Café-Cacao : Des producteurs exigent transparence et représentativité dans l’OIA  

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Siafa Maninga , président du Conseil national des producteurs agricoles de café et cacao (CNPACI), par ailleurs 2ᵉ vice-président de la Fédération des organisations des producteurs de café-cacao (FOP-CC) , en compagnie de N’Zi Dinard,  président du Collège national des producteurs de Café Cacao (CNPCC)  et Yeo Salifou, président de l’AJPCC , a animé une conférence de  presse ce vendredi 15 août 2025, à la Rose Blanche à Cocody-Mahou, pour dénoncer une mafia organisée pour spolier la représentativité des producteurs au sein de l’OIA.

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Pour lui, l’ONPCC CI serait née en janvier 2025, sans expérience avérée de production ou de commercialisation de café ou cacao. “Des acteurs de la filière affirment que cette structure a été présentée comme représentant les producteurs malgré l’absence de recensement transparent et d’un historique d’activité”, fait-il savoir.

En effet, le 6 août 2025, un courrier a été adressé au comité technique chargé de l’évaluation des organisations professionnelles dans le cadre de l’OIA Café-Cacao. Malgré cette interpellation, l’Assemblée consultative de l’OIA, prévue à Yamoussoukro du 19 au 23 août 2025, serait, selon les signataires, organisée avec ONPCC CI comme porte-parole des producteurs.

Les producteurs affirment que le statut de “producteur” selon la loi agricole ivoirienne est celui qui tire ses revenus principalement de l’exploitation agricole. Or, ils dénoncent que la ONPCC CI serait dirigée par un transformateur-exportateur, ce qui, selon eux, constituerait un conflit d’intérêts et irait à l’encontre des critères d’éligibilité.

Des inquiétudes sont exprimées quant à la méthode d’évaluation utilisée par le cabinet JADEX et à des allégations selon lesquelles des données sensibles du recensement seraient éludées ou utilisées à des fins non transparentes. Des demandes d’arbitrage et de suspension du processus ont été formulées pour garantir un recensement équitable et public des producteurs et des dynamiques de représentation.

Plusieurs structures nationales, dont le Collège National des Producteurs de Café-Cacao (CNPCC), la CNOPA-CI, UNICOOPACI et l’Association des Jeunes Producteurs de Café-Cacao (A.J.P.C.C), appellent à une clarification et à une révision des résultats d’évaluation afin d’éviter une manipulation du processus.

Les porte-parole des producteurs qui ont animé la conférence de presse dénoncent un “risque de spoliation” des droits des producteurs et de capture de l’OIA par des acteurs industriels. Ils se disent mobilisés pour être présents à Yamoussoukro, afin d’exiger la transparence, le respect des procédures et l’indépendance des organes représentatifs. Ils appellent également les médias à relayer fidèlement leur message et à faire preuve de vigilance face à toute tentative d’influence qui pourrait nuire à la filière café-cacao.

« Le producteur est celui qui vit de son exploitation agricole. Une organisation dirigée par un transformateur ne peut pas représenter légitimement les producteurs dans l’OIA. Nous demandons l’arrêt temporaire du processus en l’absence de recensement transparent et de critères publiés. La justice et l’éthique doivent guider notre filière », a relevé Siafa Maninga.

Il a par ailleurs dit en ces termes : « La presse est la voix des producteurs. Nous comptons sur elle pour relayer un message sûr et vérifiable ».

Ce que réclament les producteurs

A l’en croire, les producteurs réclament la publication des critères d’éligibilité, des résultats d’évaluation et du recensement des producteurs, avec une traçabilité claire des sources de données. Ce qui donnera une neutralité de l’OIA voire une garantie que le représentant des producteurs soit issu d’un organe réellement composé de producteurs et non d’acteurs industriels.

Mieux, le conférencier demande la mise en place d’un mécanisme de recours. Il s’agit des droits de recours pour les organisations transfrontalières et les producteurs individuels, avec des délais raisonnables et une décision indépendante.

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Face à ce que les producteurs qualifient de “mascarade” et de menace potentielle pour les intérêts des petits producteurs, un appel à la transparence, à la reddition de comptes et à la meilleure représentation des acteurs est lancé. Les prochaines étapes dépendront de la réponse des organes techniques et des responsables politiques et institutionnels. Une couverture médiatique méthodique et équilibrée contribuera à éclairer le public et à préserver l’intégrité de la filière.

Rodrigue Cofye


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