Le géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé a annoncé ce jeudi 16 octobre 2025, un plan de suppression de 16 000 postes à l’échelle mondiale sur les deux prochaines années. Cette décision intervient dans un contexte de hausse continue des coûts de production, notamment du cacao et du café, matières premières essentielles pour plusieurs de ses marques phares.
Selon l’agence Associated Press (AP), la mesure s’inscrit dans une stratégie de réduction des coûts visant à économiser près de 3 milliards de francs suisses d’ici à 2027, contre 2,5 milliards initialement prévus. Environ 12 000 postes administratifs et de gestion sont concernés, ainsi que 4 000 emplois dans les usines et la chaîne d’approvisionnement. « Le monde change, et Nestlé doit évoluer encore plus vite. Ces décisions sont difficiles, mais nécessaires pour garantir la compétitivité à long terme », a déclaré Philipp Navratil, nouveau directeur général du groupe, cité par The Guardian.
La flambée des prix du cacao, qui a dépassé les 10 000 dollars la tonne en 2025, et la hausse du cours du café ont lourdement pesé sur les marges de Nestlé. Comme le rapporte le Financial Times, l’entreprise a déjà procédé à plusieurs hausses de prix pour compenser ces surcoûts, mais la demande mondiale demeure fragile face à l’inflation.
Sur les neuf premiers mois de 2025, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 65,9 milliards de francs suisses, en recul de 1,9 % par rapport à 2024, malgré une croissance organique de 3,3 %. Cette performance mitigée reflète à la fois la résistance du portefeuille de marques et la faiblesse de la consommation dans certains marchés émergents.
Pour le nouveau PDG, cette restructuration est une étape clé d’un vaste plan de transformation interne. Les économies générées serviront à « réinvestir dans l’innovation, la digitalisation et les produits à forte valeur ajoutée », précise AP News.
Les marchés financiers ont accueilli favorablement cette annonce : l’action Nestlé a grimpé de près de 8 % à la Bourse suisse, saluant les efforts de rationalisation du groupe.
Les détails des pays et sites concernés par ces suppressions d’emplois ne sont pas encore connus. Les syndicats suisses et européens exigent toutefois des garanties sur les plans de reclassement et les indemnisations à venir.
Dans les pays producteurs de cacao et de café, notamment en Afrique de l’Ouest, les observateurs craignent que cette nouvelle vague de compression accentue la pression sur les prix payés aux cultivateurs, déjà fragilisés par la spéculation et les aléas climatiques.
Julien Koffi
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