la légitimité de la transaction foncière. Il constitue ainsi un outil d’équilibre entre simplicité d’accès et sécurité juridique.
Après l’obtention de l’ADU, la procédure suivante insiste sur le respect strict des règles de construction, sous peine de sanctions. Lancine Sidibé, Directeur Général du Guichet Unique et du Permis de Construire, a insisté sur l’importance de faire appel à des professionnels agréés architectes, ingénieurs, entreprises certifiées – pour garantir la sécurité et la conformité des bâtiments.

Le ministère, par ailleurs, propose un accompagnement technique et des experts déployés dans les collectivités pour soutenir la planification urbaine et la mise en œuvre des projets.
Une volonté d’inclusion et de modernisation
Cette initiative, notamment par l’organisation de forums d’échanges comme celui d’Adzopé, traduit la volonté des autorités ivoiriennes de rapprocher l’administration des populations. Elle s’inscrit dans une stratégie nationale de modernisation du secteur foncier, essentielle pour attirer les investissements, garantir la stabilité sociale et favoriser la croissance économique.

Il faut noter que la Côte d’Ivoire semble déterminée à faire du foncier un levier de développement durable, en renforçant la transparence, la sécurité et la proximité avec ses citoyens. Une démarche qui, à n’en pas douter, participera à construire une urbanisation responsable et inclusive pour tous.
Julien Koffi, envoyé spécial à Adzopé
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