Production du cacao, agroforesterie, changement climatique : Le FMI confirme son soutien à la Côte d’Ivoire

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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a eu une séance de travail, hier, au 23ème étage à la Caistab, Abidjan-Plateau avec une délégation du Fonds monétaire international.

Au menu des discussions, les cultures d’exportation (café-cacao, coton, anacarde), les cultures vivrières, la mise en œuvre du PNIA 2, le changement climatique et ses effets néfastes et l’agroforesterie. La délégation du Fonds Monétaire International (FMI) est conduite par Olaf Unteroberdoerster assistée  par la délégation du ministère des Finances et du Budget, conduite par Madame la Directrice de Cabinet du ministre des Finances et du Budget, Madame Minafou Fanta Coulibaly –Koné.

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Selon Olaf Unteroberdoerster, cette visite vise à examiner l’avancée du programme économique et à discuter du soutien du FMI pour stimuler la croissance économique et promouvoir la transformation du secteur agricole ivoirien. Pour le ministre d’Etat, pour  adresser efficacement les crises tant exogènes qu’endogènes auxquelles le secteur agricole ivoirien est confronté, le gouvernement Ivoirien a initié plusieurs réformes, en vue notamment, de contenir les effets néfastes des changements climatiques et de lutter contre la déforestation. « D’autres défis se dressent devant nous. Les principaux sont la maîtrise de l’eau, la mécanisation agricole, la transformation de nos produits agricoles et une fois encore la lutte contre les effets négatifs des changements climatiques. Pour relever ces défis, nous saurons toujours compter sur l’accompagnement du FMI », a-t-il fait savoir.

Au titre de l’Agriculture Vivrière, la Côte d’Ivoire maintient son engagement envers l’agriculture vivrière, pour garantir la sécurité alimentaire de sa population avec un taux de croissance global de 8,5%. Par exemple, les tubercules estimés à fin 2023 à plus de 18 396 728 tonnes, restent fortement dominés par le manioc (48%), suivi de l’igname (41%), puis de la banane plantain (10%). Pour le riz, grâce au soutien de l’Etat avec le PURGA 2, la production nationale de paddy est passée de 1 481 182 tonnes en 2020 à 2 011 532 tonnes en 2023, soit une hausse de 35% pour un accroissement moyen annuel de 12%. Cette croissance sera soutenue par la révision de la SNDR en cours d’élaboration.

Au titre de l’Agriculture d’Exportation, le secteur de l’agriculture d’exportation, notamment le cacao, le coton et l’anacarde, a enregistré une forte croissance. En 2023, la production de coton a augmenté de 20 %, atteignant 500 000 tonnes, tandis que celle d’anacarde a progressé de 34 %, atteignant 1 050 000 tonnes de noix brutes de cajou. Des efforts sont également déployés dans la filière palmier à huile, avec des intrants acquis pour fertiliser des milliers d’hectares en 2022, grâce à l’appui du PURGA.

Concernant le cacao la production pour la période de janvier à décembre 2023 a diminué de 24% par rapport à l’année précédente, avec des exportations en baisse. Le ministre d’Etat, a également fait savoir que la Côte d’Ivoire lutte contre la déforestation avec des projets de reforestation et d’agroforesterie, distribuant plus de 7,6 millions de plants pour préserver les écosystèmes forestiers. Cependant, malgré ces efforts, le pays doit faire face à une déforestation due entre autres à l’expansion agricole, à l’exploitation du bois et aux feux de brousse, avec un taux de 2 % en 2022. Le Conseil Café Cacao a lancé un projet de reforestation, distribuant déjà 7 615 874 plants pour promouvoir l’agroforesterie.

La feuille de route pour l’année 2024 du Gouvernement ivoirien

Pour le premier responsable de l’Agriculture ivoirienne, la feuille de route pour l’année 2024 du Gouvernement ivoirien est axée sur l’accélération de la mise en œuvre des actions du Plan National de Développement (PND) 2021-2025. Parmi les réformes majeures envisagées, figurent la réforme des filières hévéa et palmier à huile, ainsi que l’application de la loi sur le domaine foncier rural.

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A l’en croire, la feuille de route pour l’année 2024 met l’accent sur l’amélioration de la productivité agricole, le renforcement des infrastructures et des capacités de production et de stockage, ainsi que la mise en place de mécanismes de financement et d’assurance indiciaire pour soutenir le secteur agricole ivoirien en vue de l’atteinte de la sécurité alimentaire du pays. Pour ce qui concerne les effets du changement climatique et des mesures correctives, il a indiqué que le changement climatique a entraîné une baisse de la production agricole due à une perturbation du calendrier cultural, à la dégradation des sols et aux feux de brousse favorisés par une élévation continue de la température, surtout dans le nord du pays. Des mesures en cours à travers des initiatives clés telles que le projet Stratégie Nationale pour l’Agriculture Intelligente face au Climat (SNAIC) 2018-2025 visent à renforcer l’atténuation et l’adaptation de l’agriculture face au changement climatique.

Notons que depuis 2012, le gouvernement reçoit chaque année la visite du FMI pour procéder à une évaluation de l’économie du pays. Aujourd’hui, la visite du FMI s’inscrit dans le cadre des négociations d’un nouveau programme économique et financier avec cette institution.

Aimé Kouassi