Le ministre de l’Equipement et de l’entretien routier, DR. Amedé Koffi Kouakou, a procédé, ce jeudi 29 février 2024, à Abidjan, à l’ouverture du séminaire de restitution de la phase 1 des travaux d’actualisation du manuel pour la conception et le dimensionnement des chaussées neuves en Côte d’Ivoire.
Pour le ministre, la Côte d’Ivoire, comme la plupart des pays de la sous-région Ouest Africaine, utilise des logiciels de dimensionnement de route qui ne sont pas toujours adaptés aux contextes locaux et aux matériaux disponibles. « C’est pourquoi, près de cinquante années après l’élaboration en 1977, du manuel pour la conception et le dimensionnement des chaussées neuves, il est apparu nécessaire de faire sa mise à jour en raison des changements importants survenus en matière de politique et de technique routières », a-t-il déclaré. Toujours selon lui, l’urgence de cette actualisation était d’autant plus réelle que certains logiciels de dimensionnement de chaussées tels que AIZE couramment utilisés par les Bureaux d’Etudes, ne prennent pas en compte des paramètres liés au contexte local à l’instar le cas spécifique de la température élevée enregistrée dans notre sous-région dont la moyenne annuelle oscille en moyenne entre 23° et 32° en Côte d’Ivoire », a-t-il fait savoir. C’est pourquoi, afin de capitaliser toutes les connaissances acquises avec l’utilisation du précédant Manuel et l’usage des logiciels de dimensionnement de chaussées, le ministre a marqué mon accord pour la constitution d’une équipe qui était chargée de mettre à jour le manuel de conception des chaussées de 1977.
Il s’est dit persuadé qu’à ce rythme d’ici quelques années la Côte d’Ivoire sera doté de catalogues fiables et reflétant les réalités propres en termes de données climatiques et géologiques. Amedé Kouakou a souhaité que les échanges et les partages d’expériences entre experts, soient fructueux et qu’à la fin de cette restitution, la Côte d’Ivoire soit doté d’un guide de dimensionnement actualisé pour des routes résilientes ! Mieux, au regard des similitudes que les pays de la sous-région ouest africaines présentent en terme climatique et géologique, il recommande d’associer tous les Experts de ces pays voisins en vue de réaliser une étude plus élargie qui aboutirait à terme à un manuel propre à la sous-région. L’objectif visé par cette première actualisation était de fournir aux gestionnaires du réseau routier, aux bureaux d’études, aux entreprises de travaux, au corps enseignants et aux étudiants, une méthodologie pour la conception et le dimensionnement des structures de chaussées neuves en tenant compte des réalités locales, de la disponibilité des matériaux et des spécificités des régions. A en croire, le ministre cette équipe portée par le LBTP a su donner satisfaction au regard de tous les résultats partiels.
Quant au Directeur Général du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics, Jean Claude Kouassi, avec l’évolution technologique et la rareté des ressources naturelles, l’on est en droit de se demander si les données utilisées pour le dimensionnement de nos chaussées sont encore adaptées surtout dans un contexte environnemental soumis à des changements climatiques. C’est pourquoi, il apparaît donc plus que nécessaire de revisiter les différents documents techniques produits dans les années 1970-1980 afin de les mettre en conformité avec les exigences climatiques et l’évolution technologique. Il a ajouté des travaux de recherche dans le domaine routier entrepris par le LBTP, ont conduit à la rédaction du premier catalogue de dimensionnement des chaussées neuves édité en 1977. Et que c’est au cours des années 1980, que le LBTP a produit plusieurs documents techniques dont le guide de renforcement des chaussées et les recommandations pour l’utilisation des matériaux naturels et traités aux liants hydrauliques ou hydrocarbonés. Notons que cette étude a été cofinancée par l’Union Européenne et l’Etat à travers son laboratoire national, le LBTP. Le secteur routier ivoirien a bénéficié de plus de 3000 milliards d’investissement pour la réalisation des différents projets structurants repartis sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui, le patrimoine routier interurbain est passé de 6 500 km en 2011 à plus de 8100 km. L’objectif à court terme est de porter ce linéaire à plus de 9 500 km.
Rodrigue K.
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