ATIDI et le gouvernement Kenyan s’associent pour accélérer la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable

KEFA NJUGUNA DAVIS
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Le gouvernement kényan et ATIDI ont signé le Protocole d’accord sur la Facilité régionale de soutien à la liquidité (le « Protocole RLSF »).

 La signature de ce protocole constitue un tournant décisif, car il traduit une volonté de collaborer à l’identification, au développement et à la mise en œuvre de projets d’énergies renouvelables et de projets éligibles de transport d’électricité sur l’ensemble du territoire kényan.

  La RLSF est une initiative conjointe d’ATIDI, de la Banque de développement KfW et de l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad).

Nairobi, 1er mars 2024– Le gouvernement kenyan et ATIDI ont signé un protocole d’accord sur la Facilité régionale de soutien à la liquidité (RLSF). Initiative conjointe d’ATIDI, de la Banque de développement KfW et de l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad), la RLSF est un instrument de renforcement de crédit fourni par ATIDI aux producteurs indépendants d’électricité (PIE) à partir de sources renouvelables qui vendent l’électricité produite par leurs projets à des entreprises publiques de distribution d’électricité. Depuis peu, la portée de l’instrument a été élargie afin de fournir un soutien aux projets de transport éligibles, ouvrant ainsi la voie à une éventuelle participation du secteur privé dans ce sous-secteur primordial.

ATIDI émettra des instruments de liquidité, ou « polices RLSF », soutenus par des garanties en espèces de la KfW et de la Norad, à l’intention des producteurs d’électricité indépendants ou des sociétés de transport privées pour une durée maximale de 15 ans ; chaque police RLSF couvrira jusqu’à douze (12) mois de revenus pour le projet. Sont éligibles à la couverture RLSF, les projets d’énergies renouvelables d’une puissance maximale de 100 MW (les projets de taille supérieure peuvent être examinés au cas par cas), ainsi que les projets de transport d’énergie à financement privé. Le protocole RLSF étant désormais en place, ATIDI s’engagera auprès des PEI au Kenya dans l’espoir que les projets hydroélectriques, géothermiques, solaires et éoliens en phase avancée de mise en œuvre puissent bénéficier de cet instrument dans un avenir proche.

Dans le cadre de cet accord important, le gouvernement kényan et ATIDI collaboreront pour identifier, développer et mettre en œuvre des projets d’énergies renouvelables à travers le Kenya. Ces projets viseront non seulement à exploiter les abondantes ressources naturelles du pays pour produire une énergie propre et durable, mais aussi à renforcer sa capacité de production et de transport d’électricité.

Les statistiques montrent que plus de 80 % de l’électricité du Kenya est produite à partir de sources d’énergie renouvelables. Ce pays de plus de 50 millions d’habitants est donc en bonne voie pour atteindre son objectif de passer à 100 % d’énergie propre d’ici à 2030. La signature du protocole d’accord RLSF sera un facteur d’incitation supplémentaire pour la participation du secteur privé à la réalisation de cet objectif, car les bénéficiaires de cet instrument de liquidité profiteront de la notation positive attribuée à ATIDI par S&P et Moody’s (A et A3, respectivement).

Les signataires du protocole d’accord comprennent le Trésor public, le ministère de l’Énergie et du Pétrole, la Geothermal Development Company (GDC), la Kenya Electricity Transmission Company Limited (KETRACO) et la Kenya Power and Lighting Company (KPLC). Le protocole d’accord de la RLSF complète les accords d’adhésion déjà en place entre ATIDI et le gouvernement kényan.

Le Kenya devient le dixième État membre d’ATIDI à signer le protocole RLSF après le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Ghana, Madagascar, le Malawi, l’Ouganda, le Togo et la Zambie, en attendant que d’autres États membres d’ATIDI y adhèrent. À ce jour, des polices RLSF ont été émises en appui à six projets d’énergies renouvelables au Burundi, au Malawi et en Ouganda, permettant un financement total de 207,5 millions de dollars et une capacité totale de production d’électricité installée de 136,3 MW.

