À l’heure où la Côte d’Ivoire accélère sa diversification économique, la culture s’impose comme un pilier majeur du développement national. C’est dans cet élan que la salle Kedjo Ebouclé du Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville a vibré, ce mercredi 8 octobre 2025, lors de l’avant-première du film documentaire « Et si Kong m’était Ra-KONG-té », réalisé par le journaliste Serge Koléa.
Le choix du Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville pour cette avant-première revêt une portée symbolique forte. La salle Kodjo Ebouclé, haut lieu de la vie culturelle ivoirienne, s’est transformée pour l’occasion en un véritable temple de la transmission mémorielle. L’affluence et la diversité du public témoignent de l’importance accordée par les institutions et la société civile à la valorisation du patrimoine national.
Cet événement au Palais de la Culture représente bien plus qu’une simple projection cinématographique. Il illustre la mission fondamentale de cette institution : être un espace de dialogue intergénérationnel, de transmission des savoirs et de construction de l’identité nationale. La mobilisation autour de ce documentaire confirme le rôle central du Palais de la Culture dans le renouveau culturel ivoirien.
La présentation de ce film documentaire de 52 minutes représente une portée historique majeure. L’œuvre retrace l’épopée du royaume de Kong, fondé au XVIIIᵉ siècle par l’empereur Sékou Ouattara. Visionnaire et stratège, ce dernier a établi les fondements d’une organisation politique, sociale et militaire remarquable qui a fait de Kong un véritable centre économique de l’Afrique de l’Ouest, prospérant grâce au commerce, à l’agriculture et à la diplomatie régionale.
Présentée sous le Haut Patronage de Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, Chef de canton de Sinématiali, l’œuvre bénéficie d’une légitimité traditionnelle et historique indéniable. Ce soutien symbolique fort confère au documentaire une dimension authentique et garantit la fidélité de la narration historique. Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly incarne le lien direct avec l’héritage de Kong et représente le pont entre les institutions républicaines et les structures traditionnelles, démontrant que le développement culturel nécessite la mobilisation de toutes les forces vives de la nation.
A l’occasion de cette cérémonie consacrée à la présentation du film documentaire Et si Kong m’était Ra-KONG-té. Le haut représentant Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, Chef de canton de Sinématiali a affirmé que c’est une belle initiative. « Lorsque notre fils Serge Koléa m’a parlé de son projet, j’ai trouvé l’initiative très bonne. Elle est noble, car elle met en valeur l’histoire, la culture et l’identité de notre pays. En racontant Kong, il ne parle pas seulement d’une ville, mais d’un pan entier de notre mémoire collective », a-t-il affirmé.

Poursuivant, il a fait d’aviné Kong est une cité historique, un carrefour de civilisations et de savoirs. Sa grandeur ne réside pas seulement dans son passé, mais dans la force de ceux qui, comme Serge Koléa, travaillent à la faire connaître et à en préserver la mémoire. Cette œuvre vient rappeler aux jeunes générations d’où elles viennent, pour mieux comprendre où elles vont.
Je félicite le réalisateur pour ce travail remarquable, à la fois historique et éducatif. À travers ce film, il rend hommage à nos ancêtres et contribue à bâtir un pont entre tradition et modernité ».
Le film met en lumière les héritiers contemporains de cet héritage prestigieux : Gaoussou Ouattara, gardien de la mémoire et acteur du renouveau culturel de Kong, et le Président Alassane Ouattara, présenté comme le porteur de la renaissance nationale.
« Ce film est une œuvre de mémoire et un acte de transmission. Il vise à réconcilier notre jeunesse avec ses racines, tout en montrant que notre histoire peut aussi créer de la valeur », a déclaré Serge Koléa lors de l’avant-première au Palais de la Culture.
Le réalisateur a révélé que l’idée du documentaire a germé en 2016 lors de visites dans ces villes historiques. « Nous avons puisé dans beaucoup de livres. Il y a un manque cruel d’archives. Il est temps que l’Afrique raconte les grands hommes de l’Afrique », a-t-il souligné dans l’enceinte du Palais de la Culture.
