Cacao ivoirien : Alerte sur la qualité, plusieurs cargaisons refoulées au port de San Pedro

Une série de vidéos circulant depuis quelques jours dans les zones de production de San Pedro et d’Abidjan met en lumière une nouvelle crise dans la filière cacao ivoirienne. Plusieurs camions chargés de fèves ont été refoulés au port de San Pedro, en raison de problèmes de qualité jugés « graves » par les exportateurs.

Selon les images et témoignages recueillis, les cargaisons concernées présentent des signes de moisissure, de forte humidité et de présence de matières étrangères. Ces défauts, contraires aux standards internationaux, ont conduit au rejet pur et simple de plusieurs lots destinés à l’exportation.

Cette situation provoque déjà des pertes économiques considérables pour les acheteurs et les planteurs, tout en alimentant les inquiétudes sur la compétitivité du cacao ivoirien, qui représente environ 40 % de l’offre mondiale.

« Nous sommes en difficulté parce que le cacao n’est pas correctement traité après la récolte. Il faut redoubler d’efforts dans le séchage et le stockage », avertit un acteur du secteur dans la vidéo devenue virale.

Les opérateurs rappellent que la chaîne post-récolte — fermentation, séchage, tri et conservation — est un maillon stratégique pour maintenir la qualité du produit et la confiance des acheteurs internationaux. Tout manquement à ces étapes se traduit par une baisse des prix à l’exportation et un renforcement des contrôles de la part des multinationales du chocolat.

Pour Monsieur T. L., opérateur économique bien connu à San Pedro et à Abidjan, « il est urgent de mobiliser les délégués, les coopératives et les planteurs autour de meilleures pratiques de production, faute de quoi le pays pourrait perdre son avantage concurrentiel ».

Cette alerte intervient dans un contexte de tension sur le marché mondial du cacao, marqué par la baisse de la production et la hausse des cours. Alors que la Côte d’Ivoire cherche à accroître la valeur ajoutée locale et à sécuriser ses revenus d’exportation, la question de la qualité redevient un enjeu central pour l’avenir de la filière.

Aimé Kouassi

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