Après le contrôle du Comité technique en vue de la mise en place de l’interprofession agricole Café-Cacao, certains des producteurs de Côte d’Ivoire ont reconnu la victoire légitime et consolidée de l’Organisation nationale des producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (Onpcc-ci) tans disque d’autres réunis au sein du Conseil National des Syndicats Agricoles de Côte d’Ivoire (CONASA.CI) par la voix de son président TIA Marcel, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme.

Selon lui, ce qui devait être une réforme structurante s’est transformée en une opération de favoritisme, de tricherie et de mise à l’écart des véritables forces paysannes du pays. L’ordonnance présidentielle de 2011 est claire : pour intégrer l’interprofession Café-Cacao, une organisation doit représenter au moins 15% de la production nationale. En 2024, un comité technique a évalué 86 organisations agricoles sur cette base. Résultat : aucune n’a atteint ce seuil. Pourtant, aucune aide ni accompagnement n’a été accordé à ces structures depuis plus de dix ans, malgré les nombreuses crises, dont celle de 2015.
En effet, ces dernières semaines, la filière café-cacao ivoirienne a été le théâtre d’un mouvement inédit de ralliement spontané et le public en faveur de l’Organisation. Alors que certains prédisaient encore une cacophonie, voire une impasse, le terrain démontre tout le contraire. La base paysanne et les cadres techniques reconnaissent massivement la légitimité du processus engagé par le comité technique, appuyé par le Cabinet Jadex. Et surtout, ils valident sans ambiguïté le rôle central joué par l’Onpcc-ci dans la construction de l’Organisation interprofessionnelle agricole (Oia), instrument désormais reconnu de régulation interprofessionnelle Café-Cacao.
La prise de parole successive de figures emblématiques du secteur agricole vient confirmer et consacrer la victoire institutionnelle de l’Onpcc-ci. Bilé Bilé, leader respecté dans le sud-est, a salué publiquement la structuration inclusive menée par l’Onpcc-ci. Avec lui, Alfred Deba, administrateur au sein du Conseil du Café-Cacao, a affiché un alignement sans équivoque au vu les résultats du cabinet Jadex. Gervais Série, figure de proue de l’Anaproci, a validé la crédibilité du collège des producteurs issus du processus mené à Divo. Karim Sermé, voix des jeunes producteurs du centre-nord, a souligné que “la filière est enfin sur les rails d’une vraie gouvernance”. Ces déclarations, loin d’être anodines, traduisent un consensus croissant, y compris parmi ceux qui, par le passé, adoptaient une position réservée ou concurrente.
Une filière en mutation
La dynamique actuelle prouve que l’Onpcc-ci n’a pas gagné par hasard, ni par manœuvre, mais par la mobilisation réelle de ses bases, sa capacité d’organisation, sa légitimité de terrain, et son alignement avec la vision de l’État pour une filière apaisée. Le travail de recensement des producteurs, la cooptation transparente des délégués, les multiples réunions décentralisées dans les régions… tout cela fonde une victoire construite, structurée et partagée. Cette victoire de l’Onpcc-ci est adoubée et blanchie par la reconnaissance des pairs. Aujourd’hui, la reconnaissance des autres acteurs de la filière vient enraciner, c’est-à-dire légitimer, confirmer, et renforcer la victoire acquise par l’Onpcc-ci. Ce n’est plus une victoire de façade. Elle est consolidée dans les faits, dans les alliances, dans le silence de ceux qui contestaient hier mais qui n’osent plus aujourd’hui. Alors, la page de la division est en train d’être tournée. L’heure est à la construction d’une interprofession forte, avec l’Onpcc-ci comme pilier incontournable du collège des producteurs.
Rodrigue Cofye
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