Cette déclaration résonne particulièrement dans un contexte où les industries culturelles et créatives ivoiriennes connaissent une croissance exponentielle. Selon les estimations du ministère de la Culture, l’industrie culturelle ivoirienne pourrait contribuer à plus de 4 % du PIB à l’horizon 2030. En 2023, le secteur a déjà enregistré une hausse de 4,5 %, contribuant à hauteur de 30 % du PIB et créant plus de 250 nouveaux emplois directs.
Le projet « Et si Kong m’était Ra-KONG-té » illustre parfaitement comment la mémoire peut devenir une ressource économique tangible. Lors de son allocution, Serge Koléa a annoncé une tournée nationale de projections : de Kong à Korhogo, en passant par Sinématiali et Ferkessédougou. Cette tournée génère un écosystème économique temporaire mobilisant la logistique, la communication, la restauration, l’hébergement et des emplois temporaires à chaque étape.
L’étape de Sinématiali revêt une importance particulière, symbolisant le retour de l’histoire vers le canton dirigé par Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, parrain du projet. Cette projection permettra aux populations locales de se réapproprier leur patrimoine commun sous le regard bienveillant de leur Chef de canton.
Le point culminant de cette tournée était prévu ce 8 octobre au Palais de la Culture d’Abidjan, où plus de 1 500 jeunes ont assisté à une projection-débat autour des valeurs de citoyenneté culturelle et d’entrepreneuriat. Cette mobilisation massive témoigne de la capacité du cinéma à fédérer la jeunesse autour des questions de patrimoine et d’identité.
Le succès de cette initiative repose sur une collaboration exemplaire entre acteurs publics, privés et communautaires. Le projet bénéficie de l’appui du Ministère de la Culture et de la Francophonie, du soutien moral de Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, et de la collaboration technique des sociétés ivoiriennes CDAC et Imagin’com.
Ces structures incarnent la montée en puissance des PME culturelles ivoiriennes, capables de produire localement des contenus compétitifs et de qualité, renforçant ainsi la vision d’une économie culturelle autosuffisante. Le Haut Patronage de Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly a facilité cette convergence d’acteurs en apportant la caution morale et historique nécessaire à la crédibilité du projet. « Transmettre, c’est résister. Transmettre, c’est bâtir l’avenir », a affirmé Serge Koléa en conclusion de l’avant-première.
Cette vision rejoint celle portée par Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, convaincu que les chefferies traditionnelles ont un rôle déterminant à jouer dans la transmission des valeurs et dans l’accompagnement des initiatives de développement culturel et économique.
Son ambition est claire : faire de la jeunesse ivoirienne un capital humain conscient, formé et économiquement valorisé autour du patrimoine et de la créativité.
Le film « Et si Kong m’était Ra-KONG-té », présenté au Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville, illustre un modèle de croissance qui conjugue culture, éducation et économie locale.
Dans un contexte où la Côte d’Ivoire cherche à stimuler ses industries culturelles et créatives (ICC), ce projet s’inscrit dans une vision d’avenir ambitieuse : créer de la valeur à partir du patrimoine culturel, renforcer la cohésion sociale par la mémoire collective, favoriser l’autonomie économique des jeunes, dynamiser le tourisme culturel, et attirer les investisseurs dans l’industrie culturelle.
Au-delà de la dimension historique et artistique, cette production démontre le rôle stratégique du cinéma dans l’économie ivoirienne, en dynamisant toute une chaîne de valeur : emplois directs pour les techniciens et acteurs, retombées pour le tourisme, et attractivité pour les investisseurs.
« Notre histoire commence bien avant la colonisation. Elle s’est construite sur la stratégie, la culture et le vivre-ensemble », a rappelé Serge Koléa.
En revisitant ce passé glorieux avec la bénédiction de Sa Majesté Tiemoko Yadé Coulibaly, Et si Kong m’était Ra-KONG-té démontre que la culture ivoirienne peut être un moteur de croissance et d’innovation durable, enracinée dans la tradition et tournée vers l’avenir.
Julien Koffi
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