La Chine et la Côte d’Ivoire Présentent le Bilan de leurs Politiques Agricoles au SARA 2025

L'agriculture a représenté 20% du PIB Ivoirien en 2025
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Infographie de KOFFI-KOUAKOU Laussin générée avec IA

Le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët Boigny, a déclaré dans une phrase, désormais célèbre, lors de la conférence sur l’économie Ivoirienne tenue le 7 janvier 1965 que le succès économique de la Côte d’Ivoire reposerait sur l’agriculture. Et il en a fait le socle de l’économie Ivoirienne.

60 années se sont écoulées depuis cette prophétisation et près de 35 ans après le décès du Premier Président de la République de Côte d’Ivoire, l’agriculture est et demeure toujours un pilier central de l’économie du pays. Cependant, dans un monde qui change, les besoins comme les pratiques du secteur agricole évoluent, autant que les partenariats et les modèles de coopération. Dorénavant plus que des outils de marketing et d’attractivité, les évènements comme le SARA sont des fenêtres ouvertes sur le globe.

Mettre en avant le dynamisme de l’agriculture Ivoirienne

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Le Ministre Ivoirien de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, l’a justement indiqué, dans son discours inaugural donné ce vendredi, “le SARA est un rendez-vous majeur qui donne l’occasion de mettre en évidence tout le dynamisme, l’attractivité et le riche potentiel de notre agriculture, riche de sa diversité, de sa productivité, de ses spécificités et de sa résilience. Car en dépit du temps qui passe et des mutations profondes de notre monde, cette agriculture continue d’être un puissant levier de notre économie nationale et rivalise même avec les autres secteurs d’activité dans la formation de notre Produit Intérieur Brut (PIB), grâce aux véritables champions que sont les producteurs (…)

Car, la Côte d’Ivoire n’est pas que championne d’Afrique de football. Elle est aussi champion d’Afrique, et même du monde, dans bien de produits agricoles. Dans la filière cacao et la filière anacarde, par exemple, nous sommes le champion indétrônable du monde depuis des décennies (…) Notre pays progresse. A tous les niveaux, il effectue des pas de géants ! Et notre agriculture n’est pas en reste de ce vaste mouvement d’ensemble. Pour preuve, le SARA, qui n’est qu’à sa 7e édition, a déjà une renommée et une notoriété qui vont au-delà des frontières de notre Continent. De plus, dans l’ensemble des départements ministériels associés au secteur agricole, les résultats sont probants et des avancées notables sont observées (…)

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A la faveur de la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA 2), les productions vivrières ont connu une croissance appréciable. Les productions de riz paddy, de manioc, de maïs et des autres graines ont augmenté de plus de 100% par rapport à leur niveau de 2011. La production de la banane plantain s’est également accrue de 50% sur la même période. Pour les autres cultures vivrières, la hausse a évolué dans une fourchette comprise entre 30% et 40% (…)

En ce qui concerne les cultures d’exportation, le coton graine affiche une progression d’un peu plus de 50%, alors que le cacao, le café et le palmier à huile oscillent entre 20% et 40% d’augmentation. De plus, il convient d’indiquer qu’un prix record du cacao, jamais égalé, a été atteint durant cette période. Enfin, la modernisation est effective dans le secteur agricole, avec des innovations en matière de semences plus productives et résilientes, de traitement chimique, ainsi que l’intégration de drones et de l’intelligence artificielle (IA) dans les systèmes (…)

Concernant la relance de la croissance de la production, le pari est réussi aujourd’hui, malgré les chocs exogènes répétées, parce que l’Etat a su apporter des plans de ripostes, à travers des programmes spéciaux tels que le Programme d’Urgence de Soutien aux filières agricoles impactées par la COVID 19 (PURGA), le Programme de Production Alimentaire d’Urgence (2PAU CI) et le Programme d’Appui au Développement du Secteur Vivrier (PADSV). Par ailleurs, en ce qui concerne les ressources animales et halieutiques, une tendance haussière très significative de la production est observée depuis 2011, notamment dans les filières volaille, bétail et porcine.” détaille-t-il.

