Défaillance du réseau informatique à la DGI : un frein silencieux à la performance fiscale

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Au moment où la Direction générale des impôts (DGI) est soumise à une pression croissante pour accroître ses performances, atteindre des objectifs de recettes ambitieux et accompagner des réformes fiscales structurantes, un facteur crucial freine silencieusement l’élan collectif : la défaillance de son réseau informatique.

Alors que l’objectif fixé pour le premier trimestre 2025 par l’Etat  était de 1 116,8 milliards, les services fiscaux ont réussi à mobiliser 1 107,3 milliards. Si ce résultat témoigne d’un effort soutenu – avec un taux de réalisation de 99,1 % et une progression de 21,3 % par rapport à la même période en 2024 – il reste néanmoins en deçà des attentes. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cet écart, parmi lesquels les défis liés à l’implémentation de certaines réformes. Mais un point d’alerte majeur, souvent relégué au second plan, mérite d’être mis au centre des préoccupations : l’état obsolète de l’infrastructure informatique.

« Le constat est sans appel. Le dernier serveur de la DGI date de 2014. Cela fait plus de dix ans que cet équipement, au cœur du fonctionnement des systèmes fiscaux, n’a pas été renouvelé. Or, selon les normes internationales en matière de gestion des technologies de l’information, un cycle de renouvellement tous les 4 à 5 ans est recommandé pour garantir performance, sécurité et compatibilité avec les nouvelles solutions numériques. Nous en sommes loin », a révélé le premier responsable des Impôts.

L’obsolescence de cette infrastructure se traduit par des lenteurs, des interruptions de service, une vulnérabilité accrue aux cybermenaces, et surtout, une incapacité technique à accompagner efficacement des réformes majeures telles que la mise en œuvre de la facture électronique normalisée. À cela s’ajoute une dépendance critique vis-à-vis des opérateurs privés pour la fourniture de la connexion Internet, dont la qualité reste aléatoire et en décalage avec les exigences d’un service public moderne.

Ces défaillances technologiques ne sont pas de simples contraintes techniques : elles perturbent gravement le fonctionnement des services, ralentissent les traitements, affectent la collecte et l’analyse des données fiscales, et fragilisent l’atteinte des objectifs stratégiques. Elles contribuent, de manière indirecte mais significative, à l’écart constaté dans les recettes, et pèsent lourdement sur la capacité de l’administration à anticiper, piloter et réformer.

Il est donc urgent d’intervenir. Le rattrapage de l’écart du premier trimestre, la projection ambitieuse de 1 542,9 milliards pour le deuxième trimestre – soit une hausse attendue de 39,33 % –, et plus généralement, la transformation numérique de l’administration fiscale, nécessitent un investissement massif dans l’infrastructure réseau.

Ce n’est pas seulement une question de modernisation. C’est une exigence de performance, de souveraineté administrative et de service au contribuable. Sans un réseau fiable, sécurisé et performant, il sera difficile, voire impossible, d’exploiter pleinement le potentiel de nos outils et de nos équipes.

L’année 2025, qualifiée de « particulière » tant sur le plan symbolique qu’opérationnel, doit être aussi celle d’un sursaut technologique. Pour cela, l’appui de la tutelle est indispensable, tout comme l’engagement de tous les acteurs concernés pour sortir la DGI de cette situation d’obsolescence numérique. Le carré parfait que représente 2025 ne pourra se traduire en réussite fiscale que si la structure informatique, qui est son socle invisible, est remise à niveau.

La Rédaction


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