Dans les rues encore timides de l’aube ivoirienne, une dynamique technique et sociale se déploie peu à peu. Depuis le mois de juin 2025, le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, guidé par le ministre Bouaké Fofana et dans la vision du président SEM Alassane Ouattara, a lancé une vaste campagne de curage des caniveaux, en collaboration avec les services techniques des mairies et des entreprises privées. L’objectif est simple , mais ambitieux : prévenir les inondations, réduire les dégâts matériels et sauver des vies humaines.

Le dispositif a été testé et validé dans plusieurs communes clés : Marcory, Abobo, Yopougon et Port-Bouet à Abidjan, puis Yamoussoukro, San-Pedro et Korhogo, formant autant de boucles d’un itinéraire technique et humain. Sur les artères principales comme sur les ruelles, les équipes progressent avec une précision qui rappelle une horloge : chaque coup de binette, chaque pioche et chaque sac de déchets extrait témoignent d’une vigilance et d’une discipline renforcées.
Marcory et environs : N’Guessan N’Guessan Sébastien, responsable de Kamoro Entreprise, décrit une cadence méthodique. Le démarrage a été fixé au 28 juin, avec pour objectif une circulation d’eau libre et sans obstruction, même lors des fortes pluies. « Nous avons commencé autour des zones sensibles telles que la rue Paul Langevin, la rue des Canards et la ceinture autour de l’église Sainte-Thérèse », précise-t-il. Aujourd’hui, l’équipe travaille autour du boulevard du Cameroun, près de la pharmacie Amitié et de l’église Sainte-Bernadette. L’avancement est estimé à environ 95 %, avec un achèvement prévu dans les 5 à 6 jours à venir. Le constat persiste toutefois : les caniveaux restent pollués par des sachets plastiques, des ordures ménagères et d’autres déchets jetés par des habitants.

A Yamoussoukro, Diakité Yacouba, patron de ETS Diakité Services, décrit un tracé de 27 kilomètres autour de la Basilique Notre-Dame de la Paix et le long de l’A3, passant par le stade Charles Konan Banny et la villa des hôtes. « Il nous reste 10 % à exécuter », affirme-t-il, avant d’adresser un appel citoyen : « Que chacun dépose ses ordures dans les poubelles situées à des points stratégiques et non dans les caniveaux. J’interpelle aussi les propriétaires de lavages-auto qui installent leurs équipements sur les caniveaux et bloquent l’écoulement. » Il demande surtout des moyens pour curer au moins deux fois par an Yamoussoukro. Le tracé continue, passant par l’hôtel parlementaire et Citb jusqu’au feu de Pkapkassou.
Autres partenaires privés: Universal et SYAH BTP interviennent sur des segments complémentaires, notamment autour de N’drotré jusqu’à la prison civile. Les riverains, interrogés, saluent la dynamique de terrain tout en réclamant une sensibilisation plus soutenue et l’application de sanctions pour changer durablement les comportements.

Au-delà des chiffres et des mètres linéaires curés, se cache une réalité humaine : les caniveaux restent perçus comme des dépotoirs improvisés par nombre de citoyens. Le reportage a recueilli des témoignages qui sonnent comme un cri de constat : « Tant qu’il n’y aura pas de sanction, les populations ne changeront pas », résume Pkan Victorine, résidente à Koumassi. Le message est clair : l’efficacité des travaux dépend aussi d’un civisme urbain renforcé et d’un cadre répressif crédible.
Aicha Mambassou Koné
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