La Chine est devenue au fil des années, un modèle en matière d’agriculture !!!” Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre Ivoirien de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières
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Néanmoins, Bien que ces performances du secteur agricole Ivoirien soient notables, des défis restent à relever, notamment celui de la souveraineté alimentaire, et pour ce faire, de solides liens de coopération doivent être entretenus, fait observer Kobenan Kouassi Adjoumani. “C’est pourquoi, pour cette 7ème édition du SARA, le thème central retenu est : Quels Systèmes de Transformation Agro-Alimentaire pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique ? (…)

Le constat est clair ! Notre Continent, malgré son immense richesse naturelle et sa biodiversité abondante, est confronté à des pressions considérables sur ses systèmes alimentaires, à savoir la croissance démographique soutenue, l’urbanisation galopante, les impacts du changement climatique, les changements d’habitude alimentaires, les pertes post-récoltes (plus de 30% dans certaines régions) et les chocs exogènes. Ces facteurs mettent à rude épreuve notre capacité à nourrir nos populations (…)

Pour nous accompagner donc dans cette réflexion, le choix s’est porté sur la République Populaire de Chine, qui a bien voulu accepter d’être le Pays à l’honneur, pour cette édition du SARA.  En effet, la Chine, ce vaste territoire de 9,6 millions de km2, n’a que 10% de terres arables. Pourtant, avec cette portion de terre, la Chine réussit l’incroyable défi de nourrir une population de près de 1,4 milliard, soit environ 20% de la population mondiale, et à dégager des excédents qui sont exportés partout dans le monde ! Cette performance positionne la Chine parmi les principaux producteurs agricoles à l’échelle globale. C’est dire à quel point l’agriculture Chinoise est dynamique et tournée vers l’innovation (…)

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La République Populaire de Chine est devenue, au fil des années, un modèle en matière de développement agricole, au regard de ses avancées dans la modernisation de son agriculture et dans l’atteinte de la sécurité alimentaire. Elle a su transformer son secteur agricole, en combinant les innovations technologiques, les stratégies et les politiques d’investissement (…)

Les réformes agricoles engagées par la Chine, au niveau de l’amélioration des variétés de cultures, des techniques d’irrigation et de mécanisation, lui ont permis d’atteindre des niveaux élevés de productivité agricole. Ce sont des points importants pour nos pays Africains, soucieux de transformer nos systèmes agricoles et de garantir notre souveraineté alimentaire.

Au niveau national, nous visons un renforcement de la coopération avec la Chine. Pour rappel, notre coopération est jusque-là limitée au projet hydro-agricole rizicole de Guiguidou dans le département de Divo, localité située au centre-ouest du pays. Il s’agit d’un projet de Recherche et Développement (R&D) pour l’utilisation de variétés améliorées de riz. Ce projet a pour objectif d’améliorer la productivité rizicole en Côte d’Ivoire, à travers l’introduction de systèmes d’irrigation modernes et de techniques agricoles avancées, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire de nos populations. Il est clair que des résultats tangibles ont été déjà retenus sur ce périmètre agricole (…)

Nous fondons l’espoir que le SARA 2025 nous donnera l’occasion d’explorer les nombreuses et nouvelles opportunités de collaboration et d’apprentissage mutuel, afin de renforcer nos liens et de bâtir un avenir prospère pour nos peuples.”

Une étape importante dans l’histoire de la Coopération Sino-Ivoirienne

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En réponse au souhait de Kobenan Kouassi Adjoumani, le Vice-Ministre de l’Agriculture et des Affaires rurales de Chine, Zhang Xingwang, a salué le dynamisme de la coopération agricole Sino-Ivoirienne, adressé ses vives félicitations pour l’ouverture du SARA 2025 et exprimé sa sincère gratitude aux autorités Ivoiriennes pour avoir invité et mis à l’honneur la Chine, à cette 7e édition du SARA.

“Ce choix témoigne de la haute considération que le gouvernement Ivoirien accorde aux relations avec la Chine et constitue une reconnaissance des réalisations de la Chine dans le développement agricole et rural.” Estime-t-il. Zhang Xingwang ajoute que “cet événement marque une étape importante dans l’histoire de la coopération agricole Sino-Ivoirienne et illustre parfaitement l’amitié profonde qui unit les deux pays.” Il partage, en outre, que “la Chine et la Côte d’Ivoire entretiennent une véritable amitié fondée sur la sincérité, la confiance mutuelle et sont des partenaires engagés dans une coopération gagnant-gagnant.”

Pour preuve, “après une trentaine d’années d’efforts inlassables, les 2 pays ont développé ensemble, dans le périmètre rizicole de Guiguidou, dans la sous-préfecture de Divo, plusieurs variétés de riz à haut rendement, adaptées aux conditions locales, dont le rendement à l’hectare est passé de plus de 2 tonnes à plus de 5 tonnes. Certains experts Chinois travaillent dans cette région depuis plus de 10 ans, voire 20 ans. Ils ont tissé des liens profonds avec les villageois et leur plus grand souhait est d’améliorer la vie de ces derniers, grâce à leur travail acharné.” Se réjouit-il.

