Economie mondiale : Les clés de  la réunion annuelle du Forum économique mondial

le world economic forum
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Cette année, la réunion annuelle du Forum économique mondial s’est tenue du 15 au 19 janvier 2024 à Davos. Mais qu’est-ce Davos ?  Selon un confrère d’Euronws, Davos n’est rien d’autre qu’une station de ski populaire située dans les Alpes suisses. Mais pendant une semaine en janvier, elle devient le centre de l’attention du monde entier car les élites internationales convergent toutes vers la petite ville alpine pour la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF selon l’acronyme anglais). Pourquoi ? Pour discuter de l’orientation future de nos sociétés et des questions urgentes du moment.

 Que se passe-t-il à Davos et pourquoi est-ce important ?

Le WEF a été fondé en 1971 par Klaus Schwab, un économiste et professeur suisse-allemand, dans le but d’encourager la coopération mondiale sur des questions politiques, sociales et économiques. L’objectif de cette organisation internationale à but non lucratif, dont le siège se trouve aujourd’hui près de Genève, était de réunir les représentants des secteurs public et privé pour réfléchir à des solutions aux problèmes mondiaux. Cela reste l’un de ses principes fondateurs et correspond à son énoncé de mission : « Committed to improving the state of the world » (Engagé à améliorer l’état du monde).

La première réunion du WEF, il y a cinq décennies, s’est tenue à Davos, qui est depuis lors le centre de son rassemblement annuel, le nom de la station étant même devenu l’abréviation courante de l’événement.

L’une des particularités du forum réside dans ses participants. Alors qu’il est souvent critiqué comme étant un lieu de discussion pour les 1% de privilégiés de la planète, c’est aussi l’endroit où la société civile essaie de faire pression et d’influencer ces puissantes élites afin d’apporter des changements à l’échelle mondiale. En règle générale, sont présents des dirigeants mondiaux  généralement le président américain en exercice, les responsables de l’UE et des Nations unies, entre autres -, mais aussi des chefs d’entreprise, d’éminents experts et universitaires, des responsables d’ONG et du secteur caritatif, des innovateurs, des représentants des médias et de la société civile, des militants de tous horizons et même, à l’occasion, une célébrité.

Le fait que, de manière exceptionnelle, ils soient tous réunis au même endroit, au même moment signifie pour beaucoup, un accès sans précédent aux décideurs mondiaux.

La liste officielle des invités est souvent très exclusive et comprend entre 2 000 et 3 000 participants et orateurs, mais la réunion elle-même en attire des milliers d’autres lors de ses événements organisés en parallèle. C’est aussi là que les entreprises – et même les pays et les régions – installent leurs stands pour promouvoir des concepts et des services ou attirer des investissements.

Le long de la Promenade, l’artère principale de Davos, se trouvent ce que l’on appelle désormais des « maisons » où les entreprises peuvent louer des espaces (souvent, des magasins de détail occupés pour la semaine) pour y installer des ambassades ou des antennes et y accueillir des visiteurs, organiser des réunions, etc. Au-delà des discours d’ouverture et des tables rondes qui se tiennent au Centre de congrès de Davos, ce type de représentation constitue en soi une caractéristique majeure de l’événement annuel.

Pourquoi aller à Davos ?

L’un des principes fondateurs du WEF est l’impartialité, l’indépendance et l’absence d’intérêts particuliers. Des objectifs qui semblent bien loin quand la critique se fait entendre à Davos, et c’est un aspect essentiel de l’événement. Étant donné la juxtaposition de projets concurrents et le chevauchement des sphères politiques et des entreprises, le WEF est souvent dans la ligne de mire de ceux qui y voient une force pernicieuse dans le monde. Le correspondant économique du « New York Times », Peter Goodman, a notamment souligné dans son livre « Davos Man » la contradiction qui consiste à demander aux milliardaires et élites que les critiques accusent d’être à l’origine des plus grands problèmes du monde, de trouver des moyens de les résoudre. L’une des principales critiques adressées chaque année aux organisateurs de l’événement, par exemple, est l’hypocrisie qui consiste à inscrire la crise climatique à l’ordre du jour de la réunion, alors qu’un participant sur dix en 2022 a voyagé en jet privé pour s’y rendre.

Aimé K.