Un soulagement pour Dangote
Un Aliko Dangote expliquant, quasi en larmes, ses difficultés à approvisionner sa raffinerie, à peine 1 an après l’inauguration de son usine de raffinage ! C’est l’image qui a marqué le monde des affaires et de la finance la semaine dernière. Fort heureusement pour l’homme d’affaires Nigérian, le désarroi aura été de courte durée. Ce lundi, un début de solution a émergé des tractations dans cette discorde qui a jeté un froid dans ses relations avec la République Fédérale du Nigeria et remis en cause les investissements réalisés depuis tant d’années par Aliko Dangoté pour le développement économique de son pays.
En effet, le gouvernement Nigerian a enfin autorisé la société pétrolière nationale NNPC Ltd à vendre du pétrole brut en nairas, et non en dollars Américains, à la méga-raffinerie Dangote, ainsi qu’à d’autres raffineries locales, avec effet immédiat, afin d’aider à atténuer la pression sur les devises étrangères qu’elles supportent bon gré mal gré. Les raffineries pourront également vendre en nairas du carburant raffiné aux commerçants locaux.
Cette décision intervient quelques jours après le début notoire du conflit confrontant le propriétaire de la raffinerie Dangote, Aliko Dangote, et certaines agences pétrolières du gouvernement Nigerian, dans un pays sujet, depuis 2023, à plusieurs dévaluations de sa monnaie, à une inflation galopante et à une sécheresse dans les cuves de ses stations essences.
Il faut rappeler qu’inaugurée en mai 2023, peu avant la dépréciation du naira survenue en juin 2023, la raffinerie Dangote a nécessité un investissement d’une valeur de 20 billion USD (12 .114,318 milliards FCFA). Dorénavant établie comme la principale raffinerie de pétrole du Nigéria, elle devrait devenir la plus grande d’Afrique à plein régime.
Toutefois, le premier semestre du démarrage de sa production entamé, elle a encore du mal à sécuriser suffisamment d’or noir pour atteindre sa capacité de 650.000 barils par jour. Et cela, à 06 mois de la clôture de son exercice 2024. La raison ? Avant cette série d’accords conclue, ce lundi, avec le gouvernement Nigerian et sensée dissiper les tensions, Dangote n’avait pas vraiment d’autres choix que d’acheter du pétrole sur le marché international, bien souvent à un prix supérieur au prix officiel fixé par l’organe de régulation Nigerian du secteur pétrolier (NUPRC).
En réaction à cette situation asphyxiante, il a déposé une plainte dans laquelle il affirme que les grandes compagnies pétrolières bloquaient son accès au pétrole brut produit localement en le vendant au-dessus du prix du marché ou en prétendant qu’il était indisponible, obligeant ainsi la raffinerie à se tourner vers des importations coûteuses.
Actuellement, la raffinerie Dangote a besoin de 15 cargaisons de pétrole brut par an. Le montant total de ces 15 cargaisons annuelles nécessaires à son fonctionnement est estimé à 13,5 billion USD (8.177 milliards FCFA). La NNPC s’est engagée à fournir 04 de ces cargaisons. Afreximbank et d’autres banques commerciales du Nigeria organisent les échanges entre Dangote et NNPC Limited.
Selon Zacch Adedeji, membre du gouvernement et président du Service des Impôts Internes du Nigéria, « avec cette décision, la pression sur les taux de change sera désormais réduites. » Comme il l’a expliqué, le schéma précédent imposait une charge de près de 660 million USD (400 milliards FCFA) de demande de devises étrangères par mois, soit environ 7,92 billion USD (4.797,269 milliards FCFA) par an. Le nouvel arrangement devrait réduire ce montant à environ 50 million USD (30,286 milliards FCFA) par mois, soit 600 million USD (363,430 milliards FCFA) par an, entraînant des économies annuelles de 7,32 billion USD (4.434 milliards FCFA).
Il faut souligner que le pays le plus peuplé d’Afrique a souffert de pénuries chroniques de dollars, obligeant les autorités à dévaluer le naira à deux reprises au cours de l’année écoulée. Dans ce contexte, les analystes considèrent donc que cette autorisation des ventes de pétrole brut en naira pourrait réduire le besoin, pour les raffineries, de recourir à de nouveaux prêts auprès des prêteurs étrangers et aider à diminuer les coûts de transport.
Le Nigeria, premier producteur Africain de pétrole brut en 2023, dépend toujours de l’importation pour tous les produits pétroliers, tels que le Premium Motor Spirit (PMS) utilisé par les populations pour le carburant, le kérosène, le diesel , etc. La possibilité de vente de carburant raffiné en naira aux commerçants locaux de carburant tombe également à point nommer pour ces derniers qui se demandaient déjà comment ils parviendraient à payer les factures de leurs approvisionnements chez la raffinerie Dangote lorsque celle-ci commencerait à produire de l’essence le mois prochain, si les prix étaient fixés en dollars. Plus tôt ce mois-ci, le régulateur pétrolier Nigérian a conclu un accord avec les producteurs pour permettre la vente de pétrole brut aux raffineries domestiques à des prix de marché, alors qu’il cherchait à mettre fin à un différend d’approvisionnement qui avait tendu les relations avec les grandes compagnies pétrolières.
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