Le trafic illégal de cacao prend une ampleur inquiétante en Afrique de l’Ouest, au point que certains médias internationaux, à l’image du Financial Times, parlent désormais de véritables « cartels du chocolat ».
Premiers producteurs mondiaux avec près de 2,5 millions de tonnes par an, soit environ les deux tiers de l’offre mondiale, la Côte d’Ivoire et le Ghana font face à un phénomène qui menace directement leurs économies : la contrebande massive de fèves vers les pays voisins, notamment la Guinée et le Liberia.
Selon une enquête de Bloomberg, le trafic se déroule à plusieurs niveaux. La nuit, de petits coursiers à moto chargent discrètement deux ou trois sacs de cacao de 65 kilos chacun dans des entrepôts proches des frontières, avant de former des convois destinés à contourner les points de contrôle. Mais derrière ce trafic artisanal se cache une organisation bien plus vaste. Des réseaux structurés, disposant de soutiens influents, mobilisent des camions entiers pouvant transporter jusqu’à 30 tonnes de fèves en une seule opération, expliquent contrebandiers, responsables et négociants interrogés par le média américain.
Ces filières clandestines alimentent un commerce parallèle jugé à la fois « dangereux et lucratif », selon Bloomberg. Malgré les saisies régulières et les coups de filet médiatisés, le phénomène continue de prospérer, révélant l’ampleur d’une économie souterraine qui fragilise le secteur officiel du cacao en Afrique de l’Ouest.
Julien Koffi
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