Manuel Moses, Directeur général, ATIDI s’est réjoui de ce partenariat : « Nous sommes heureux de franchir cette étape cruciale avec le gouvernement kényan. Non seulement cela envoie un message positif aux promoteurs de projets, aux prêteurs et aux autres parties prenantes potentielles souhaitant investir dans le secteur Kényan, mais cela renforce également les diverses voies par lesquelles les institutions financières multilatérales, telles qu’ATIDI, s’emploient constamment à trouver des solutions innovantes pour augmenter les flux financiers dans les pays africains. Le soutien que nous apportons à de nouveaux projets au Kenya par l’intermédiaire de la RLSF s’appuie sur notre engagement existant dans le secteur de l’énergie du pays, puisque nous avons soutenu par le passé les projets éoliens du lac Turkana et de Kipeto.

Professeur Njuguna Ndung’u, secrétaire d’État au Trésor public s’est exprimé en ces termes : « Au nom du gouvernement kenyan, le Trésor public s’efforce constamment à encourager la participation du secteur privé au financement de grandes infrastructures, telles que la construction de centrales électriques à énergie renouvelable et d’infrastructures de transport essentielles. Grâce à ce protocole d’accord signé avec ATIDI, une institution multilatérale dont nous sommes fiers non seulement d’être l’un des membres fondateurs, mais aussi d’accueillir le siège à Nairobi, la mise en place de polices RLSF permettra, nous l’espérons, de faire avancer un plus grand nombre de projets tout en réduisant le besoin d’outils de renforcement de crédit garantis par l’État ».

Davis Chirchir, secrétaire d’État au ministère de l’Énergie et du Pétrole  à quant à lui expliqué que :

« La collaboration anticipée ATIDI et le gouvernement kényan, en particulier par l’intermédiaire de nos compagnies d’électricité, GDC, KETRACO et KPLC, devrait contribuer positivement à la réalisation du programme de développement à long terme du pays. En effet, la Vision 2030 vise à faire du Kenya une « une économie à revenu intermédiaire en voie d’industrialisation, offrant une qualité de vie élevée à tous ses citoyens dans un environnement sans pollution et sécurisé ». Un meilleur accès à l’énergie et à un approvisionnement plus fiable, grâce à des instruments tels que la RLSF, constitue un élément fondamental pour la réalisation de cette vision. »

Notons que ATIDI a été créée en 2001 par des États africains pour fournir une couverture contre les risques liés au commerce et à l’investissement encourus par les entreprises exerçant des activités en Afrique. ATIDI fournit principalement des couvertures d’assurance contre le risque politique, d’assurances-crédit et d’assurance-caution. Depuis sa création, ATIDI a soutenu des investissements et des transactions commerciales d’une valeur de 85 milliards de dollars en Afrique. Pendant plus d’une décennie, ATIDI a conservé la note « A/Stable » attribuée par Standard & Poor’s pour la solidité financière et le crédit de contrepartie, et a obtenu en 2019 de Moody’s la note A3/Stable, qui est désormais révisée à A3/Positive.

ATIDI et la Banque allemande de développement, la KfW, ont lancé la RLSF en 2017, avec un financement du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). Cette facilité a été créée pour contribuer à la lutte contre le changement climatique et attirer les investissements en soutenant des projets d’énergie renouvelable dans les pays membres d’ATIDI. En 2022, l’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad) s’est engagée à fournir un financement supplémentaire pour la poursuite de la mise en œuvre de la RLSF. La RLSF a une capacité de 153,7 millions d’USD et soutient des projets d’énergie renouvelable de petite et moyenne envergure, pour une capacité installée allant jusqu’à 100 MW (des projets d’une taille supérieure peuvent être examinés au cas par cas) en protégeant les projets contre le risque de retard de paiement de la part des exploitants publics, améliorant ainsi les chances de financement des projets et permettant à un plus grand nombre d’entre eux d’atteindre le stade du bouclage du montage financier.

Aimé Kouassi