Des scientifiques français ont identifié la présence de dioxyde de titane, une substance classée comme cancérigène potentiel pour l’être humain, dans différents types de lait, y compris le lait maternel. Cette découverte a été révélée par une étude publiée mercredi 23 juillet 2025 dans la revue Science of the Total Environment, rapportée par Ouest-France.
Les recherches ont été menées conjointement par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), le CNRS et le synchrotron SOLEIL. L’étude révèle que malgré l’interdiction du dioxyde de titane (E171) dans l’alimentation en France depuis 2020, puis dans l’UE en 2022, des traces de cette substance ont été retrouvées dans 100 % des échantillons de laits animaux analysés, ainsi que dans 83 % des laits infantiles.
Parmi les échantillons analysés figuraient des laits maternels provenant de dix femmes volontaires vivant à Paris ou en banlieue proche, dans lesquels des quantités variables de particules ont été détectées. Chez certaines participantes, le niveau de particules était jusqu’à 15 fois supérieur à celui observé chez d’autres, montrant que ces nanoparticules peuvent franchir la barrière de la glande mammaire.
Les chercheurs précisent avoir identifié entre 6 millions et 3,9 milliards de particules de titane par litre de lait infantile, et de 16 à 348 millions par litre dans les laits animaux, qu’ils soient issus de l’agriculture biologique ou conventionnelle.
Selon l’étude relayée par Ouest-France, cette contamination ne peut pas s’expliquer uniquement par l’alimentation, ce qui suggère une source de pollution environnementale plus large. Le dioxyde de titane, utilisé auparavant comme colorant alimentaire (E171) pour ses propriétés opacifiantes, est encore présent dans de nombreux produits non alimentaires : cosmétiques, médicaments, plastiques, peintures, crèmes solaires, etc.
Les chercheurs s’inquiètent du niveau d’exposition des nourrissons, des mères allaitantes, mais aussi des consommateurs adultes, et appellent à de nouvelles études pour mieux comprendre les mécanismes de contamination et les effets potentiels à long terme.
La Rédaction
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