Le forum régional d’investissement de Djibouti prévu pour mai 2024

Il faut dire que les récents investissements réalisés par le pays dans les ports, la logistique, l’hôtellerie et les énergies renouvelables, notamment dans le cadre de son plan 2035, fournissent une feuille de route claire aux investisseurs et sont, selon son S.E. Ismail Omar Guelleh, Président de Djibouti, incitatives pour les acteurs du secteur privé.

L’événement, supervisé par le groupe de médias et de communication panafricain IC Publications, éditeur du magazine African Business, prévoit une liste impressionnante de participants. Une information d’ailleurs confirmée par Dr Slim Feriani. En effet, le Président Directeur Général du Fonds Souverain de Djibouti a fait savoir que cette passerelle d’opportunités réunira, du 12 mai 2024 au 14 mai 2024 au Djibouti Palace Kempinski, « des PDG, des investisseurs, des spécialistes de la finance et de l’économie, ainsi que des agents du développement, afin de favoriser la collaboration entre des individus partageant les mêmes idées, catalyser des investissements stratégiques pour toute la sous-région et faciliter le dialogue entre le Fonds et la communauté des investisseurs institutionnels. »

En plus des possibilités de réseautage avec d’autres leaders institutionnels et d’entreprises évoluant dans des secteurs stratégiques d’Europe, des États-Unis, d’Asie et d’Afrique, lors du Forum de Djibouti, les conférenciers attendus fourniront, à travers des échanges, exposés, panels et tables rondes, des informations essentielles aux décideurs en recherche d’opportunités.

Concernant toujours les attraits économiques et financiers de Djibouti, Omar Ben Yedder, le Directeur Général de IC Publications, a indiqué que, « selon la Banque Africaine de Développement (BAD), l’économie de Djibouti devrait croître de 6,5 % cette année. Il y a une opportunité claire et un avantage pour les premiers à se lancer (…) qui n’est pas seulement la position géographique stratégique du pays, mais également ses plates-formes logistiques des plus sophistiquées du Continent et ses dix câbles sous-marins le mettant passe de devenir un hub pour les centres de données (data centers) et d’autres activités liées à la technologie (…) Djibouti veut être le premier pays à être totalement dépendant de l’énergie propre, d’ici 2030 (…) »

A ces propos, Dr Slim Feriani a ajouté : « Nous avons une monnaie stable et convertible, un environnement politique et économique stable et un plan de gouvernance incitatif. Le pays a attiré plus de 1.378,850 milliards FCFA d’Investissements Directs Etrangers (IDE) entre 2000 et 2020, principalement dans les investissements en infrastructures. Ce Forum est une opportunité pour les gens de le voir de leurs propres yeux et de nous accompagner dans ce voyage. »

Situé au carrefour des principales routes maritimes, Djibouti est, à la fois, une porte d’entrée vers les pays du continent Africain et le Moyen-Orient. Ses ports de classe mondiale sont des maillons cruciaux des routes commerciales internationales. Le Forum de Djibouti mettra en valeur les opportunités d’investissement uniques que représentent les collaborations et les investissements transfrontaliers.

Il favorisera aussi l’intégration économique et explorera, plus en détail, les secteurs clé du pays que sont la logistique, l’énergie, les télécommunications, le tourisme et leur manne lucrative. Le réseautage avec des délégués de haut niveau, des partenaires potentiels et des fonctionnaires gouvernementaux du monde entier est également au programme de ce Forum d’investissement, prévu du du 12 mai 2024 au 14 mai 2024, au Djibouti Palace Kempinski.

L’édition 2023 du rapport de la BAD sur les perspectives économiques de l’Afrique révèle que, en 2022, à Djibouti, les impacts socioéconomiques de la pandémie de COVID-19 se sont estompés. Cependant, l’inflation, elle, a connu une accélération et s’est établie à 5,3 %, contre 1,2 % en 2021, en raison, principalement, de la flambée des prix des produits alimentaires. La croissance de l’économie Djiboutienne s’est repliée à 3,7 % la même année, après une accélération de 4,8 % en 2021, du fait de la diminution continue du trafic portuaire, imputable au conflit du Tigré, et du recul des investissements publics. Son déficit, largement financé par l’accumulation d’arriérés extérieurs, les prêts bancaires et les emprunts extérieurs, s’est rétréci à 1 % du PIB en 2022, contre 1,3 % en 2021, sous l’effet conjugué de la forte contraction des dons et de l’augmentation notable des recettes fiscales. Néanmoins, l’excédent de son compte courant a diminué de 28 % du PIB en 2021 à 25,1 % en 2022. En cause ? La baisse plus importante des exportations par rapport aux importations et le ralentissement des transferts sans contrepartie. La Banque Mondiale, dans un document de présentation de Djibouti mise à jour le 18 décembre 2023, indique que le pays d’Afrique de l’Est, d’une superficie de 23.200 kilomètres carrés et d’environ 990.000 habitants, dépend des marchés étrangers, ce qui le rend plus vulnérable aux aléas conjoncturels et entrave son accès aux capitaux. Avec moins de 1.000 kilomètres carrés de terres arables (soit 0,04 % de la superficie totale du territoire) et des précipitations moyennes de 130 millimètres seulement par an, il est presque totalement tributaire de ses importations pour nourrir sa population. Toutefois, après le déclin enregistré en 2022, Djibouti reprend de la vigueur, grâce, majoritairement, à la reprise du commerce et de la demande de services logistiques en Éthiopie, principal partenaire commercial du pays, et aux suites positives de l’accord de paix signé entre le gouvernement fédéral Ethiopien et les rebelles du Tigré en novembre 2022. La croissance de son PIB, établie à 3,1 % en 2022, devrait être de 4,7 % (5,4 % selon la BAD) pour l’exercice 2023, grimper à 5,1 % (6,5 % pour la BAD) en 2024, puis à 5,7 % en 2025. Son taux d’inflation en glissement annuel avait atteint 11 % en juillet 2022, avant d’être ramené à 1,2 % en juillet 2023.

KOFFI-KOUAKOU Laussin

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