Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, a réaffirmé, lors d’une rencontre mondiale sur l’emploi, sa volonté de faire de la jeunesse africaine un levier central de la transformation économique du continent.
Invité par Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale, M. Ould Tah a pris part à la réunion du Conseil consultatif de haut niveau sur l’emploi, organisée en marge des Assemblées annuelles 2025 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale à Washington. L’événement a rassemblé des dirigeants d’institutions financières internationales, des ministres et des chefs d’entreprise pour réfléchir à des stratégies communes de création d’emplois à fort impact.
Alors qu’il n’a pas encore franchi la barre des cent premiers jours de son mandat, le président de la BAD a mis en avant la vision de l’institution : placer l’emploi, la jeunesse et les opportunités au centre du programme de transformation de l’Afrique.
« La jeunesse africaine n’est pas un fardeau à gérer ; elle est le moteur de l’avenir de notre continent », a déclaré M. Ould Tah. « Nous devons investir dans les compétences adéquates, formaliser l’économie informelle et apporter un soutien massif aux micros, petites et moyennes entreprises. »
Le Conseil de l’emploi 2025 a choisi de concentrer ses travaux sur deux secteurs stratégiques : le tourisme et la formation professionnelle. Le tourisme représente déjà un emploi sur vingt sur le continent, avec une forte participation des femmes et des jeunes. Pourtant, plus de 80 % des travailleurs de ce secteur évoluent dans l’informel, sans accès à la protection sociale ni à des perspectives de carrière durables.
De son côté, la formation professionnelle reste souvent déconnectée des besoins réels du marché du travail, limitant l’accès des jeunes Africains à des emplois stables et bien rémunérés. Pour la BAD, ces défis doivent être transformés en opportunités.
Des programmes concrets pour l’emploi des jeunes
Sous l’impulsion de Sidi Ould Tah, la Banque africaine de développement renforce son portefeuille d’initiatives pour l’emploi. Sa Stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique a déjà mobilisé plus de 105 milliards de dollars et devrait permettre la création de 19 millions d’emplois d’ici la fin de 2025.
La Banque a également lancé un Système de marqueurs pour la jeunesse, l’emploi et les compétences, un outil novateur destiné à évaluer la qualité des emplois générés et l’inclusion sociale dans les projets financés.
Le président de la BAD a aussi mis en avant les efforts de l’institution pour développer des écosystèmes d’entreprises locales, en particulier dans le tourisme, et pour promouvoir des programmes de formation numérique capables de combler les déficits de main-d’œuvre qualifiée.
La participation de Sidi Ould Tah à cette rencontre s’inscrit dans une série d’engagements de haut niveau tenus en marge des Assemblées annuelles. Ces échanges s’articulent autour de la vision stratégique des « Quatre points cardinaux » de la Banque africaine de développement : Mobiliser des capitaux à grande échelle, unifier les marchés africains, promouvoir l’industrialisation locale, investir dans les talents et la technologie.
En misant sur la jeunesse, la formation et l’innovation, la Banque africaine de développement veut transformer le potentiel démographique du continent en un véritable dividende économique.
Un message fort porté à Washington par Sidi Ould Tah, symbole d’une Afrique qui place ses jeunes au cœur de son avenir.
Aimé Kouassi
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