“Le responsable d’une organisation locale de producteurs m’a confié, avec le sourire, que les technologies agricoles et les équipements venus de Chine sont en train de transformer tout le village : La qualité du riz s’est améliorée, les rendements ont augmenté, les revenus des habitants se sont accrus et leur vie devient de plus en plus prospère.” Confie Zhang Xingwang avant de souligner que des entreprises Chinoises ont investi dans la construction d’usines de transformation de caoutchouc naturel, d’huile de palme et de cacao. “Ces entreprises Chinoises contribuent ainsi à accroître la valeur ajoutée des produits agricoles Ivoiriens et à créer davantage d’emplois locaux.” Affirme-t-il.

Dans son allocution, Zhang Xingwang a également insisté sur le fait que les noix de cajou, le cacao et leurs dérivés, en provenance de Côte d’Ivoire, séduisent un nombre croissant de consommateurs Chinois, tandis que des produits Chinois, comme le tilapia ou la tomate, sont très appréciés par la population Ivoirienne. Et pour cause.

“La Côte d’Ivoire dispose de riches ressources agricoles et figure parmi les principaux producteurs mondiaux de cacao, de noix de cajou et de caoutchouc naturel. De son côté, la Chine possède un vaste marché, une large base de consommateurs, une solide expérience et de nombreuses technologies pratiques en matière de développement agricole.” Rappelle-t-il. De ce fait, “le renforcement de la coopération Sino-Ivoirienne dans les domaines des technologies agricoles, de la production et de la transformation des produits agricoles, ainsi que des échanges économiques et commerciaux, offre des perspectives prometteuses.” Précise Zhang Xingwang avec optimisme et foi dans les bénéfices mutuelles de cette coopération pour les 2 pays.

“L’agriculture Chinoise a enregistré des résultats significatifs !!!” Zhang Xingwang, Vice-Ministre de l’Agriculture et des Affaires rurales de Chine
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Il a aussi dévoilé que ces dernières années, après avoir remporté la bataille décisive contre la pauvreté et sorti près de 100 millions de personnes de l’extrême pauvreté, le gouvernement Chinois s’est pleinement engagé à la revitalisation des campagnes et a accéléré la modernisation de l’agriculture, ainsi que des zones rurales, avec des résultats significatifs à ce stade.

“En 2024, par exemple, la production céréalière de la Chine a franchi, pour la première fois, le seuil des 700 millions de tonnes, après s’être maintenue au-dessus de 650 millions de tonnes pendant 9 années consécutives et la disponibilité moyenne en céréales par habitant dépasse désormais les 500 kg. Le commerce des produits agricoles, lui, a atteint 185,21 milliards FCFA, dont 124,05 milliards FCFA d’importations, ce qui place la Chine au premier rang mondial depuis plusieurs années.” Livre-t-il comme informations.

“Le commerce agricole entre la Chine et l’Afrique est passé de 375,04 milliards FCFA en 2000 à 5.741 milliards FCFA en 2024, soit une multiplication par plus de 14, et les importations Chinoises de produits agricoles Africains ont atteint 3.092,69 milliards FCFA, avec un taux de croissance annuel moyen supérieur à 15% (…)

La Chine entend mettre en œuvre les importantes initiatives annoncées par le Président Xi Jinping lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération Sino-Africaine, notamment les 10 initiatives prioritaires, dont l’Initiative pour le Développement Agricole et le Bien-Être des Populations, ainsi que le Plan Chinois pour la Modernisation de l’Agriculture Africaine, tous 2 adoptés durant le Dialogue des dirigeants Chine-Afrique (…)

La Chine poursuivra l’ouverture de son agriculture vers l’international, élargira les échanges commerciaux agricoles, encouragera les investissements industriels, renforcera les échanges en matière de technologies agricoles et participera activement à la gouvernance mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, afin de contribuer davantage à la sécurité alimentaire mondiale et au développement agricole.” A-t-il assuré.

