La Côte d’Ivoire a célébré, ce mercredi 10 septembre 2025, la 24e édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants sous le thème international : « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts ! » L’événement s’est tenu à Abidjan, en présence de la Première Dame Dominique Ouattara, marraine de la lutte contre le travail des enfants, et de plusieurs membres du gouvernement, du corps diplomatique, des agences onusiennes et des partenaires techniques et financiers.

Dans son discours, Madame Dominique Ouattara, Présidente du Comité National de Surveillance (CNS), a rappelé les progrès réalisés ces dernières années dans la lutte contre le travail des enfants, notamment grâce à des actions articulées autour de quatre axes : la prévention, la protection des enfants, l’amélioration des conditions de vie des communautés et la répression des trafiquants. « Plus de 4 millions de personnes ont été sensibilisées sur l’interdiction du travail des enfants, et nous avons construit des infrastructures scolaires et sociales dans les zones rurales pour offrir des alternatives aux familles », a-t-elle déclaré.
La Première Dame a également salué la mise en place de deux centres d’accueil pour enfants victimes à Soubré et à Ferkessédougou, financés par sa Fondation Children of Africa, ainsi que le renforcement de la législation, avec l’arrestation de plus de 3 000 trafiquants dont 333 condamnés à des peines fermes. Mais la mobilisation continue. À cet effet, le nouveau Plan d’Action National 2025-2029, d’un budget de 165 milliards de FCFA, a été officiellement lancé en juin. Ce plan vise à consolider les acquis et renforcer la traçabilité du cacao, afin de garantir que chaque fève soit exempte de toute forme d’exploitation infantile.
Le ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, Adama Kamara, également Président du Comité Interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CIM), a salué le rôle de leadership de la Première Dame.n« À vos côtés, nous avons appris que ce qui compte, ce n’est pas seulement l’unité, mais surtout l’amour avec lequel nous nous engageons pour éradiquer ce fléau inacceptable », a-t-il affirmé. Il a rappelé que la Côte d’Ivoire assure la vice-présidence de l’Alliance 8.7, un partenariat mondial engagé à éradiquer le travail des enfants et le travail forcé. Il a également mis en avant deux innovations majeures : la cartographie des zones à risque et le SIGOS-TSE, un système géographique d’observation et de suivi du travail des enfants, destiné à améliorer la transparence dans les chaînes d’approvisionnement.
Pour Madame Coumba Diop, Directrice pays de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’engagement ivoirien est un modèle à suivre. « Vous incarnez une détermination sans faille à défendre les droits des enfants, Madame la Première Dame. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un acteur moteur au sein de l’Alliance 8.7 », a-t-elle déclaré. Elle a souligné les efforts du pays dans la généralisation de la scolarisation obligatoire, le renforcement de la protection sociale avec la Couverture Maladie Universelle (CMU), et la coopération multisectorielle impliquant société civile, secteur privé, employeurs et syndicats. Madame Mariana Stirbu, Représentante adjointe de l’UNICEF, a elle aussi salué les résultats tangibles obtenus par le pays dans la lutte contre l’exploitation des enfants, tout en rappelant que le combat n’est pas terminé. « Malgré les efforts, près de 87 millions d’enfants sont encore victimes de travail en Afrique subsaharienne. La Côte d’Ivoire a montré que des avancées sont possibles grâce à une volonté politique forte », a-t-elle noté.

L’un des enjeux soulignés par les intervenants reste la pression démographique et migratoire. Le Ministre Kamara a mis en garde contre l’impact de l’arrivée massive de populations fuyant l’insécurité dans les pays voisins, souvent constituées de femmes et d’enfants sans ressources, qui accroissent la vulnérabilité et les risques d’exploitation.
L’ensemble des parties prenantes ont lancé un appel à l’action collective. Les efforts doivent s’intensifier pour atteindre les objectifs d’éradication du travail des enfants, en particulier dans les chaînes d’approvisionnement du cacao, cœur de l’économie ivoirienne. « Tant que Madame la Première Dame sera à nos côtés, je suis persuadé que nous vaincrons ce fléau », a conclu le ministre Adama Kamara. À l’issue de cette journée, le message est clair : la lutte contre le travail des enfants reste une priorité nationale et un combat collectif, porté par les autorités, les partenaires techniques, les communautés et la société civile. La Côte d’Ivoire entend rester un exemple en Afrique et dans le monde dans ce domaine.
Aimé Kouassi
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