C’est dans une atmosphère empreinte d’enthousiasme et d’émotion que le président de la République, Alassane Ouattara, a lancé, mercredi 1er Octobre, la campagne principale 2025-2026 du cacao et du café, depuis le parc des expositions d’Abidjan. L’événement a été marqué par une annonce majeure : le prix bord champ du cacao est désormais fixé à 2 800 FCFA le kilogramme, soit une augmentation de 1 000 FCFA par rapport à la campagne précédente. Le prix du café a également été relevé à 1 700 FCFA/kg.
Devant un parterre de producteurs, de responsables de coopératives, d’acteurs économiques et d’autorités administratives, le président Ouattara a affirmé sa volonté de continuer à soutenir le monde agricole, pilier essentiel de l’économie ivoirienne. « Cette revalorisation des prix est une réponse concrète à l’engagement que nous avons pris envers les producteurs, pour qu’ils vivent dignement de leur travail », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris de la foule. Cette hausse du prix du cacao constitue une avancée significative et un signal fort en faveur de la lutte pour de meilleures conditions de vie des planteurs, dans un contexte international marqué par une augmentation du cours mondial du cacao.
Les acteurs du secteur saluent une « décision courageuse »
Au nom des producteurs, Doua Blondé Obed, représentant de l’Organisation interprofessionnelle agricole du café-cacao, a exprimé une « profonde reconnaissance » à l’endroit du chef de l’État. Il a toutefois formulé des attentes claires : l’instauration d’un cadre permanent de dialogue avec les autorités et la reconnaissance officielle de l’organisation qu’il représente. De son côté, Koné Brahima Yves, Directeur général du Conseil du Café-Cacao, a dressé un bilan élogieux des efforts entrepris sous la houlette du président Ouattara. Il a rappelé les nombreuses avancées enregistrées depuis 2017, notamment l’instauration du Différentiel de Revenu Décent (DRD), qui permet de reverser 400 dollars US par tonne aux producteurs , la mise en place de la carte du producteur et de systèmes de traçabilité, les investissements sociaux dans les écoles, centres de santé, points d’eau potable et infrastructures rurales, la couverture maladie universelle (CMU) pour les producteurs enregistrés, la construction de deux usines de transformation à Akoupé Zeudji et San Pedro, pour atteindre une capacité de 1 647 000 tonnes de fèves transformées d’ici deux ans. Il a souligné que l’ambition du gouvernement est claire : transformer 100 % du cacao produit localement.
Le discours du ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani, chargé de l’Agriculture, a pris une tournure plus politique. S’adressant directement aux producteurs, il a loué les réalisations du président Ouattara dans tous les secteurs – infrastructures, santé, éducation, industrialisation – avant de les inviter à exprimer leur gratitude par des actes concrets, dans ce qui s’apparente à un appel à renouveler leur soutien au président, candidat à sa propre succession. « Chers producteurs, est-ce que vous êtes prêts à traduire par des actes concrets le remerciement à notre Président de la République dans quelques jours ? », a-t-il lancé, suscitant des acclamations dans la salle. Si les discours ont mis en lumière les succès économiques et sociaux de la filière, les responsables ont aussi reconnu les défis à venir, notamment ceux liés au changement climatique et aux maladies des vergers. Des investissements dans la recherche agronomique, la modernisation des pratiques agricoles et la montée en puissance de la chocolaterie nationale sont annoncés pour pérenniser la croissance du secteur. Avec cette décision historique de fixer le prix du cacao à 2 800 FCFA/kg, le président Alassane Ouattara frappe fort et entend positionner la Côte d’Ivoire non seulement comme premier producteur mondial de cacao, mais aussi comme un pays qui place les intérêts de ses agriculteurs au cœur de sa stratégie de développement.
Les producteurs, soulagés et enthousiastes, voient dans cette mesure une reconnaissance de leur labeur. Reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée et si elle contribuera à une transformation structurelle durable de la filière cacao-café.
Aimé Kouassi
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