Lors du Forum sur l’investissement dans le gaz, tenu à Lagos les 7 et 8 octobre, la Chambre africaine de l’énergie (AEC) a réaffirmé le rôle stratégique du gaz naturel dans la transformation économique du continent. L’organisation a mis en avant l’importance de cette ressource pour garantir la sécurité énergétique, stimuler l’industrialisation et favoriser un développement durable en Afrique.
S’exprimant au nom de l’AEC, le Dr Grace Orife, membre consultative du conseil d’administration, a souligné que « le gaz n’est pas seulement un combustible de transition, mais la pierre angulaire de la renaissance industrielle de l’Afrique ». Selon elle, le gaz est essentiel pour alimenter les usines, produire de l’électricité, soutenir la fabrication d’engrais et créer des emplois dans l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique.
Le Nigeria, fer de lance de la “Décennie du gaz”
L’AEC a salué l’engagement du Nigeria à maximiser ses 210 000 milliards de pieds cubes de réserves de gaz grâce à son initiative « Décennie du gaz », lancée en 2021. Cette stratégie vise à utiliser le gaz comme levier de croissance nationale et régionale.
Plusieurs projets phares illustrent cette ambition : les gazoducs Ajaokuta-Kaduna-Kano et Obiafu-Obrikom-Oben, l’extension du train 7 de NLNG, ainsi que des partenariats public-privé tels que la coentreprise Assa North-Ohaji South entre NNPC Gas Infrastructure Company et Seplat Energy, ou encore le projet Ubeta conduit par NNPC et TotalEnergies.
En 2025, ces efforts ont attiré 18,2 milliards de dollars d’engagements d’investissement dans le secteur pétrolier et gazier nigérian, renforçant la confiance des investisseurs dans les réformes initiées par la loi sur l’industrie pétrolière (PIA) de 2021.
Vers une énergie plus propre et intégrée
Le Nigeria s’impose également comme un acteur clé du développement du gaz à faible teneur en carbone, à travers des initiatives telles que le projet d’installation flottante de GNL UTM, le programme de commercialisation du gaz brûlé et le complexe d’engrais et de pétrochimie de Brass. Des infrastructures régionales, comme le gazoduc Nigeria-Maroc, le gazoduc transsaharien et l’extension du gazoduc ouest-africain, témoignent de l’ambition du pays de devenir un hub gazier continental.
Investissements et coopération, clés de la réussite
Pour le Dr Orife, le succès de cette transformation repose sur des investissements audacieux, des partenariats solides et une exécution stratégique. Elle appelle les gouvernements et le secteur privé à renforcer les cadres réglementaires, moderniser les infrastructures et attirer les capitaux nécessaires à la valorisation des ressources gazières africaines.
Un appel à l’action pour l’Afrique
À travers des initiatives comme la conférence “African Energy Week : Invest in African Energies”, prévue du 12 au 16 octobre 2025 au Cap, l’AEC entend promouvoir la coopération entre investisseurs africains et internationaux, tout en positionnant le modèle nigérian comme référence pour l’ensemble du continent.
La Chambre africaine de l’énergie prône une industrialisation africaine fondée sur le gaz, ressource stratégique pour la sécurité énergétique, la croissance économique et la durabilité environnementale.
Aimé Kouassi
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.









