La BAD lance sa nouvelle stratégie décennale pour une croissance durable de l’Afrique

La stratégie décennale de la BAD a été dévoilé aux Assemblée Annuelles de l'institution
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« En tant que première institution de financement du développement en Afrique et banque des solutions pour l’Afrique, nous sommes parfaitement conscients que la prochaine décennie sera décisive pour la transformation du Continent. C’est pourquoi, alors que nous célébrons 60  ans passés à faire la différence dans les pays et les vies des populations d’Afrique, nous restons déterminés à accélérer le soutien que nous apportons aux pays Africains. » C’est ce qu’a déclaré, aujourd’hui, Akinwumi Adesina, le Président de la BAD, à l’entame de la présentation de la stratégie de l’institution financière de développement pour les 10 ans à venir, lors des Assemblées annuelles du groupe, à Nairobi, Kenya.

En marche vers l’agenda 2063 de l’UA et l’atteinte des ODD

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Il faut rappeler que les effets de la pandémie de Covid-19 ont aggravé l’insécurité alimentaire et accentué la crise de la dette, toujours plus grandissante, dans toute l’Afrique. Dans le même temps, l’intensification des impacts du changement climatique et l’accélération, parallèle à une recrudescence des conflits et de l’instabilité politique (sur le Continent comme ailleurs), n’arrange rien à l’affaire, notamment à celle de l’exode important de sa future main-d’œuvre (de la moins à la plus qualifiée), en recherche d’opportunités dans des contrées étrangères, qu’elles considèrent encore de nos jours comme l’El Dorado.

Ainsi, sur la terre mère où la démographie galopante est porteuse de nombreux espoirs, du fait de sa jeunesse, mais aussi de multitudes de craintes, en raison de sa progression plus rapide que la création d’emplois, la stratégie, approuvée cette année par le Conseil d’Administration de la BAD, définit les mesures décisives et urgentes que la Banque prendra, dès maintenant et pour la décennie ammorcée, afin d’aider les pays Africains à relever les défis mondiaux et régionaux sans précédent actuels et en perspective.

Selon le groupe, ses mesures s’appuieront sur les multiples et uniques atouts de l’Afrique. De plus, cette stratégie est pensée et conçue pour redonner, en outre, de l’élan au mouvement, en marche, pour la réalisation de l’Agenda  2063 de l’Union Africaine (UA) et pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), tels que définis par les Nations Unies (ONU). Le tout et à terme, pour une croissance durable de l’Afrique. 

Tirer parti de la jeunesse et de la croissance de l’Afrique 

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Dans les faits, la vision stratégique  2024-2033 de la BAD repose sur la conviction que l’Afrique dispose d’un vaste potentiel de transformation sociétale et économique. En tout état de cause, l’idée, derrière sa stratégie, est donc de tirer parti de la main-d’œuvre la plus jeune et de la croissance la plus fulgurante au monde, de ses marchés urbains en pleine expansion, de la richesse de ses ressources naturelles, autant que de son vaste potentiel en matière d’énergie propre.

Pour Akinwumi Adesina, « l’Afrique est prête à stimuler une croissance durable et à apporter une contribution significative aux solutions mondiales, durant la prochaine décennie (…) Notre stratégie décennale décrit la manière dont la Banque investira dans le meilleur atout de l’Afrique : Ses jeunes hommes et femmes dynamiques. La population Africaine, qui connaît la croissance la plus rapide au monde, offre au Continent une fenêtre d’opportunité démographique sans précédent ! »

Une tournée bis pour les High 5 ?

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Dans le détail, la nouvelle stratégie de l’institution financière de développement s’articule autour de la vision d’une Afrique prospère, inclusive, résiliente et intégrée, arcboutée sur 02 objectifs majeurs, à savoir  : Accélérer la croissance verte inclusive et favoriser des économies prospères et résilientes, avec un accent mis sur la durabilité, encadrer par un effort d’équilibre entre les préoccupations environnementales, l’équité et le progrès économique. 

Forte de l’expérience probante des High 5 initiés dans le cadre de sa stratégie précédente, pour optimiser les résultats, tout en gérant les risques, la BAD rationalisera son modèle opérationnel, dans le but d’accroître son agilité et son efficacité. Concrètement, les 05 grandes priorités opérationnelles de la BAD, dans le cadre de sa nouvelle stratégie, seront de promouvoir l’accès universel à une énergie moderne et abordable, d’assurer la sécurité alimentaire grâce à la transformation de l’agriculture, de catalyser le secteur manufacturier en tant que moteur essentiel de la création d’emplois, de favoriser l’intégration régionale et les chaînes de valeur pour une économie plus cohérente, d’améliorer le niveau de vie, en particulier celui des femmes et des jeunes. 

Concernant les principales priorités transversales, elles comprennent la promotion de l’égalité des genres, l’investissement dans les jeunes, la lutte contre le changement climatique et l’investissement dans l’action climatique, le soutien aux États fragiles, la promotion de la bonne gouvernance et de la stabilité économique… La BAD compte aussi renforcer sa collaboration avec le secteur privé, en donnant la priorité aux investissements dans les entreprises, les chaînes de valeur et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), particulièrement celles dirigées par des femmes et des jeunes. 

Le recours à des modèles de finance adaptés aux spécificités des économies Africaines

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S’il est clair que l’ampleur et l’urgence du défi nécessiteront des ressources plus importantes qu’auparavant, l’’engagement de la BAD à mobiliser des ressources provenant de diverses sources, notamment des recettes intérieures et des financements privés, plus qu’un voeu pieux, est, à l’heure actuelle, une obligation pour celle qui compte mener sa stratégie jusqu’au bout et remplir les attentes qu’elle s’est elle-même fixée. Dans cet état d’esprit, il faut s’attendre à ce qu’elle triple ses financements en faveur du secteur privé d’ici 2033, tout en renforçant sa capacité de financement, grâce à des mécanismes innovants.

En réponse aux appels lancés aux banques multilatérales de développement pour qu’elles maximisent le potentiel de leurs bilans, cette démarche devrait s’accompagner de la poursuite de diverses options pour renforcer la capacité de financement de la BAD. Et ce, pendant toute la durée de sa nouvelle stratégie décennale, notamment à travers du capital hybride durable, des transferts de risques et le réacheminement d’une part importante des droits de tirage spéciaux du Fonds Monétaire International (FMI), par l’intermédiaire des Banques Multilatérales de Développement (BMD) qui constituent une source précieuse de financement à faible coût, de connaissances techniques et de conseils politiques pour les pays émergents et en développement. Parmi les autres points saillants de cette stratégie décennale,  présentée aujourd’hui à l’occassion des Assemblée annuelles du Groupe de la Banque Africaine de Développement : L’investissement dans les femmes et les jeunes, l’adaptation au changement climatique, le soutien aux Etats fragile, le renforcment de la résilience et la promotion de la bonne gouvernance.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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