Un Young CEO Talk pour les jeunes, par les jeunes

La Côte d’Ivoire. Un pays de 32,8 millions d’habitants où les jeunes de moins de 35 ans représentent 78% de la population. Sur ce territoire, l’entrepreneuriat, plébiscité par les autorités Ivoiriennes qui y voient une solution à l’employabilité des jeunes, est roi. Cependant, dans la locomotive de l’Afrique de l’Ouest, si tout le monde nourrit le rêve de devenir son propre patron, peu survive à l’épreuve du feu et parvienne à transformer l’essai, peut-être par manque de Role Model, de personnes dans lesquels cette jeunesse se reconnaît, se projette, s’identifie…
Cette réalité, Leticia N’Cho, ses équipes et ses partenaires l’ont bien compris, l’ont intégré. C’est pourquoi, pour le Young CEO Talk de la 8ᵉ édition du SEIP, ils ont invité Régis Bamba et Alice Gnapa, 2 jeunes Ivoiriens au parcours inspirant, afin de faire comprendre à cette jeunesse qu’en croyant et en investissant en soi, tout est possible !
De Djamo à Djamo Invest et Djamo Finances, l’importance de croire en soi et d’investir dans son projet !
Régis Bamba est le Co-Fondateur de Djamo, une Fintech Ivoirienne qu’il a lancé en 2020 avec Hassan Bourgi avec, comme idée de départ, l’ambition de créer une alternative moderne aux services bancaires traditionnels, en utilisant le téléphone comme porte d’accès, à l’image du Mobile Money.
De manière pratique et pragmatique, la startup s’est attelée à développer, puis à offrir, des services financiers modernes (compte, carte, paiement, transfert, épargne, etc.) aux populations de Côte d’Ivoire et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), contribuant ainsi à l’inclusion financière dans une zone où le Taux de Bancarisation Strict (TBS) n’était que de 19,3%, il y a 5 ans en arrière, au démarrage de la Fintech, en pleine crise de la Covid-19.

“Quand on grandit, on nous dit va à l’école pour avoir un métier, un boulot, pour gagner de l’argent. Ce qui est une très bonne chose. Par contre, on ne nous apprends pas comment gagner de l’argent et le faire fructifier pour se construire un patrimoine ! (…)
Pour épargner, il faut pouvoir gagner plus que vous ne dépensez, dépenser moins que vous ne gagnez. Il faut maîtriser ce que l’on fait de son argent ! La plus grande liberté que l’on peut avoir, c’est de se doter d’une protection financière.” Explique Regis Bamba, ce jeudi-là, aux jeunes durant le Young CEO Talk du SEIP 2025.
Proposant au départ des comptes numériques, des cartes Visa, des services de paiement et de transfert (en collaboration avec des banques de la place pour la fourniture d’IBAN par exemple), la formule de la jeune pousse séduit et son application mobile intuitive convainc rapidement les jeunes.
“Aujourd’hui, ça va, je n’ai pas à me plaindre. Il y a eu des moments difficiles où j’ai dû me priver, abandonner certaines choses (…) Notre passage dans un prestigieux accélérateur comme Y Combinator nous a permis de lever au total, depuis notre création, environ 17,4 milliards FCFA et nous a permis de nous développer (…)
Si cela a demandé beaucoup de travail, le travail seul ne suffit pas ! Il faut se construire un réseau, appartenir à un réseau fort et, avec le temps, faire en sorte de se rendre utile au réseau. C’est important pour lever des fonds.” Conseille Régis Bamba le dernier jour du 8ᵉ SEIP.

En 2023, la Fintech obtient un agrément d’apporteur d’affaires de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) de l’UMOA qui lui permet d’ouvrir, à sa clientèle, la possibilité d’investir, via son application, sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), par le biais de Fonds Communs de Placement (FCP), via sa filiale Djamo Invest SAS.
Ce mois-ci (septembre 2025) la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vient de lui délivrer un agrément de microfinance faisant d’elle la première startup du genre à ouvrir un établissement de ce type. Pilotée par Elfried Didehia, Djamo Finances SA propose compte courant déplafonné, épargne rémunérée (jusqu’à 6% d’intérêts annuel), crédits de trésorerie (pouvant aller jusqu’à 1 million FCFA), etc.
“Pour une startup, c’est important d’avoir un plan de financement. Chez Djamo, par exemple, on ouvre notre capital avec parcimonie, on récolte juste ce dont nous avons besoin (…) J’ai décidé de croire en moi, d’investir dans mon projet. Aujourd’hui, cela me permet de construire mon patrimoine.” Partage Régis Bamba avant la cérémonie de clôture du SEIP 2025.
Aliwax, un rêve devenu possible à force de persévérance, d’intelligence financière et de discipline !

L’histoire d’Alice Gnapa, c’est celle d’une jeune Ivoirienne de Gonzague qui, a force d’audace, d’innovation, de beaucoup d’intelligence financière et grâce à la communauté qu’elle a bâti, a lancé Aliwax, la marque Ivoirienne de mode et de maroquinerie de luxe valorisant le savoir-faire Africain qui s’impose de jour en jour sur le marché local et s’ouvre, désormais, à l’international.
Passionnée de mode, c’est en 2017 que la jeune entrepreneure Ivoirienne commence véritablement l’aventure Aliwax. Cette aventure, elle la démarre en Côte d’Ivoire, tout modestement, avec un concept simple, mais auquel il fallait penser : Vendre des vêtements et confectionner de petits sacs (tote bags, sacs cabas) en utilisant des matériaux locaux comme le jean, le raphia et le pagne Africain (wax), d’où le nom de sa marque. Ce jeudi-là, au SEIP 2025, elle revient sur son parcours :

“Au début, pour déployer mes collections, je fonctionnait avec un système d’avance (arrhes) versée sur chaque commande. Cela m’a permis de combler mon défaut de financement. Quant au bénéfice, je l’épargnais et, de fil en aiguille, cette épargne m’a permis de gagner la confiance des microfinances, puis des banques. Aujourd’hui, j’ai une unité de production, 2 boutiques et 1 showroom. Cela n’aurait pas été possible si je ne croyais pas et je n’investissais pas pas en moi.” Raconte Alice Gnapa pendant son intervention au Young CEO Talk du 8ᵉ SEIP.
Marque déposée et reconnue dans 17 pays Africains, la Maison Aliwax poursuit son expansion. “On vient de signer un partenariat avec Air Côte d’Ivoire (…) Nous nous implantons à Ouagadougou et comptons ouvrir une Boutique à Paris.” Révèle Alice Gnapa le jeudi 25 septembre 2025 au 8ᵉ SEIP. Une révélation de taille sur sa stratégie de développement, quand l’on sait que la compagnie aérienne nationale Ivoirienne, qui dessert, depuis des années déjà, la capitale du Burkina Faso, vient d’ouvrir une ligne directe entre Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, et la ville lumière, la capitale Française.
Pour la Directrice Générale de Aliwax, Seule la discipline financière permet de se constituer une épargne, de l’investir dans son projet, de créer de la valeur et de se construire un patrimoine viable dans le temps : “Il faut faire la différence entre son argent et l’argent de l’entreprise. Aujourd’hui, Aliwax me paie un salaire, avec lequel je gère ma vie, subviens à mes charges et à mes besoins. Les sous d’Aliwax ne sont pas les miens, ce sont les siens, ils appartiennent à l’entreprise !” Déclare Alice Gnapa, ce jeudi après-midi, au cours du Young CEO Talk de la 8ᵉ édition du SEIP.
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