Une porte dérobée pour les pirates !!!
Selon les données de Kaspersky, les enfants et les adolescents passent désormais entre 6 heures et 9 heures par jour sur Internet. Cette exposition augmente leur risque d’être la cible de cyberattaques. En effet, si ce temps comprend leurs cours en ligne, il ne se limite pas qu’à cela ! Il se partage également entre les jeux en ligne, les réseaux sociaux et le suivi d’influenceurs, poussant même un tiers des 12 ans à 15 ans a déclaré “vouloir devenir créateurs de contenu”, d’après une étude menée, cette année 2025, par la multinationale spécialisée en cybersécurité et commentée, dans cet article, par l’un de ses experts du sujet, Victor Martins Fidalgo.
Les repères traditionnels basculent…

Pour Victor Martins Fidalgo, les jeunes ne sont plus seulement des consommateurs de contenus, mais des acteurs à part entière du numérique. Ils créent, partagent, testent ! Revenant sur le chiffre de près d’un tiers des 12 ans à 15 ans déclarant vouloir devenir influenceurs, Victor Martins Fidalgo, ajoute que cela se traduit, aujourd’hui, dans les faits, par des vidéos sur TikTok ou YouTube, mais aussi par l’appartenance et la participation active à des communautés de jeux comme Roblox, Minecraft, etc. où ils peuvent coder, vendre des “skins” et, parfois, générer même leurs premiers revenus.
“Recherche de notoriété, exposition publique, transactions financières, etc. Ces pratiques installent très tôt des comportements propres au monde adulte. C’est une évolution passionnante, car elle stimule la créativité. Cependant, elle bouscule aussi les repères traditionnels des familles et des enseignants.” Explique Victor Martins Fidalgo.
Les cybercriminels savent parler le langage des jeunes…
Un rapport de la firme Technologique alerte qu’à l’échelle mondiale, les tentatives d’attaques visant les jeunes en ligne se sont accrues. Elles ont connu une croissance de 38% en un an révèle Kaspersky qui dévoile également avoir détecté plus de 432.000 incidents. Concrètement, ces cybermenaces, multiples et souvent très subtiles, prennent la forme de fausses collaborations envoyées par messagerie :
“On t’offre des produits si tu postes une vidéo, par exemple. Comme autre exemple, de faux concours sur les réseaux, très populaires auprès des adolescents, cachent en réalité du phishing. En ce qui concerne les jeux, les enfants sont attirés par des bonus gratuits. Il peut s’agir d’un skin (habillement de personnage), d’un token (monnaie virtuelle), etc. Derrière ces bonus, il y a souvent un fichier infecté ou un site frauduleux. A tout cela s’ajoute l’exposition aux contenus inappropriés, parfois pour adultes, accessibles via une recherche banale. Ce qui est frappant, c’est que ces menaces ne sont pas perçues comme telles par les enfants : elles se présentent comme des opportunités ou des jeux.” Informe Victor Martins Fidalgo.
L’Afrique de l’Ouest n’est pas épargnée…

En Afrique de l’Ouest, cette hyperconnexion se traduit par une exposition accrue aux cybermenaces. Comment ? Et bien, que ce soit par des faux jeux gratuits, des promesses de “cadeaux” diffusés via WhatsApp, des vidéos d’influenceurs très suivis ou encore des arnaques autour des plateformes de streaming et de gaming les plus populaires, les cybercriminels exploitent tout ce qui attire l’attention des enfants, dans cette région du Continent. Ainsi, avec ces méthodes, qui s’appuient sur la curiosité et la confiance des plus jeunes, ils répandent, de la sorte, rapidement les cyberattaques dans des environnements où le smartphone est le premier outil d’accès à Internet.
Victor Martins Fidalgo affirme que deux réalités locales changent complètement le contexte. “D’abord, l’Afrique de l’Ouest est une région très jeune où des millions d’enfants et d’adolescents découvrent Internet en même temps, souvent sans accompagnement formel. Ensuite, l’accès à Internet se fait principalement via le mobile. Cela veut dire que les risques circulent massivement par WhatsApp ou par le bais d’applications téléchargées sur des stores parallèles qui ne bénéficient pas du même niveau de vérification que Google Play ou App Store (…)
Nous voyons par exemple des arnaques liées à des concours scolaires, à des promesses de crédits téléphoniques gratuits ou à des faux liens de streaming de matchs de football. Ces scénarios, montés sur les besoins des jeunes Africains et proches de leurs réalités, parlent, chaque jour, directement à cette jeunesse. C’est une différence majeure avec l’Occident et l’Asie où les attaques passent davantage par des plateformes globales. Ici, l’imaginaire local est utilisé pour piéger les enfants.” Alerte Victor Martins Fidalgo.

Pour transformer cette hyperconnexion en opportunité, Victor Martins Fidalgo recommande le dialogue aux familles. “Un enfant de 12 ans qui dit je veux être influenceur ne doit pas être censuré mais écouté. C’est une chance d’ouvrir la discussion, de le comprendre. Pourquoi veux-tu publier ? Qu’est-ce que tu veux montrer ? Ces questions, et les réponses de l’enfant, permettent d’introduire des notions de protection, sans briser la confiance. Ensuite, la technologie peut servir de filet de sécurité. Avec elle, les parents peuvent filtrer les contenus inadaptés, limiter le temps d’écran, être alertés en cas de comportements risqués, etc. Si l’on apprend tôt aux enfants à reconnaître une arnaque trop belle pour être vraie, à protéger leurs mots de passe, à réfléchir avant de publier, etc. on les dote de réflexes et d’un véritable capital numérique. La cybersécurité devient alors non pas une contrainte, mais une compétence, au même titre que lire ou écrire.” Conclut Victor Martins Fidalgo.
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