Construction des marchés de gros en Côte d’Ivoire : Daloa et Abengourou en tête, Abidjan encore en attente

Le 3 septembre 2025, une rencontre s’est tenue entre le ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba, et le coordonnateur du Projet de Développement des Chaînes de Valeur Agricoles (PDC2V). L’objectif : faire le point sur l’état d’avancement du projet, en particulier sur les volets relevant du ministère du Commerce.

Porté par le Ministère d’État, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, le PDC2V ambitionne de transformer la commercialisation des produits vivriers à travers la construction de marchés de gros modernes dans trois grandes villes : Abidjan, Abengourou et Daloa.

Le projet prévoit : À Abidjan : un marché terminal à vocation nationale pour la consommation, À Abengourou et Daloa : des marchés régionaux d’agrégation et d’approvisionnement.

Daloa et Abengourou en avance

Les études de faisabilité techniques, juridiques, environnementales et sociales ont été finalisées pour les trois sites, définissant les principales composantes : zones de commercialisation, bâtiments logistiques, espaces administratifs, etc.

Pour Daloa et Abengourou, les offres techniques sont en cours d’évaluation, avec une clôture attendue d’ici le 10 septembre 2025. Cette étape permettra à la Banque mondiale de délivrer son Avis de Non-Objection (ANO), préalable à l’ouverture des offres financières et à l’attribution des marchés de construction.

Les Plans d’Action de Réinstallation (PAR) pour ces deux sites ont été validés en mai 2025. Des cellules d’exécution et comités de médiation sont déjà opérationnels et ont entamé des négociations avec les populations concernées. Si les indemnisations sont finalisées à temps, les travaux pourraient débuter avant fin octobre 2025.

Abidjan : des retards liés au foncier

À Abidjan, le projet de marché de gros situé à Ebimpé accuse un certain retard. En cause : un changement de chefferie traditionnelle qui a ralenti l’élaboration du PAR et compliqué les discussions foncières.

Un rapport provisoire du PAR est disponible mais reste à finaliser, basé sur le recensement des 39 hectares prévus pour la première phase. La commission administrative de purge foncière ne s’est pas encore réunie pour fixer le coût des terrains. Par ailleurs, le dossier d’appel d’offres est toujours en attente de l’ANO de la Banque mondiale, malgré plusieurs révisions.

En parallèle des marchés de gros, des centres de collecte et de groupage ont été identifiés dans plusieurs zones stratégiques, dont Agboville, N’Zianouan, Zoukougbeu, Gonaté, Gatifla, Nianda, etc. Une étude d’Avant-Projet Détaillé (APD) est prévue en vue du lancement des travaux.

Le projet prévoit également un renforcement du système de sécurité sanitaire des aliments. À ce titre, 1,2 milliard FCFA ont été investis dans des équipements de laboratoire pour le LANEMA, avec deux laboratoires mobiles déjà livrés. Une assistance est en cours pour leur accréditation.

Face aux avancées significatives enregistrées à Daloa et Abengourou, l’Unité de Coordination du PDC2V recommande de lancer officiellement les travaux dès la fin des indemnisations, vraisemblablement avant la fin octobre 2025.

En revanche, à Abidjan, le démarrage reste conditionné par la résolution des contraintes foncières et la validation finale des autorités compétentes.

La mise en œuvre des marchés de gros représente une véritable révolution pour la commercialisation des produits vivriers en Côte d’Ivoire. En structurant les circuits de distribution, en renforçant les infrastructures et en soutenant la sécurité alimentaire, le PDC2V pose les bases d’un écosystème agro-commercial plus performant, équitable et résilient.

Aimé Kouassi

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