Le Sofitel Hôtel Ivoire, a accueilli ce lundi 1er septembre 2025 , une cérémonie solennelle marquant l’entrée en fonction du neuvième dirigeant de la Banque africaine de Développement. L’économiste mauritanien Sidi Ould Tah, désigné le 29 mai dernier lors des Assemblées annuelles, a officiellement endossé ses nouvelles responsabilités au siège ivoirien de l’institution.
La capitale économique ivoirienne a vu se rassembler plusieurs personnalités de premier plan pour cette passation de pouvoir. Alassane Ouattara, chef d’État ivoirien, et Mohamed Cheikh El Ghazouani, président mauritanien, ont assisté à cette transition institutionnelle majeure.

Devant l’assemblée réunie comprenant Ludovic Ngatsé,ministre congolais de l’Économie et président du Conseil des Gouverneurs, Vincent Nmelielle, Secrétaire général ainsi que de nombreux représentants officiels, le nouveau dirigeant a formulé ses engagements : respecter les statuts fondateurs, observer la réglementation interne et exercer ses missions avec intégrité et professionnalisme.
Dans son allocution inaugurale, Sidi Ould Tah a particulièrement salué le soutien d’Alassane Ouattara, soulignant combien ses conseils et son accompagnement ont été déterminants. Il a également rendu hommage au président mauritanien, dont l’influence diplomatique et le leadership continental ont favorisé le succès de sa candidature, transformant cette élection en symbole d’unité nationale pour la Mauritanie.
Le nouveau responsable hérite d’un environnement difficile : instabilité géopolitique persistante, diminution des flux d’aide internationale, endettement croissant des États, conséquences dramatiques des dérèglements climatiques, et retards technologiques structurels. Face à ces obstacles, il mise sur une approche collaborative impliquant l’ensemble des acteurs pour maintenir l’objectif commun de prospérité africaine.
L’approche stratégique du nouveau mandat s’organise autour de ce qu’il nomme les « Quatre points cardinaux », complétant l’initiative High 5 existante par des orientations spécifiques : le renforcement de l’accès au financement constitue le premier pilier, visant à optimiser la mobilisation des ressources continentales. La modernisation des systèmes financiers locaux et le développement des compétences constituent le deuxième volet.
L’exploitation du dividende démographique pour stimuler la croissance économique forme le troisième axe. Enfin, le développement d’infrastructures adaptées aux enjeux climatiques et la valorisation des matières premières complètent cette vision. « L’Afrique nous regarde, la jeunesse nous attend, le temps est à l’action », a déclaré le président fraîchement investi, annonçant une large consultation avec tous les partenaires : gouvernements, institutions, secteur privé, organisations civiles, intellectuels et médias.

La reconstitution du FAD-17 (Fonds africain de développement), mécanisme privilégié de financement concessionnel pour 37 pays africains à revenus modestes, représente un défi immédiat. La session de mobilisation prévue en décembre 2025 inquiète particulièrement suite aux signaux de désengagement émis par Washington. Pour Sidi Ould Tah, ces difficultés doivent devenir autant d’occasions de renforcer l’autonomie financière africaine.
Julien Koffi
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