La mobilisation de la diaspora camerounaise en Côte d’Ivoire pour la présidentielle du 12 octobre révèle des enjeux qui dépassent le simple exercice démocratique. Avec 976 inscrits sur les listes électorales d’Abidjan, cette communauté représente un poids économique non négligeable dans les relations bilatérales entre les deux pays.
La réunion préparatoire du 18 septembre 2025, à l’Ambassade du Cameroun a permis de mesurer l’efficacité logistique du processus. Charles Nanga, émissaire d’ELECAM, a confirmé la mise en place de trois bureaux de vote pour près de 1000 électeurs, soit un ratio optimisé qui témoigne d’une gestion budgétaire rigoureuse des opérations électorales à l’étranger. « Le matériel électoral nécessaire est déjà disponible sur place », a précisé M. Nanga, soulignant ainsi l’anticipation logistique qui évite les surcoûts de dernière minute souvent observés dans ce type d’opérations.

Au-delà de l’aspect électoral, cette mobilisation met en lumière le rôle économique crucial de la diaspora camerounaise. Installés durablement en Côte d’Ivoire, ces ressortissants constituent un pont commercial et financier entre les deux économies, contribuant significativement aux transferts de fonds vers le Cameroun.
L’Ambassadeur Marie Yvette Koloko a d’ailleurs souligné l’importance du dialogue et du partenariat, des termes qui résonnent autant dans le registre politique qu’économique. La stabilité politique recherchée à travers ce scrutin conditionne directement la confiance des investisseurs et des opérateurs économiques des deux côtés de la frontière.
La participation du RDPC et du PCRN illustre la pluralité des visions économiques en présence. Étamé Ntollo Blaise (RDPC) mise sur la continuité avec Paul Biya, synonyme de maintien des politiques économiques actuelles. À l’inverse, Alain Claude Kouedjou (PCRN) prône “un changement au Cameroun”, suggérant une réorientation potentielle des priorités économiques.
Cette confrontation de programmes trouve un écho particulier au sein de la diaspora économiquement active, dont les choix électoraux pourraient influencer les futures orientations en matière d’investissements et de coopération économique régionale.
L’organisation « transparente et inclusive » promise par ELECAM vise à garantir la légitimité du scrutin, condition sine qua non de la stabilité politique nécessaire au développement économique. Pour la diaspora d’Abidjan, l’enjeu dépasse le simple bulletin de vote : il s’agit de choisir un modèle de développement qui impactera directement leurs activités économiques transfrontalières.

Le dispositif mis en place, alliant efficacité logistique et représentativité politique, augure d’un scrutin dont les résultats pourraient avoir des répercussions durables sur l’économie camerounaise et ses relations avec la sous-région.
Julien Koffi
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.