L’Intérêt des Marchés Financiers pour la Construction de Patrimoine expliqué à L’Apéro Cash du SEIP 2025

“Pendant longtemps, l’on disait que le patrimoine, c’est pour les riches ! Pendant 2 jours, on a déconstruit (ensemble) cette idée, ce mythe, et fait comprendre que tout le monde peut y arriver. Mais comment ?” C’est la réflexion qu’a soumise Leticia N’Cho Traoré, à l’auditoire, majoritairement constitué de jeunes, ce jeudi 25 septembre 2025, dans l’Auditorium du Palais des Congrès du Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody, Abidjan, pour disposer les esprits aux échanges interactifs de L’Apéro Cash du SEIP sous le thème “Next Step : Epargner, Investir et Bâtir son Patrimoine !” Un Comment posé à dessein. Et pour cause.

La Côte d’Ivoire, d’une démographie de 32,8 millions d’habitants, a une population constituée majoritairement de jeunes âgés de moins de 35 ans (78%). Si ce vivier est un atout indéniable au dynamisme de la locomotive de l’Afrique de l’Ouest, force est de constater que la présence, sinon l’existence, de patrimoines durables et transmissibles de génération en génération est marginale dans le pays. La raison principale ? Des lacunes en terme d’éducation et de culture financière.

En effet, combien d’Ivoiriens connaissent, avant même de parler de maîtrise, les mécanismes d’épargne, les outils d’investissement, les produits et instruments financiers, etc. Pourtant, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), avec ses 47 sociétés admises à sa cote, est un marché propice à la diversification des investissements et à la construction de patrimoine. Encore faut-il savoir son profil de risque. C’est donc pour lever le voile sur ces points d’ombre que Leticia N’Cho Traoré a convié, ce jeudi après-midi là, son partenaire sur le SEIP, SGCI, à entrainer le public de l’Apero Cash dans une introspection.

Prenant la parole, à la faveur de cette rencontre, le Directeur Général de SGCSWA, Jean-Charles Kwao, explique que pour faire de l’épargne, il faut budgétiser ! “Passer du rêve à l’action, investir son épargne sur les marchés financiers pour construire son patrimoine de demain, c’est possible ! Pour commencer, il faut d’abord avoir une épargne de sécurité. Mais comment faire fructifier cette épargne ? (…)

Une des clés de la construction de patrimoine est la diversification des investissements. L’on peut, par exemple, investir une partie de son épargne en bourse. Cependant, cet investissement ne doit pas se faire au hasard ! Il doit tenir compte d’objectifs définis (délai d’épargne pour financer un projet, etc.) et du profil de l’investisseur, de son appétence (ou de son aversion) au risque (…)” Insiste-t-il.

En effet, l’avantage de ce marché financier, c’est qu’il permet d’acheter et de vendre, relativement facilement, des titres dans divers secteurs d’activité et zones géographiques. Moyen efficace de fructifier son épargne en profitant de la croissance des entreprises, la bourse offre également un potentiel de gain supérieur à celui des placements sans risque, surtout à long terme.

S’attardant sur la Bourse commune aux 8 Etats membres de l’UEMOA, Jean-Charles Kwao déclare, à l’Apéro cash du SEIP : “La BRVM, qui est notre institution sur laquelle les sociétés cotées viennent lever des fonds et les investisseurs acquérir des actions, diffuse quotidiennement, sur son site, les informations financières indispensables pour se positionner sur son marché et faire de bons placements (…)

Étant commune aux 8 pays de l’UEMOA, la diversité géographique, qu’elle offre, augmente les possibilités, les choix, les opportunités (…) Toutefois, lorsqu’on y investit, il faut définir sa stratégie (investissement de patrimoine ou spéculatif).” Informe-t-il avant de relever que 2 secteurs sont très forts sur la BRVM : “Le premier, c’est le secteur Telco (Télécom, Télécommunications). Concernant le deuxième, il s’agit du secteur bancaire.” Souligne-t-il.

En complément, son responsable marché des capitaux, Kevin Amoikon, précise qu’il existe 3 catégories d’investisseurs : Le prudent (il prend peu de risques), l’équilibré (il modère sa prise de risques) et le dynamique (il n’hésite pas à miser pour gagner gros). A propos de la définition du profil, il informe qu’elle se fait avec le client, sur la base d’entretiens et de questions ciblées. “Lorsqu’on définit le profil du client, on lui propose des produits adaptés, selon sa capacité à supporter le risque. Il peut s’agir d’actions, d’obligations, de parts dans des Fonds Communs de Placement (FCP).” Ajoute-t-il.

D’une croissance annuelle moyenne de 6%, l’UEMOA est l’une des zones les plus dynamiques au monde. Cependant, par manque d’éducation et de culture financières, ses populations, en particulier la jeunesse qui y est prédominante, ne profitent pas assez des retombées de son activité économique débordante. Alors que la Banque Centrale de Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) lance demain, mardi 30 septembre 2025, sa Plateforme de Système Interopérable de Paiement Instantané (PI-SPI) qui rend désormais effectif les transferts instantanés entre les banques, les opérateurs mobile money et les fintechs dans l’ensemble de l’espace UEMOA, il est impératif (et même dans leur intérêt) que les spécialistes de la finance prennent à bras le corps la question de l’éducation financière, que les populations, notamment les jeunes, s’en emparent et que des initiatives dans ce sens, tel que le SEIP, soient encouragées. L’Apéro Cash du SEIP 2025 s’est terminé sur un cas pratique interactif, de plus de 2 heures, avec le public. Comme à l’accoutumé, il a porté sur la gestion des finances personnelles.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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