C’est dans le cadre de l’émission « Tout savoir sur », tenue ce mardi 1er juillet 2025, au Plateau, que les projecteurs ont été braqués sur la thématique : « le programme des filets sociaux productifs en Côte d’Ivoire ». Une initiative gouvernementale qui, bien au-delà des aides financières directes, vise à consolider la résilience des populations vulnérables à travers un accompagnement structuré et durable.
Selon Koné Kipeya, coordonnateur national du programme et invité de l’émission, les filets sociaux productifs vont bien plus loin que de simples transferts monétaires. Ils s’inscrivent dans une logique de protection sociale universelle, sans discrimination politique, régionale ou électorale, avec pour ambition de sortir durablement les ménages précaires de la pauvreté.
Au titre de l’année 2025, 50 milliards de FCFA ont été mobilisés, dont 30 milliards par la Banque Africaine de Développement (BAD) et 20 milliards par l’État de Côte d’Ivoire. Depuis le lancement du programme en 2015, ce sont 120 milliards de FCFA qui ont été réunis pour financer les différentes phases, répartis entre la BAD (77 milliards) et l’État ivoirien (43 milliards). « A ce jour, sur les 527000 ménages nous avons pu distribuer 171 milliards de FCFA à l’ensemble des bénéficiaires à travers le pays », a-t-il précisé. Chaque ménage ciblé reçoit 36 000 FCFA tous les trois mois, sur une période de trois ans. Cette régularité dans les transferts vise à offrir un filet de sécurité stable et prévisible.

Le programme couvre aujourd’hui les 31 régions, 108 communes et chefs-lieux de département, ainsi que 4 300 villages. « A ce jour, 527 000 localités ont été touchées par cette allocation trimestrielle », a souligné le coordonnateur. Pour assurer le bon déroulement du programme, 805 agents ont été déployés sur le territoire, avec des guichets régionaux permettant un suivi de proximité.
Contrairement à certaines idées reçues, il a précisé qu’il n’existe aucune différence de fonds entre les filets sociaux dits classiques et les filets sociaux productifs. « Tous visent une même finalité de justice sociale à travers un ciblage rigoureux et des critères d’éligibilité uniformes en zone urbaine comme en zone rurale », a-t-il renchéri.
Aussi dira-t-il que les impacts sont visibles car une étude menée par l’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA) révèle que 87 % des bénéficiaires se déclarent sortis de la précarité, et 70 % estiment que leurs conditions de vie se sont nettement améliorées grâce au programme.
Certes, des cas d’abandon ou d’échec ont été observés, mais selon le coordonnateur, ils restent marginaux au regard des réussites globales. « Notre objectif est de pérenniser les acquis et d’étendre la couverture à travers une mutualisation des efforts et un appui multisectoriel », a-t-il affirmé.
Le programme a évolué pour devenir un instrument national multisectoriel, avec des interventions complémentaires à la simple aide financière : formation, insertion professionnelle, soutien à l’entrepreneuriat, etc.
Concernant une éventuelle augmentation des montants alloués aux ménages, Koné Kipeya reste prudent : « Cela dépendra de notre capacité à mobiliser davantage de ressources, tout en préservant la soutenabilité financière du dispositif ».
Enfin, interrogé sur l’efficacité du programme dans la lutte contre la pauvreté, le coordonnateur a été catégorique : « Les éléments factuels sont là. Ce programme apporte des réponses concrètes aux situations de vulnérabilité et contribue significativement à améliorer la vie des populations ».
Il faut noter que les filets sociaux productifs en Côte d’Ivoire apparaissent comme un pilier essentiel des politiques de développement social, combinant transfert monétaire et accompagnement humain pour bâtir une société plus équitable et plus résiliente.
Julien Koffi
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