Alors que les drapeaux orange, blanc et vert flottent dans les rues d’Abidjan, de Bouaké et d’autres à la veille du 65ème anniversaire de l’indépendance, la Côte d’Ivoire peut être fière d’une trajectoire économique remarquable qui la positionne comme l’un des moteurs de croissance de l’Afrique de l’Ouest.
Soixante-cinq ans après avoir obtenu son indépendance le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire affiche une santé économique robuste. Selon la Banque mondiale, en 2023, le PIB ivoirien avait augmenté de 6,2 % par rapport à l’année précédente, une performance qui place le pays largement au-dessus de la moyenne africaine.

Les perspectives économiques demeurent favorables, avec une croissance du PIB réel projetée à 7 % en moyenne en 2024-2025, selon la Banque africaine de développement (BAD). Cette dynamique s’appuie notamment sur l’augmentation de la production de cacao en réponse à la hausse des prix mondiaux et sur des investissements soutenus dans les infrastructures.
La Banque mondiale confirme cette tendance positive avec une croissance projetée de 6,5 % entre 2024 et 2026, fruit des réformes budgétaires et structurelles qui ont renforcé la confiance des investisseurs.
Selon Trading Economics, le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Côte d’Ivoire s’élevait à 86,54 milliards de dollars américains en 2024, une progression spectaculaire depuis l’indépendance. Cette évolution témoigne de la transformation progressive d’une économie initialement centrée sur l’agriculture vers un modèle plus diversifié.
Au cours de la dernière décennie, en comparaison avec les moyennes de l’Afrique subsaharienne, la croissance du PIB de la Côte d’Ivoire est environ 3 points de pourcentage au-dessus, et l’inflation près de 4,4 points de pourcentage en dessous, révèle le Fonds monétaire international (FMI).
Cette performance remarquable s’explique par des investissements publics constants et une politique économique cohérente.
Au cœur de cette dynamique économique, Bouaké, la deuxième ville du pays, incarne parfaitement cette transformation. San Pedro et Bouaké sont les villes ciblées par le Projet d’infrastructures pour le développement urbain et la compétitivité des agglomérations secondaires (PIDUCAS), rapporte la Banque mondiale.

Selon une publication de l’AIP, la capitale du Gbêkê bénéficie d’investissements massifs qui redessinent son visage économique. Les clés desdites infrastructures, destinées à améliorer la réglementation et l’aménagement urbain à Bouaké, ont été officiellement remises le vendredi 13 septembre 2024, marquant une nouvelle étape dans la modernisation de la ville.
L’éducation, pilier du développement futur, fait également l’objet d’une attention particulière. La mairie de Bouaké projette de réhabiliter 210 écoles primaires sur la période de cinq ans, rapporte le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation , une initiative cruciale quand on sait que la région de Gbêkê figure parmi les moins performantes en termes de résultats scolaires au CEPE.
Selon le ministère du patrimoine du portefeuille de l’Etat et des Entreprises Publiques, malgré ces performances encourageantes, des défis persistent sur la route de l’émergence. En 2024, les recettes fiscales atteignent 14,4 % du PIB, encore en deçà du seuil de convergence de l’UEMOA fixé à 20 % du PIB. Cette faiblesse de la mobilisation des ressources internes constitue un enjeu majeur pour financer les ambitions de développement du pays.
Pour atteindre ses objectifs 2030, notamment la réduction de moitié de la pauvreté, le gouvernement ivoirien devra approfondir les réformes et accroître sa capacité de mobilisation des ressources domestiques.
L’année 2024 marque un tournant avec le lancement de nouvelles initiatives structurantes. Le gouvernement a lancé en 2024 le programme « Diversification, Accélération industrielle, Compétitivité et Emplois » (DAICE). Doté de 117 milliards FCFA, soit environ 194 millions de dollars selon les informations du ministère de l’Industrie et du Commerce, ce programme vise à stimuler la diversification de l’économie ivoirienne.
Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large de transformation économique qui vise à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2030.
Alors que résonnent les hymnes patriotiques dans tout le pays, la Côte d’Ivoire peut aborder ce 65ème anniversaire de son indépendance avec confiance. Les indicateurs économiques au vert, les projets structurants en cours et la dynamique de développement territorial observée dans des villes comme Bouaké témoignent d’un pays en mouvement.

Si les défis restent nombreux, notamment en matière de mobilisation fiscale et de réduction des inégalités, la trajectoire économique de ces dernières années laisse entrevoir un avenir prometteur pour cette nation qui ambitionne de rejoindre le cercle des pays émergents avant la fin de cette décennie.
Julien Koffi
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