La Côte d’Ivoire, une championne de l’agriculture mondiale prête à relever les défis

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Dès sa prise de parole, le Premier Ministre Ivoirien, Robert Beugré Mambé a salué, à son tour, la présence de Zhang Xingwang, la forte délégation de la République Populaire de Chine qu’il conduit, et signifié que le choix de mettre la Chine à l’honneur tout le long de ce SARA 2025 ne s’est pas fait par hasard, puisque ce dragon d’Asie est l’un des champions du monde en matière d’agriculture, au regard du dynamisme de ses systèmes agricoles et de l’intégration de nouvelles technologies dans la pratique agricole.

Profitant de l’occasion pour exposer la situation de l’agriculture Ivoirienne, Robert Beugré Mambé a remémoré à l’auditoire que, depuis 2011, Le Président de la République de Côte d’Ivoire, S.E.M. Alassane Ouattara, a mis en place un système dynamique qui, conjugué aux mutations profondes induites par des mécanismes nouveaux, permet aujourd’hui à notre agriculture d’être véritablement le socle de notre économie.

“En effet, contribuant à plus de 20% de part du PIB pour 40% à 50% des emplois actifs sur le territoire national, notre secteur agricole nourrit plus de 8 millions de personnes et permet à la Côte d’Ivoire d’être en tête de la plupart des productions au monde. 1er producteur mondial de cacao, 1er producteur de l’anacarde, 1er exportateur de la cola, etc. la Côte d’Ivoire est parmi les 3 ou 4 premières nations mondiales en matière de production agricole (…)

“L’agriculture constitue véritablement le fondement de notre économie. Cependant, nous devons faire mieux !!!” Robert Beugré Mambé, Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire
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En matière de production vivrière, en 2011, notre pays produisait 11 millions de tonnes. Cette production a grimpé pour s’établir à 24 millions de tonnes, en 2024, soit une croissance de 118,18% de notre production vivrière réalisée en un peu plus d’une décennie. On peut donc le dire, l’agriculture constitue véritablement le fondement de notre économie. Cependant, nous devons faire mieux, conformément aux exigences du Président Alassane Ouattara. Et selon ses instructions, le gouvernement doit s’atteler à mettre en œuvre les projets majeurs suivants qui constituent des potentialités d’investissement en Côte d’Ivoire (…)

Ce sont : La diversification des cultures de rente, la transformation locale sur plusieurs niveaux des cultures de rente par l’accélération de l’agro-industrie, l’amplification de la production des intrants de grande qualité, la mécanisation des exploitations agricoles, l’amélioration des rendements pour limiter les cultures extensives et protéger ainsi nos forêts, l’accélération de la productivité, la lutte contre l’impact négatif du changement climatique (…)

La migration vers l’agriculture 2.0 et plus tard vers l’agriculture 3.0 en intégrant de façon judicieuse l’utilisation de l’intelligence artificielle, l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs, fer de lance d’une Côte d’Ivoire nouvelle, fière de son agriculture, l’autosuffisance alimentaire basée sur des exploitations de nouvelles générations qui s’appuieront sur l’émergence des agropoles dont certains sont déjà en activité, l’accélération de la praticabilité des routes agricoles en toutes saisons, les méthodes de conservation des productions vivrières pour réguler le marché et assurer la stabilité des prix à la consommation (…)” Met-il en exergue.

Robert beugré Mambé a également certifié que l’agriculture Ivoirienne regorge en son sein des richesses encore plus grandes, car avec l’économie circulaire, chaque production agricole ouvre des possibilités de transformation décuplées, qui favorise la création d’emplois par la jeunesse Ivoirienne. “Pour réussir ce vecteur d’activités, des centres de regroupements sont en construction sur toute l’étendue du territoire national. Nous en appelons à la perspicacité des investisseurs pour détecter les nombreuses opportunités qu’offre l’agriculture, les ressources animales et halieutiques, l’économie verte et les ressources en eau de notre pays, afin que ces investisseurs lient avec notre pays un partenariat solide sur plusieurs générations. Ensemble nous sommes venus pour gagner, aller ensemble à la conquête des marchés du monde !” Clame-t-il.

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Infographie de KOFFI-KOUAKOU Laussin générée avec IA
Pour cette 7e édition SARA, un Guichet de Financement dédié aux jeunes porteurs de projets dans le domaine agricole a été spécialement mis en place. En lien avec le Ministère Ivoirien de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion Professionnelle et du Service Civique, ce Guichet, doté d’une ligne de financement de 1,5 milliard FCFA, vise à accompagner les initiatives prometteuses, à stimuler la création d’emplois et à renforcer la modernisation de l’agriculture Ivoirienne. Le SARA referme ses portes le 1 juin 2025.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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