Une transaction de près de 8 milliards FCFA s’écroule. Des informations confidentielles circulent. Une banque se tait. Pour l’instant.
Dans un marché où la rigueur bancaire devrait être une certitude, une affaire inquiétante se déroule en silence. Il s’agit d’une transaction immobilière majeure, estimée à près de 8 milliards de francs CFA, entre deux sociétés privées. L’opération, étalée sur plusieurs mois, était quasiment bouclée : financement trouvé, accords validés, projections établies. Jusqu’à ce qu’une réunion avec des cadres bancaires déraille tout.
Lors de cette rencontre, en présence d’acteurs étrangers à la relation bancaire initiale, des échanges ont eu lieu, laissant apparaître des informations sensibles :
• encours bancaires,
• niveau d’exposition,
• allégations personnelles liées à des prétendus liens familiaux.
Ces informations, confidentielles par définition, semblent avoir été partagées sans l’autorisation de la partie concernée, violant ainsi ce qu’il convient d’appeler le socle du secret bancaire.
Quelques jours plus tard, l’acquéreur désiste officiellement. Motif ? L’instabilité financière perçue suite aux propos tenus en réunion. Une vente bloquée. Un plan de sortie compromis. Et une stratégie financière entière qui s’écroule.
Les semaines suivantes sont émaillées de tentatives de dialogue, d’échanges indirects, et d’esquives institutionnelles. Aucun engagement écrit n’est transmis. Pourtant, à travers des messages conservés, des captures d’écran, et des témoignages internes, la vérité apparaît : il y a bien eu faute. Elle est connue. Elle est assumée, en privé. Mais négociée en silence.

Fait notable : la réunion aurait été enregistrée par l’un des membres extérieurs présents dans la salle. Si cette pièce sonore venait à être versée au dossier, elle pourrait balayer d’un trait toute contestation ultérieure sur les propos tenus.
Plus encore : les échanges électroniques et téléphoniques postérieurs à cette réunion, émis par un haut cadre de la banque concernée, ne laissent plus aucun doute sur la véracité des faits. Ils confirment, expliquent, et cherchent même à retarder l’explosion publique du dossier.
Une sommation formelle, des pièces judiciairement recevables, et un mémo interne solide sont prêts. Il ne reste qu’une étincelle pour que l’affaire devienne publique, institutionnelle, et peut-être même pénale.
Si elle éclate, cette affaire pourrait faire l’effet d’une onde de choc dans le paysage bancaire ivoirien, déjà sous tension. Elle questionnera la gouvernance, la responsabilité, et la capacité d’une institution à se réformer ou à se défendre.
Pour l’instant, nous n’en dirons pas plus. Pas encore. Mais la frontière entre discrétion et dissimulation est mince. Et celle entre préservation d’image et atteinte à la loi encore plus.
Nous y reviendrons.
Aicha Mambassou Koné
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