Lors de sa tournée du 5 au 6 juillet 2025 dans la région de la Marahoué, l’économiste et leader du Renouveau Démocratique a dressé un diagnostic sans concession de l’état de l’économie ivoirienne, pointant du doigt les défis structurels qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages.

Les chiffres avancés par Lamoussa Djinko , lors de ses tournées dans les départements de Bouaflé, Gohitafla, Zuenoula, Bonon et Sinfra révèlent une situation budgétaire préoccupante. Selon ses calculs, la dette publique ivoirienne représenterait environ 1 million de francs CFA par habitant, soit plus de 13 fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) actuellement fixé à 75 000 francs CFA.
Cette analyse soulève des questions légitimes sur la soutenabilité de la trajectoire budgétaire du pays et sur l’impact de cette charge d’endettement sur les capacités d’investissement public, notamment dans les secteurs sociaux prioritaires.
Le candidat du Renouveau Démocratique a également remis en cause le modèle économique ivoirien, qu’il qualifie de « colonial », pointant la dépendance structurelle aux exportations de matières premières et l’absence de transformation locale. Cette critique rejoint les débats d’économistes sur la nécessité d’une diversification productive et d’une montée en gamme de l’appareil industriel ivoirien.
L’argument sur la « monnaie sous tutelle », fait écho aux discussions récurrentes sur la zone franc CFA et ses mécanismes de fonctionnement, sujet sensible qui divise les experts entre défenseurs de la stabilité monétaire et partisans d’une plus grande autonomie monétaire.

Face à ces défis, Lamoussa Djinko mise sur deux axes principaux : l’industrialisation accélérée et la refonte du système fiscal. Cette approche s’inscrit dans une logique d’accroissement de la valeur ajoutée locale et d’élargissement de l’assiette fiscale, stratégies classiques de développement économique.
La réforme fiscale évoquée pourrait viser à améliorer les recettes budgétaires tout en réduisant la pression sur les ménages les plus modestes, objectif ambitieux qui nécessiterait une analyse approfondie des mécanismes distributifs.

Les questions posées par le leader politique sont : l’alimentation, logement, santé, éducation, dignité correspondent aux indicateurs de base du développement humain. Si l’accueil réservé par son auditoire (“NON !”) témoigne d’un ressenti populaire, il conviendrait de confronter ces perceptions aux données statistiques officielles sur l’évolution du niveau de vie et de la pauvreté.
La problématique du pouvoir d’achat demeure centrale dans un contexte où l’inflation a pesé sur les budgets familiaux, malgré la croissance économique affichée par les autorités ces dernières années.

Au-delà des aspects conjoncturels, l’intervention de Lamoussa Djinko pose la question des choix stratégiques de long terme pour l’économie ivoirienne. Entre stabilité macroéconomique et transformation structurelle, entre intégration régionale et souveraineté nationale, les arbitrages économiques s’avèrent complexes et méritent un débat public approfondi.

Cette tournée dans la Marahoué illustre la dimension économique croissante du débat politique ivoirien, où les enjeux de développement et de redistribution occupent une place centrale dans les préoccupations citoyennes.
Julien Koffi
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de abidjaneconomie.net même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur ABIDJAN ECONOMIE
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.