La Côte d’Ivoire a franchi une étape majeure dans sa dynamique de modernisation et de transparence de l’administration fiscale avec l’organisation, pour la première fois dans son histoire, de la Journée nationale du civisme fiscal. Cet événement, qui s’est tenu ce jeudi 17 juillet 2025, au Palais de la Culture de Treichville était placé sous le haut patronage du ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly. Il marque par ailleurs un tournant dans la sensibilisation des citoyens à l’importance de leur contribution volontaire au développement économique et social du pays.
Organisée par la Direction générale des Impôts (DGI) chapeautée par Ouattara Abou Sié, cette journée s’inscrit dans une stratégie plus large visant à instaurer une culture fiscale responsable, basée sur la solidarité et la responsabilisation citoyenne. Lors de la cérémonie d’ouverture, Vassogbo Bamba, Directeur de cabinet adjoint du ministre du Budget et des finances, a salué cette initiative, soulignant que l’impôt doit être un acte citoyen volontaire. Il a rappelé que grâce à ces efforts, les recettes internes ont connu une croissance exceptionnelle, passant de 994 milliards de FCFA en 2011 à 4 250 milliards en 2019, enregistrant une progression de près de 500 %.
Cependant, malgré cette embellie, le taux de pression fiscale reste faible, autour de 13 % du PIB, bien en deçà du seuil communautaire de 20 %. Ce constat impératif souligne la nécessité d’intégrer davantage le secteur informel dans l’effort collectif, afin de renforcer la mobilisation des ressources nationales.
Le Directeur général des Impôts, Ouattara Abou Sié, a insisté sur le fait que le civisme fiscal doit devenir une dynamique pérenne. Il a présenté les efforts déployés pour sensibiliser la population notamment par des émissions télévisées, des capsules audiovisuelles, des caravanes d’information, ainsi que par l’intégration de l’éducation fiscale dans le cursus scolaire dès le primaire.
L’objectif est de faire du civisme fiscal un levier essentiel pour le développement durable du pays. Avec le thème « Civisme fiscal et développement », cette première édition vise à briser la méfiance entre l’administration et les citoyens, et à bâtir une relation de confiance durable.
Une vision inclusive et mobilisatrice

Les autorités ivoiriennes souhaitent mobiliser tous les secteurs d’activité tels que l’agriculture, le commerce, l’industrie et l’énergie pour répondre à la levée des besoins croissants de financement. La lutte contre l’évasion fiscale et le non-paiement reste une priorité, mais l’accent est aussi mis sur la valorisation des contribuables exemplaires. La DGI a en effet décidé d’accorder des récompenses, par des réductions ou subventions fiscales, pour encourager la responsabilité.
Soutenu par des partenaires internationaux, comme la Banque mondiale, l’Etat entend poursuivre la modernisation de ses services et renforcer la proximité avec les citoyens. Car la sensibilisation est un pilier de la croissance, en transformant l’impôt en un acte citoyen volontaire et solidaire.
En concluant son discours, Ouattara Abou Sié a lancé un vibrant appel en ces termes : « Nous devrons construire ensemble une nouvelle culture fiscale. Vive le civisme fiscal, vive la Côte d’Ivoire ! », invitant chaque citoyen à devenir acteur du changement.
Il faut noter que la première édition de la Journée nationale du civisme fiscal marque ainsi le début d’une nouvelle ère où responsabilité et solidarité seront au cœur du développement ivoirien.
Rodrigue Cofye
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