La place de l’Abissa, située au quartier France de Grand-Bassam a servi de cadre à la jeunesse N’zima Kotoko ce lundi 13 octobre 2025 de faire une démonstration de force. Ce, lors d’une journée dédiée à ses talents et à son engagement.
Placée sous le thème : « La jeunesse porteuse du flambeau de l’idéal de paix prôné par l’Abissa, son patrimoine culturel multiséculaire », cette manifestation a mis en lumière les valeurs de transmission, de solidarité et de préservation du patrimoine qui fondent la tradition N’zima. De 10 h à 14 h, les activités se sont déroulées autour de la vitalité et de l’ardeur des jeunes Nzima. L’après-midi, de 13 h 30 à 15 h, une formation pratique des élèves instrumentistes a été proposée, offrant à la jeunesse l’opportunité de s’approprier les instruments traditionnels et de comprendre leur place dans le cadre de l’Abissa.

Le temps fort de cette tranche a été la présentation des instruments de musique de l’Abissa, avec « l’Abôma » comme instrument du jour, premier tambour féminin et première épouse de l’Edo N’gbolé, symbole du savoir-faire et de l’égalité des genres dans la tradition. Suivait ensuite une prestation de danse de l’Abissa par les filles de la cour royale et autres jeunes Nzima venus de Côte d’Ivoire, qui ont donné à la place une énergie captivante et contagieuse.
Malgré la canicule, les corps couverts de kaolin et les sifflets à bouche ont apporté une atmosphère festive et authentique, séduisant un public venu en nombre. La journée a aussi été l’occasion de mettre en valeur les sept grandes familles N’zima et leurs symboles respectifs. Il s’agit d’Adahonlin (la graine), Allonwomba (le raphia et la calebasse), Azanwoule (l’igname), Nvavile (le maïs), Mafolê (l’or et l’argent), Ezohile (le riz et l’eau) et Ndjuafo (le feu). Les jeunes de chacune des familles sont montés sur la piste de danse, déployant l’univers culturel au cœur de la place publique, dans le cadre d’un rituel de transmission et de fierté identitaire. « Nous saluons l’engagement de la jeunesse N’zima pour la préservation des traditions et pour leur rôle actif dans la transmission du patrimoine », a souligné l’un des garants de la tradition N’Zima, rappelant que l’objectif premier est de concilier mémoire et modernité. Ce, afin que les valeurs qu’elle véhicule restent vivantes et pertinentes pour les générations futures.

La journée a été aussi marquée par la participation des autorités locales, avec notamment le maire de Grand-Bassam, Jean Louis Moulot, qui a souligné l’importance de telles initiatives pour dynamiser la vie culturelle et renforcer le lien entre les jeunes et leur patrimoine. Le public a pu apprécier la richesse des danses, des chants et des démonstrations instrumentales qui illustrent la pérennité d’un héritage vivant et en constante réinvention.

En clôture, à partir de 18 h 30, l’apprentissage populaire de la danse a rythmé les derniers instants de cette journée conviviale, dans une ambiance bon enfant et fédératrice. La jeunesse N’zima Kotoko a démontré, une fois de plus, qu’elle est porteuse d’un héritage culturel d’une richesse immense, prête à être partagée et continuellement réinventée au contact des jeunes des sept familles et des spectateurs venus célébrer l’Abissa. Une matinée et une soirée qui marquent durablement la mémoire culturelle de Grand-Bassam.
Rodrigue Cofye
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