La BCEAO abaisse ses taux directeurs pour stimuler l’économie

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, lors de la réunion de son Comité de Politique Monétaire tenue le 4 juin 2025 à Dakar, de réduire ses taux directeurs de 25 points de base à compter du 16 juin 2025.

Le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux établissements bancaires passe ainsi de 3,50 % à 3,25 %, tandis que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal recule de 5,50 % à 5,25 %. En revanche, le coefficient des réserves obligatoires reste maintenu à 3,0 %.

Selon le Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, également président du CPM, cette décision vise à assouplir les conditions de financement de l’économie au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine. Elle découle d’une évaluation approfondie de la conjoncture économique régionale, marquée par une inflation en recul, une croissance soutenue et un redressement du secteur extérieur.

L’inflation dans l’Union a en effet ralenti, passant de 2,9 % au quatrième trimestre 2024 à 2,3 % au premier trimestre 2025. Cette baisse s’explique notamment par une meilleure disponibilité des produits sur les marchés, une hausse modérée des prix des importations notamment énergétiques ainsi que par les effets des politiques monétaires précédemment mises en œuvre. Les projections tablent sur une inflation moyenne de 2,2 % pour l’année 2025, contre 3,5 % en 2024.

Sur le plan de la croissance, l’activité économique reste dynamique. Le PIB réel de l’UEMOA a progressé de 7,1 % au premier trimestre 2025, après une hausse de 7,2 % au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année, la croissance est attendue à 6,4 %, soutenue par tous les secteurs, notamment l’industrie manufacturière et le secteur extractif. Le financement de l’économie s’améliore également, avec une progression annuelle des crédits à l’économie de 5,0 % à fin mars 2025, contre 4,5 % trois mois plus tôt.

La BCEAO prévoit une accélération de cette dynamique, avec une hausse attendue de 8,3 % d’ici fin décembre 2025. Par ailleurs, la liquidité bancaire s’est renforcée au cours du premier trimestre, et le taux d’intérêt moyen sur le marché interbancaire est descendu à 6,0 %. Le solde global des échanges extérieurs a également connu une amélioration, portée par la hausse des prix des exportations, les ventes accrues d’hydrocarbures et la mobilisation de ressources extérieures par les États membres.

Le CPM reste cependant attentif aux risques susceptibles de raviver les pressions inflationnistes, notamment les impacts du changement climatique, la situation sécuritaire régionale et les tensions commerciales mondiales. Le Comité affirme sa volonté de continuer à prendre les mesures nécessaires pour garantir la stabilité monétaire et financière de l’Union.

Aimé Kouassi

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