Yeo Mehoua René, producteur et transformateur de mangue séchée à Ferkessédougou, a soumis plusieurs propositions destinées à dynamiser la filière mangue ivoirienne, lors d’un entretien le dimanche 23 novembre 2025. Parmi les idées avancées figure la mise en place d’un fonds de garantie pour les transformateurs, accompagnée d’un ensemble de mesures destinées à assurer la pérennité et la compétitivité du secteur.

Selon Yeo Mehoua René, la création d’un fonds de garantie pour les transformateurs constituerait une solution clé pour sécuriser les investissements dans le matériel et encourager l’installation d’usines en Côte d’Ivoire, notamment dans les zones de production de mangue. L’initiative serait accompagnée d’incitations fiscales visant à soutenir le développement local et à stabiliser le secteur face à des aléas économiques.
Le producteur insiste également sur la nécessité de mettre en place des chambres froides permettant la conservation de la matière première sur une période prolongée, estimée à 6 à 8 mois. Cette mesure viserait à lisser la chaîne d’approvisionnement, réduire les pertes et accroître la planification des campagnes de transformation.

Yeo Mehoua René appelle à une intensification de la recherche pour développer des variétés précoces et tardives de mangue, afin d’assurer une meilleure synchronisation avec les cycles de récolte et les capacités de transformation. Cette orientation viserait à optimiser les fenêtres de production et à renforcer la résilience de la filière face aux fluctuations climatiques.
Son propos s’inscrit dans le contexte de la récente réélection du président du conseil d’administration (PCA) de l’Interprofession de la mangue de Côte d’Ivoire, une élection perçue par le producteur comme un facteur potentiel de relance et de protection de la filière face à des risques externes. La Côte d’Ivoire demeure un acteur majeur du marché européen, occupant la troisième place en tant que fournisseur de l’Union européenne après le Pérou et le Brésil, et se positionnant comme premier fournisseur africain.
L’objectif affiché est de positionner la filière mangue ivoirienne sur les marchés nationaux et internationaux avec des produits transformés de qualité. Les retombées attendues incluent une augmentation des revenus pour l’ensemble des maillons de la filière producteurs, commerçants et transformateurs, ainsi que la création d’emplois pour les jeunes et les femmes.

Le leadership du PCA Nembelessini Siué Pascal est évoqué comme moteur de solutions à venir, notamment en matière de protection des vergers contre les mouches de fruits. Dans le domaine de la transformation, les difficultés majeures identifiées restent le financement, la saisonnalité de la mangue fraîche (fenêtre de transformation très courte), le coût élevé des technologies importées et les coûts associés aux certifications.
Aly OUATTARA, correspondant District Autonome des Savanes
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