Le Henley Passport Index 2025 : L’Afrique de l’Ouest à la traîne dans la course à la mobilité mondiale

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Le dernier classement du Henley Passport Index, publié ce mois-ci, met en lumière les inégalités persistantes en matière de liberté de circulation à travers le monde. Alors que Singapour s’impose une fois de plus comme le détenteur du passeport le plus puissant avec un accès sans visa à 193 destinations — les pays d’Afrique de l’Ouest peinent à améliorer leur position dans ce palmarès international fondé sur les données exclusives de l’International Air Transport Association (IATA).

L’Afrique de l’Ouest : une mobilité restreinte

Parmi les pays ouest-africains, le Bénin arrive en tête, occupant la 71e place mondiale avec un accès sans visa à 67 pays. Il est suivi du Togo (76e, 60 destinations) et d’un trio ex æquo — Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Sénégal — qui partagent la 77e place, chacun ayant accès à 59 pays. Plus bas dans le classement figurent le Mali (81e, 55 destinations), le Tchad (83e, 52), la République centrafricaine (84e, 51), le Cameroun (85e, 49), le Congo (86e, 48), et la République Démocratique du Congo (90e, 43 destinations).

Ce classement met en lumière les défis persistants auxquels ces pays font face en matière de diplomatie, de sécurité, et de développement économique, autant de facteurs qui influencent la politique des visas des autres États à leur égard.

L’Asie domine, l’Occident décline

Le trio asiatique — Singapour (1er), Japon et Corée du Sud (2e, 190 destinations) — continue de dominer le classement mondial. L’Europe reste bien représentée, avec sept pays de l’Union européenne (dont la France, l’Allemagne et l’Espagne) occupant la 3e place grâce à un accès sans visa à 189 destinations. Les États-Unis (10e, 182 destinations) et le Royaume-Uni (6e, 186 destinations), autrefois au sommet du classement il y a une décennie, poursuivent leur glissement progressif.

Christian H. Kaelin, président de Henley & Partners et créateur de l’indice, explique cette tendance : « Les champions traditionnels de la mobilité perdent du terrain dans un monde multipolaire. Tandis que les puissances émergentes investissent dans leur capital diplomatique, les pays historiquement influents semblent adopter des politiques plus restrictives. »

Des progrès notables ailleurs dans le monde

Les Émirats arabes unis se distinguent comme l’un des plus grands gagnants de la décennie, grimpant de 34 places pour atteindre la 8e position. La Chine suit une trajectoire similaire avec une progression spectaculaire de la 94e à la 60e place, malgré l’absence d’accord d’exemption de visa avec l’espace Schengen.

Du côté des perdants, l’Afghanistan reste en bas du classement, avec un accès sans visa à seulement 25 destinations — un écart de 168 pays par rapport à Singapour.

Une opportunité manquée pour l’Afrique de l’Ouest ?

Dans un contexte où la mobilité internationale est de plus en plus liée aux opportunités économiques, au commerce, à l’éducation et au tourisme, les performances relativement faibles des pays d’Afrique de l’Ouest dans le Henley Passport Index posent question. Pour plusieurs analystes, cela traduit un besoin urgent de renforcer les relations diplomatiques, d’améliorer la stabilité intérieure et de promouvoir une image plus positive à l’échelle internationale.

Avec la croissance continue du tourisme mondial, particulièrement portée par la région Asie-Pacifique (+9,5 % selon l’IATA pour les cinq premiers mois de 2025), l’Afrique de l’Ouest risque de rater le coche si elle ne parvient pas à améliorer l’attractivité et la mobilité de ses citoyens.

Lancé il y a plus de 20 ans, le Henley Passport Index est reconnu comme l’indice de référence mondial en matière de liberté de voyage. Il repose sur des données en temps réel fournies par IATA et couvre 199 passeports et 227 destinations.

Aimé Kouassi


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