Un vent de colère souffle parmi plusieurs organisations de producteurs de café-cacao en Côte d’Ivoire. À l’origine de ce malaise : le processus opaque et controversé de sélection des membres du collège des producteurs de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA), piloté par le Cabinet JADEX. Nombre d’acteurs dénoncent aujourd’hui ce qu’ils qualifient de « mascarade organisée », accusant JADEX de partialité, de manque de transparence et de double discours.
Des critères flous et des rejets inexpliqués
Selon des informations recueillies auprès de plusieurs associations agricoles recalées, le Cabinet JADEX n’a jamais clairement expliqué les raisons précises de leur non-admissibilité. « Nous avons été évalués, mais aucun retour officiel ne nous a été fait. On nous a juste dit que nous ne remplissions pas les critères, sans aucun document justificatif, sans possibilité de rectification ou de recours », s’indigne le représentant d’une organisation basée à Soubré.
Les critères d’éligibilité définis par JADEX sont pourtant stricts : pour intégrer le collège des producteurs, chaque organisation devait représenter au moins 15 % de la production nationale et 15 % des producteurs – soit environ 300 000 tonnes de cacao et 150 000 producteurs sur une population totale estimée à plus d’un million. Des seuils jugés irréalistes, voire « absurdes », selon plusieurs experts du secteur, qui estiment qu’aucune structure ne peut réellement se prévaloir de tels chiffres, sauf à les gonfler artificiellement.
Le cas de l’Organisation Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (ONPCC-CI), validée par le comité, fait grincer des dents. Comment une organisation aussi récente, sans présence effective sur l’ensemble du territoire, a-t-elle pu satisfaire aux exigences rigoureuses de JADEX là où tant d’autres ont échoué ? C’est la question que posent plusieurs leaders agricoles. « Le favoritisme est flagrant. On dirait que la validation de l’ONPCC-CI était une formalité prévue d’avance », accuse un ancien membre d’un regroupement de coopératives de l’ouest.
Cette affaire jette une ombre sérieuse sur la légitimité du collège des producteurs censé représenter les intérêts de base du secteur. Plusieurs voix s’élèvent pour exiger une réévaluation complète et indépendante du processus, ainsi que la publication des rapports d’évaluation des dossiers. Pour l’instant, le Cabinet JADEX, au cœur de la tourmente, garde le silence. Mais il est attendu au tournant. Seuls ses responsables peuvent apporter les clarifications nécessaires, s’ils souhaitent dissiper les doutes qui pèsent désormais sur leur crédibilité et sur la transparence du processus.
La Rédaction
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